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03/11/2007

La république gangrenée.

C'est mon anniversaire et je n'ai le temps que d'une courte note.
 
L'étau des affaires se resserre autour du présivent Sarkozy : après Lagardère et son kolossal délit d'initié, après Rachida Dati et son CV "avantagé", voici Laporte et l'extorsion de fonds. Je pourrais d'ailleurs ajouter Santini qui a quitté Bayrou après avoir été compromis dans l'affaire de la fondation Hamon. Le gouvernement commence à ressembler à la famille Dalton. Le premier ministre s'en sort presque mieux : lui, c'est juste son encéphalogramme et son cardiogramme politique qui sont plats.
 
L'affaire Lagardère est rude. J'avais rencontré Arnaud Lagardère en 2000, dans mes fonctions municipales, lors d'une remise de médaille d'un club de karaté où son fils était inscrit. J'avais moi-même passé le ruban de la médaille du club au cou de l'enfant et, hilare, heureux, Lagardère m'avait accueilli avec une grande chaleur, c'était jour de fête pour son fils, il faisait donc ostensiblement la fête. Cette délicatesse, je dois le dire, m'avait plu. Le père Lagardère (ou le grand-père si l'on préfère) était encore vivant. J'avoue que je trouve l'affaire du délit d'initié presque encore plus consternante de légèreté et de maladresse que d'indélicatesse. Quoiqu'il en soit, elle ira à son terme.
 
L'affaire Dati ne la mènera sans doute ni en justice ni en procédure disciplinaire. Là encore, à ce degré de responsabilité, quand on bénéficie de l'appui public de personnalités comme Simone Veil (elle-même magistrate) et Albin Chalandon (ancien garde des sceaux), il est puéril de torturer la réalité pour la présenter sous un jour aussi ambigu qu'avantageux. En vérité, ce que cette affaire révèle surtout, c'est la république du piston ; ce n'est pas au mérite que Mme Dati est devenue magistrate, mais en mettant à profit une procédure extraordinaire qui lui permettait d'intégrer le corps des magistrats sans passer par l'ENM (École Nationale de la Magistrature), mais en faisant valider une expérience professionnelle et un diplôme, ce diplôme qui justement lui manque, le tout avec les épais appuis que je viens de citer. Ah, décidément, on avait une si bonne opinion de Simone Veil, AVANT...
 
L'affaire Laporte est beaucoup plus sulfureuse. Il n'y a pas là de grande délinquance financière, mais de petites magouilles à la limite du crapuleux, voire tout bonnement crapuleuses. Ce qu'on a dit et démenti de l'affaire donne à penser qu'il y a bien eu tentative d'extorsion à base de trafic d'influence. Et comme on n'en finit plus d'énumérer les sociétés où des délits sont avérés et dont Laporte est un des associés, ça tourne franchement au vinaigre. Oscard Wilde disait "perdre un proche est un grand malheur ; en perdre deux, c'est de la négligence". Je peux le paraphraser : "être associé dans une société véreuse est un grand malheur ; l'être dans deux, c'est de la négligence" (au moins).
 
Sarkozy irait plus vite en recrutant directement dans les prisons. Ca y ferait de la place pour les prisonniers "honnêtes".