Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/01/2007

Punir le peuple ?

C'est dimanche, parlons de politique.

Il règne une atmosphère de 1788 dans la politique française : la gauche se donne une candidate qui se nomme Royal et la droite se choisit un aristocrate à la porte de Versailles (signalons au passage que le dernier aristocrate d'origine hongroise à avoir fait parler de lui dans l'histoire de France s'appelait Esterhazy, l'homme qui a fait accuser Dreyfus).

L'un Royal, l'autre à la porte de Versailles, autant dire aux pieds du roi, il y a vraiment quelque chose de fin d'Ancien Régime, dans tout ça. Et pour faire bonne mesure, on étrangle la liberté de la presse à coup de matraquage et on cherche tous les moyens de punir le peuple de voter si mal depuis déjà quelques années, en empêchant les candidats modestes de se présenter à l'élection présidentielle, ce qui constituerait sûrement un crime de lèse-majesté.

Il est donc utile de relire "L'histoire des Girondins" de Lamartine. On peut la télécharger gratuitement avec les Oeuvres complètes de Lamartine sur gallica.bnf.fr.

Lamartine est notre plus grand écrivain politique du XIXe siècle, un rationnaliste peut-être un peu chrétien, militant des libertés politiques et du romantisme en mouvement. Son Histoire des Girondins est un chef d'oeuvre littéraire : un style éblouissant d'élégance et de clarté, une intuition phénoménale. Lamartine a toujours affirmé par la suite qu'il avait empêché par ce texte (paru en 1846) la révolution de 1848 de tourner à l'aigre, et qu'il avait plutôt éteint la mèche qu'attisé le feu ; c'est tout à fait faux, ou alors il ne s'est pas relu.

Rappelons que les Girondins, sous la Révolution de 1789, sont les plus à droite des révolutionnaires, oscillant entre la monarchie constitutionnelle et la République. Ils veulent tous les libertés politiques et la démocratie. C'est déjà ça et on y verrait presque un progrès aujourd'hui.

Une fois digéré le pavé lamartinien, on pourra toujours approfondir la question en piochant dans Victor Hugo ou dans les textes les plus républicains d'Alexandre Dumas.

Et n'oublions pas qu'en matière politique, la punition est toujours un boomerang.

22:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.