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19/02/2007

Marivaudages ou mariages ?

Voltaire, parfois cuistre, accusait Marivaux de "peser des oeufs de mouches dans des balances de toiles d'araignées", tant ses intrigues lui semblaient ténues. Or on ne lit plus le théâtre de Voltaire, on le joue encore moins (ce qui ne fait vraiment pas beaucoup) tandis que Marivaux fait plusieurs fois le tour du monde chaque année. Mieux qu'une hôtesse de l'air.

Pourquoi ? À cause de l'éducation des sentiments qu'il scénarise. Il fait une sorte de kama-sutra de la quête amoureuse, examinant une à une chacune des positions du coeur. Il se dégage de ses pièces un parfum où se mêlent l'alcôve et les larmes, la fleur d'oranger et la rose.

Les personnages de Marivaux se cherchent sans se comprendre, se comprennent en se perdant, se retrouvent sans s'y attendre, s'attendent sans se comprendre, et ainsi de suite. Ils finissent, heureusement, toujours par découvrir le vrai amour. La vie est parfois ainsi. Parfois, on rencontre une toute jeune femme, belle, sublime, on l'enlève, on prend ses bagages, ses enfants, on crée tout un nouvel univers, et tout commence.

C'est la leçon que cherche Victor Hugo, avec son goût des morales bourgeoises et des vérités solides, quand il fait se rencontrer Cosette et Marius : ceux-là devinent même qu'ils ne seront à l'aise que quand ils auront pu se confirmer que c'est pour tous les jours et pour toujours. Libres.

Utopie ? Qui sait ?

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Commentaires

Bonsoir,

Je lis actuellement Quatre-vingt treize de notre cher Hugo et pour l'instant, j'en suis à la partie 2 à Paris et je suis assez déçu. certains passages sont d'une extrême richesse littéraire mais je n'accroche pas avec la 2ème partie à Paris excepté le passage entre Marat Robespierre et Danton que je trouve excellent. J'ai hâte d'arriver à la partie 3 "En Vendée". La 1ère partie finit en crescendo et la 2ème devient assez plate... Qu'en pensez-vous? Et pourtant j'aime beaucoup cette période...(rien à redire stylistiquement parlant, ça reste du Hugo)

Écrit par : Michaël | 20/02/2007

La partie "en Vendée" est sympa pour ses descriptions de paysages et pour, paradoxalement, la figure du vieux marquis.

Ce n'est pas le meilleur roman d'Hugo, mais certains passages sont étonnants. Il n'a plus la poigne nécessaire pour bâtir une fresque, pas la finesse indispensable pour dessiner à la mine de plomb. Il compose donc un motif à gros traits, mais de petit format. C'est une esquisse, qui vaut surtout pour ses méditations politiques, à mon avis.

Écrit par : Hervé Torchet | 20/02/2007

merci pour vos réponses. Peut être seront nous amenés à nous rencontrer pendant la campagne de Quitterie. Une nouvelle que j'ai particulièrement dévoré de Hugo: "Le dernier jour d'un condamné". Un texte d'une force que j'ai rarement vu chez d'autres écrivains.
Je suis enchanté de faire votre connaissance grâce à cet outil si fantasmagorique qu'est Internet.
Bien Amicalement,

Écrit par : Michaël | 20/02/2007

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