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Françoise Verny, dans ses mémoires publiés sous le titre "Le plus beau métier du monde", estimait qu'Hallier était "un génie".
On se souvient de ses turbulences flamboyantes, de son absence de vergogne, de son goût de la provocation. C'était un homme qui vous invitait à déjeuner, arrivait avec dix personnes et s'en allait en vous laissant la note à payer.
Il possédait un manoir à Édern, non loin de Quimper, en Bretagne, qu'il avait hérité de son père et de son grand-père. Quand il mourut, il venait d'en faire enfin refaire la toiture après des années de difficulté.
Car cet homme qui avait sérieusement écorné la vaste fortune de sa première épouse, courait éternellement sans le sou, incapable de se poser pour raisonner autrement que pour écrire.
On se souvient aussi de "L"idiot international", journal étrange et savant à la fois, vitriolesque et raffiné, caricatural et créatif.
On n'oublie pas, enfin, son émission littéraire sur la chaîne de télévision Paris Première. Presque aveugle, il balançait des énormités sur les livres avant de balancer les livres eux-mêmes, le tout avec cigare et/ou champagne. Un homme sans limites.
On vient de marquer le coup d'une décennie sans lui. Personnellement, je me souviens d'une manif d'étudiants à Montmartre en 1983 où il était venu, très agité, nous expliquer qu'il fallait faire "tout péter". Rien n'a pété.
Était-il vraiment un génie ? Chacun est libre de son opinion. Le tout est de lire ou relire ses oeuvres.