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Réformer l'ancien régime au bout de la Bretagne

Réformer l'ancien régime au bout de la Bretagne

Auteur : Torchet (en fait Le Coq et Reymond)

Éditeur : Les Éditions de La Pérenne

Année : 2005

Cette correspondance est un document très rare, peut-être unique en France : les rapports adressés de 1783 à 1792 au dernier baron de Pont-l'Abbé par ses deux gestionnaires sur place.

Elle traite surtout de politique et de gestion publique, dans une période exceptionnelle. On a rarement cet éclairage sur une période aussi longue et d'une façon aussi documentée.

Il a donc valeur exemplaire.

D'autant plus que le destinataire des lettres est le gendre du conseiller privé le plus influent du roi. Il s'agit de Jean Baude, gendre de Marc-Antoine Thierry, baron de Ville d'Avray.

Ce Marc-Antoine Thierry, 1er valet de chambre du roi, est très écouté par Louis XVI. Il conduit plusieurs négociations délicates avec les Girondins en 1791 et détient les clefs de la célèbre "armoire de fer" des Tuileries en 1792.

Du reste, Jean Baude, baron de Pont-l'Abbé, devient lui-même le n°2 de la "garde constitutionnelle" du roi fin 1791 et reste à ce poste même après la dissolution de ce corps par les parlementaires au printemps 1792. Il disparaît ensuite mystérieusement.

Les auteurs des lettres sont Anne-Jacques Le Coq du Parc, un ancien notaire recruté pour gérer les seigneuries de la famille Baude, et André de Reymond, un ecclésiastique engagé dans la franc-maçonnerie et en même temps magistrat au siège présidial de Quimper, qui va s'occuper de toute la matière juridique et judiciaire de la baronnie de Pont-l'Abbé (dans l'actuel Finistère).

Tous deux, dans un premier temps, tentent de réformer la baronnie dans un sens qui mêle réformes et retour aux sources théoriques de la féodalité.

On les voit confrontés à des réseaux organisés et nombreux qui luttent ouvertement contre le maintien des vieilles justices féodales et pour dynamiter l'ordre ancien. La Révolution est dans les esprits de ceux-là dès 1783 au moins.

Puis les deux gestionnaires vivent comme ils peuvent la fin de l'Ancien Régime et leurs lettres sont plus que des témoignages à chaud : elles nous font vivre les événements presque en direct, sans recul, le nez sur le guidon.

Puis l'abbé maçon émigre en Angleterre ou se cache parmi des chouans, on ne sait pas bien.

Le Coq, lui, devient maire.

Et le baron, installé à Paris, place de la Concorde jusqu'à l'été 1792, s'évapore.

Ses enfants réapparaissent quelques années plus tard, tentent de récupérer une partie de sa fortune. Mais en vain.

Le Coq du Parc et l'abbé de Reymond, eux, meurent chacun dans son lit.

La correspondance occupe deux tomes de 272 pp chacun.

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