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24/01/2007

Un ange passe : hommage au deuxième étage

Toute mon enfance, j'ai vécu au deuxième étage.

L'immeuble, près de la mairie du seizième arrondissement de Paris, avait été bâti dans les années 1910, un peu pour la frime : une belle façade en pierre de taille blonde sur la rue et quatre de brique, plus modestes, sur la cour intérieure.

Des fenêtres tout en hauteur, plein sud, ouvraient sur cette grande cour ornée de conifères et d'arbustes qui souffraient d'un peu trop d'ombre. Il était interdit aux enfants de jouer dans cette même cour, pleine donc de silence.

L'appartement s'étendait sur dix pièces en duplex, le haut pour mon grand-père, le bas pour ma grand-mère et moi entre autres. Ce bas était le deuxième étage. Porte de gauche de l'escalier B.

Une ménagerie s'y ébattait : un dalmatien idiot terrorisé par un ou deux bébé(s) chat(s), deux chattes adultes, mon hamster, bref, de quoi occuper notre temps.

L'ascenseur qui menait là ouvrait d'une porte en métal très lourde pour mes petits bras, peinte d'un vert un peu gris. Le matin, je partais toujours en retard pour l'école (ma grand-mère détestait l'école où elle n'avait jamais mis les pieds, ayant passé son enfance dans des pays exotiques éduquée par des précepteurs) et le soir, en rentrant, je trouvais deux tartines découpées dans un bâtard court et nappées d'une épaisse couche de Nutella.

En 10e (on ne disait alors CE1 que pour les démarches administratives), je suis tombé amoureux d'une fille de l'escalier C qui allait à la même école que moi. On revenait jouer chez moi après les cours. La ration de tartines a doublé. Puis ma copine est devenue jalouse de ma grand-mère, on est allé plutôt chez elle après la classe et il n'y a plus eu de tartines du tout.

Bref, je ne vais pas tout raconter d'un coup.

Pourquoi je vous dis tout ça ?

Parce qu'il y a une très jolie jeune femme qui est enfin au deuxième étage et qui va lire ces lignes.

Demain, c'est promis, je reviens aux livres libres.

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