07/05/2014
Pour une Bretagne à cinq départements
Lorsque Daniel Cordier, futur secrétaire de Jean Moulin, arriva à Londres pour y rejoindre la France Libre, il eut la surprise d'y trouver une colonie composée presque entièrement de Bretons. Il y avait, bien sûr, les marins de l'île de Sein, célèbres pour avoir tous embarqué à l'appel du Général de Gaulle en juin 1940. Il y avait aussi Gwen-Aël Bolloré, l'oncle de l'autre, très grand résistant et ardent défenseur de la Bretagne comme ses amis Henri Queffélec et Jean-Édern Hallier. C'est sans doute pour punir cette Bretagne rebelle que le maréchal Pétain, en 1941, l'amputa d'un cinquième, le département de la Loire Atlantique.
Il ne peut faire de doute pour personne que ce département soit breton : il l'était au moment du mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII, puis de son remariage avec Louis XII, il l'était encore au moment du mariage de l'héritière de la Bretagne, Claude de France, qui a épousé François Ier, il l'était lorsque fut décidée dans une légalité discutable l'union du duché à la couronne de France, il l'était en 1940, on y parlait breton voici quelques décennies encore sur tout le littoral au nord de la Loire, et les archives de la Chambre des Comptes de Bretagne, du temps de la Bretagne ducale, sont conservées aux archives départementales de Nantes.
Donc Nantes et le département de Loire Atlantique sont partie de l'Histoire de Bretagne, ils sont au cœur même de l'Histoire de Bretagne.
Par conséquent, il ne peut être question de remettre en cause les frontières des régions sans en profiter pour restituer la Bretagne à ses frontières historiques.
Et il ne peut être question non plus de donner à la Bretagne la frontière qu'elle eut au temps de ses rois, au IXe siècle, c'est-à-dire jusqu'à Blois, voire jusqu'à Orléans. cela serait une trahison supplémentaire.
Et j'avoue que j'ai difficulté à imaginer que l'on puisse tracer de nouvelles régions sans consulter les populations concernées.
Enfin, puisqu'on ne nous promet pas, jusqu'ici, cette consultation, j'ai l'impression que l'on me force à détourner l'élection européenne de son but, elle est la seule occasion de s'exprimer. De ce fait, je m'interroge sur l'éventualité de voter soit pour Troadec, soit pour Guyonvarc'h, les seuls à ma connaissance à avoir pris pour le moment parti pour une Bretagne à 5 départements.
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Commentaires
Il serait cohérent que la capitale des ducs de Bretagne rejoigne la Bretagne, mais qu'est ce que les Européennes ont à voir la dedans ? On parle bien de processus institutionnel, pas de vision politique.
Écrit par : Le Parisien Libéral | 16/05/2014
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