Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

hervé torchet


Ma photo émane du blog de Faustine, l'une des correspondantes de Quitterie Delmas.

Je suis né fin 1964, dans l'une des communes de l'ouest de la petite couronne parisienne. Quarante deux ans plus tard, je suis toujours célibataire. Toujours, j'ai été concerné par les choses de la cité. En 1974, j'avais de la sympathie pour Chaban-Delmas ; en 1978, on se battait presque dans la cour du lycée pour soutenir tel ou tel candidat à l'Assemblée nationale, j'avais 13 ans. En 1981, je n'aimais pas Mitterrand, parce qu'il était soutenu par mon père : on est bête, à seize ans. Après des études secondaires au lycée Janson et un bac B en 1982, j'ai étudié le droit public pendant cinq ans. Fils de décoré de la guerre d'Algérie (croix de la valeur militaire), petit-fils de croix de guerre 1939-45, j'ai insisté pour faire un service militaire, alors qu'on voulait m'en dispenser pour raison de santé. Pourtant je déteste la simple idée de la guerre. J'ai ainsi passé deux mois de classes à Cambrai (dont cinq semaines à l'hôpital militaire de Lille : la première nuit, j'avais attrapé une bronchite, une trachéite, une rhinite, bref, on me donnait 27 cachets par jour), puis deux autres mois à Creil, et enfin six mois à Paris place Balard le tout dans l'armée de l'air. À Paris, je donnais des conseils et je rédigeais des notes en siégeant à la bibliothèque juridique de la direction du personnel militaire de l'armée de l'air. En fin de compte, comme j'avais envie de présenter des concours administratifs (on a parfois ce genre d'idées bizarres à vingt-trois ans), ils m'ont donné une permission libérable de deux mois et j'ai été libre pour l'été 1988. Pendant cette même période à la DPMAA, j'ai enfin eu le temps d'écrire mon mémoire de DEA. En principe, ce doit être une petite thèse, un texte déjà consistant. Le mien comptait treize pages, y compris deux de documents. C'est que j'avais découvert un sujet fort original en participant à des chantiers de fouilles archéologiques en Bretagne. Ah oui, j'ai oublié d'en parler : en marge de mes études juridiques, l'été, deux années de suite, j'ai été salir mes fonds de pantalon et mes genoux avec les courageux de l'archéologie. il faudrait que j'aie le temps de raconter tout ça : c'était assez fleuri. Bref, le directeur régional des Antiquités préhistoriques et historiques, un sympathique universitaire tout à fait chauve nommé Le Roux, avait attiré mon attention sur le statut de sa fonction de directeur. J'ai trouvé le détail passionnant. Mon directeur de DEA a accepté le sujet et ... je l'ai fait. Il n'y avait qu'un décret et un arrêté d'application, et aussi une décision du tribunal administratif de Paris ; documentation plutôt maigre. En fait, l'occasion de souligner la très grande fragilité juridique de ce statut. J'ai obtenu cependant une note très satisfaisante : originalité du sujet sans doute. Dix ans plus tard, en bavardant avec une fille du cabinet du ministre de la Culture, j'ai compris que le droit avait beaucoup évolué. Ils avaient dû aménager beaucoup de choses pour faire cadrer la fonction de directeur régional des Antiquités avec la plus élémentaire légalité. Elle m'a dit que c'était en raison de mon mémoire. Comme je ne suis pas toujours modeste, je l'ai crue. En sortant du service militaire, j'ai passé deux ans à l'Assemblée nationale comme assistant d'un député. La première année était amusante ; la seconde, moins : en vérité, les parlementaires ne servent pas à grand chose, dans notre république. J'ai donc choisi la liberté. La politique m'a rappelé en 1995 et je suis devenu adjoint au maire du XVIe arrondissement de Paris (mon maire, un pétillant Champenois élu depuis 1953, s'appelait et s'appelle encore Taittinger). Là, comme j'étais à la fois le plus jeune et le moins sportif, on m'a attribué la jeunesse et les sports. Le milieu associatif y était sympathique, les grandes structures comme le parc des Princes un peu moins. J'ai été toujours bien reçu à Roland Garros où j'allais admirer les efforts du vent qui soulevait la jupe légère de Martina Hingis. J'ai eu également la chance d'accompagner l'essor spectaculaire de l'équipe première de rugby du Stade français (associé à un autre club, le CASG) qui a retrouvé l'élite et révolutionné l'économie de ce sport sous la houlette de l'impressionnant et exubérant Max Guazzini. J'ai dit ailleurs les autres moments forts de cette époque. En 2001 enfin, j'ai franchi le pas et je suis entré dans le monde des livres, le rêve de toute une vie. Et maintenant, j'y suis, j'y reste.