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24/10/2007

Les orphelins de Bayrou.

Le Nouveau Centre : ni pour, ni contre, bien au contraire. Le double vote hier par les députés de la première partie de la Loi de Finances a démontré quelques comportements aussi surprenants de la part du Nouveau Centre que de celle du MoDem. On a vu en effet les deux formations diviser leurs voix à égalité aussi bien pour le vote de la loi de finances que pour celui de la loi sur l'immigration.
 
Pour la loi de finances, les 21 députés NC, comme ils s'y étaient engagés, l'ont approuvée ; ce fut le cas d'un député MoDem, Thierry Benoît, cependant que François Bayrou votait contre et que Jean Lassalle ne participait pas au vote. Pour la loi sur l'immigration, 18 NC seulement ont participé au vote, 4 en votant pour (dont François Sauvadet et Yvan Lachaud, ce dernier élu du sud-est), 4 en votant contre (dont l'hyperindépendant Jean-Christophe Lagarde, mais aussi Jean Dionis du Séjour, celui qui pense que le meilleur score pour Bayrou serait d'incarner l'UMP en mieux, forcément, et Jean-Pierre Abelin, qui fut président des jeunes du CDS et dont le père, Pierre Abelin, fut l'un des plus fidèles de la traversée du désert de Jean Lecanuet) et les 10 autres se sont abstenus (ils ont participé au vote en ne se prononçant pas, joyeuses nuances de la vie parlementaires qui séparent ceux qui ne participent pas au vote de ceux qui y participent mais ne se prononcent pas, ce qui, en termes de résultat, pourrait avoir l'air semblable).
 
Quoiqu'il en soit, on voit bien la symétrie de ce ballet à 24, sorte de menuet du centre.
 
Et on voit bien se profiler ce que Michel Mercier a annoncé : la réunification prochaine des centristes.
 
Pourtant, François Bayrou rejette cette idée avec vigueur. Pour lui, ceux qui ont voté le budget ne sont plus dans le camp du centre, ils sont à droite, point, fermez les guillemets.
 
Voici donc ouvert le vrai débat de l'avenir du centre.
 
Bayrou avec ses adhérents MoDem (qui sont là pour lui et pour lui seul) fera-t-il cavalier seul ? Laissera-t-il le reste de ses troupes parlementaires rejoindre le port sarkozyste ?
 
Qui sait ?
 
Le divorce, la rupture, qui a séparé Bayrou de ses anciens amis, tient à une idée qui habite Bayrou : tel en son temps Mitterrand, il est parti à la conquête de la gauche. Il est à peu près comme Mitterrand après le pseudo-attentat de l'Observatoire : un pestiféré, un maudit, voué aux gémonies par le pouvoir tout-puissant et entouré d'une petite poignée d'inconditionnels. Un survivant. Et cependant l'idée de la conquête de la gauche l'habite.
 
Pas seulement pour obtenir le pouvoir. Bayrou a la certitude que l'on ne peut pas laisser le pouvoir aux mains des seuls intérêts des grands groupes économiques et financiers, la politique est faite de l'intérêt commun, du bien commun, de l'intérêt général, bref, elle est pour tous et non pour le proit de quelques-uns.
 
Conviction philosophique par excellence, celle-là même qui traça la ligne de démarcation entre partisans et adversaires du Second Empire.
 
Celle-là même qui rencontre l'écho de la voix de Mitterrand lorsque celui-ci conspuait ce qu'il nommait "les forces de l'argent". 
 
Il y a plus : du point de vue de Bayrou, Sarkozy est un Parisien et le pouvoir qu'il incarne l'est aussi. Le terrien Mitterrand ne raisonnait pas autrement.
 
Reste qu'une bonne partie des bayrouistes décapités errent désormais dans la politique comme des poules sans tête, désolés d'être séparés de leur leader et insatisfaits de leurs amis forcés. Le rapprochement avec d'autres "pieds-noirs" du bayrouisme calmera-t-il bientôt leur souffrance ?
 
Que peut devenir le centre-droit sans présidentiable ?
 
Et le MoDem ? Avec ou sans les parlementaires ?
 
Voilà bien des questions à résoudre d'ici le prochain double congrès de Villepinte.

16:30 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, MoDem, Sarkozy, Bayrou, Nouveau Centre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Analyse pertinente en effet. Je crois qu'il y a un espace pour une réunification des centres, mais ça demandera des concessions de part et d'autres. En revanche l'ardeur des nouveaux convertis du sarkozysme (Hervé Morin en tête), dans leur dénonciation violente de Bayrou me semble un obstacle majeur, car elle peut vexer aussi les militants qui sont restés au MODEM.

Écrit par : philippe | 24/10/2007

@ Philippe

Je suis contre s'il s'agit de voter pour le budget sarkozyste et d'approuver les lois les plus scandaleuses.

Écrit par : Hervé Torchet | 24/10/2007

moi aussi je te rassure!
Mais je ne suis pas sûr qu'un parti dont une moitié est dans la majorité et l'autre plus critique soit viable (en tout cas ce ne serait pas vivable)
vive le camembert libre

Écrit par : philippe | 24/10/2007

Qui arrivera un jour à comprendre les centristes...à moins d'être un excellent danseur de tango argentin. Ce qui est peut-être le cas d'Hervé, que je me plais à imaginer glissant sur un parquet de bal...
Je vois moins Mercier il n'a pas trop l'allure même s'il excelle dans le un pas à gauche et un à droite.
Bref, les centristes me "gonflent".
J'attendais beaucoup du MODEM mais franchement ce nouveau parti continue sa cuisine dans les vieilles marmites.
Je signale que c'est quand même à gauche que Sarko a débauché et pas trop au centre !
Et en prétendant qu'il voulait "les meilleurs".

Écrit par : Rosa | 24/10/2007

@ Rosa

Non, je ne danse pas, ni l'Argentin ni autre chose.

Sarko voulait tellement les meilleurs qu'il s'apprête à les virer ; ce qui l'intéresse, c'est de griller les gens, pas de former une bonne équipe de gvt. C'est sa sale tambouille politique. Une fois qu'il les a carbonisés, il s'en débarrasse. Il a utilisé au PS en priorité ceux qui étaient intéressés par le travail avec Bayrou, qui est son seul vrai adversaire dans la bataille. Quant à Mercier, il fera ce qu'il voudra, il joue peut-être en finesse, à moins que la mort de Barre ne l'ait déboussolé.

Écrit par : Hervé Torchet | 24/10/2007

Hervé Torchet >>> "Sarko voulait tellement les meilleurs qu'il s'apprête à les virer ; ce qui l'intéresse, c'est de griller les gens, pas de former une bonne équipe de gvt. C'est sa sale tambouille politique. Une fois qu'il les a carbonisés, il s'en débarrasse."

@Hervé Torchet,

Tout à fait d'accord, sur ce point : Sarkozy de Nagy-Bocsa salit tout ce qu'il touche... et c'est à dessein...

Cordialement, :-)

Hyarion, le démocrate anarcho-monarchiste.

Écrit par : Hyarion | 25/10/2007

Bayrou le seul recours, oui mais les centristes !
Moi c'est le départ d'Anne-Marie Comparini qui m'a déboussolée !

Écrit par : Rosa | 25/10/2007

de l'avis des folles lavandières myrtilles de Policueil

Bayrou devrait faire son come back

http://lemodemdefrancois.over-blog.com/article-13330296.html

Nous vous lisons quotidiennement. A bientôt

Écrit par : ciboulette | 26/10/2007

Les commentaires sont fermés.