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03/02/2008

Une matinée de campagne dans le Ve arrondissement de Paris.

Il y a des noms de Paris qui sont presque à eux seuls devenus des cartes postales : Montmartre, le carreau du Temple, Saint-Germain-des-Prés, Pigalle... la Contrescarpe, une place qui tient son nom d'un dispositif de fortification médiévale, et tout juste à côté, la rue Mouffetard, la "Mouffe" pour les intimes.
 
Elle descend de la Contrescarpe jusqu'à une place colorée qui sert d'extrémité à une autre adresse célèbre de Paris, l'avenue des Gobelins, du nom de l'ancienne manufacture royale des tapisseries qui, de là, remonte pour s'enfoncer dans le XIIIe arrondissement cher à Quitterie Delmas.
 
Sur cette petite place se tient un marché fidèle aux usages parisiens : fruits et légumes, saveurs diverses. ce marché est prolongé par la rue commerçante, la Mouffe qui monte.
 
Quand je suis arrivé là, tout était orange : une troupe de fantassins oranges y était surmontée par un nuage de ballons gonflés à l'hélium, tous oranges, sur lesquels était inscrit un beau slogan : "la victoire en changeant". La rue elle-même semblait ornée d'une gigantesque vigne dégoulinant de grappes d'énormes raisins oranges. C'était véritablement ... orange.
 
Il y avait là Virginie Votier, sorte de partie émergée de l'iceberg Quitterie Delmas, Sébastien Dugauguez, deux militantes du XIIIe, Sébastien Soria, Benjamin Sauzay, quelques autres, auxquels se sont joints Fabien Neveu et Franck Vautier, le tout s'assemblant avec une véritable haie d'honneur de militants de la campagne du Ve, montant de la place par la Mouffe, jusqu'au point où se tenait la tête de liste du MoDem dans le Ve : le journaliste Philippe Meyer, bien connu des gens que nous avons croisés.
 
Cette partie-là du tractage fut chaleureuse et bon enfant, l'accueil de Meyer souriant, faussement désinvolte, ponctué de phrases acerbes sur la gestion tibériste de la Ville de Paris, au milieu d'un flot continuel de gens montants et descendants, certains passants, tout heureux, s'arrêtant pour pouvoir converser un instant avec l'un des esprits les plus libres des médias actuels.
 
Il y avait des gens d'autres quartiers, diverses formes de touristes, et, heureusement, des gens du cru.
 
Au bout d'un moment, ayant épuisé nos épaisses piles de tracts (de simples photocopies : sobriété or not sobriété), nous sommes redescendus vers la petite place ; là, nous avons essayé de boire un godet au bistrot, mais la patronne, puis le patron, sont sortis pour nous mettre mal à l'aise, l'oeil rivé sur les gens de Tibéri qui visiblement, les surveillaient.
 
En fait, ça tombait bien : ce fut le moment que choisit Philippe Meyer pour aller entonner gaillardement "le temps des cerises" au milieu d'une animation foraine reproduisant un bal populaire du temps des Apaches. Tout oranges, sommés du dernier nuage de ballons oranges (les autres dodelinant le long des rues au-dessus de la tête d'une flopée d'enfants hilares), nous nous sommes groupés autour de lui, chantant aussi la belle chanson de Jean-Baptiste Clément.
 
"J'aimerai toujours le temps des cerises,
c'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte
Et dame Fortune en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur".
 
Un texte qui aurait plu à Alceste.
 
Et là, mine basse, est apparue Xavière.
 
Xavière Tibéri.
 
On occupait son territoire. Elle et ses gens (une militante venue d'Anthony, par exemple) portaient tous des écharpes bleu pâle : c'est le temps des emblèmes politiques colorés. Le PS ne sait plus bien s'il est en rose, en parme, en fuchsia ou en ... je ne sais pas bien quoi, mais au-delà des tiraillements inévitables en temps de campagne, on a senti plus de sympathie, notamment de quelques jeunes perdus parmi les têtes grises des militants socialistes emmenés par l'autoritaire Lyne Cohen-Solal.
 
Jean Tibéri, comme un monarque qu'on fait attendre, n'osait s'engager dans l'espace tout orangé. Il tentait faiblement quelques piques, ses militants gelaient autant que nous (malgré le soleil, il gelait presque).
 
Et c'est là que, malheureusement, j'ai dû rentrer, laissant mes amis au milieu de ce suspense haletant. Il y en aura sûrement un pour raconter la suite !
 
Pour l'anecdote, sur le chemin du retour, j'ai croisé le chroniqueur Paul Wermus portant ... l'écharpe bleu pâle.
 
Voilà. L'équipe des "Adhérents sont notre force", comme promis, a apporté avec joie son soutien à une équipe de terrain qui nous a impressionnés.
 
Quitterie Delmas, comme toujours, a parlé longuement avec les gens, militants de toutes les listes, candidats (Christian Saint-Étienne égaré, tout seul, coiffé d'un bonnet, deux militants d'un autre ex-UDF, Édouard Bonhomme, un vieux monsieur fragile, les militants MJS, les dames de chez Tibéri), laissant toujours ses interlocuteurs touchés par son regard et l'attention qu'elle leur portait.
 
Une belle matinée. 
 
PS : en vérité, là où j'ai noté que j'ai dû rentrer, il faut plutôt lire que je me suis mis en rogne, j'ai très mauvais caractère, mais euh... ça reste entre nous.
 
PS 2 : en complément, puisque c'est dimanche soir, je laisse un lien avec une page assez drôle.
 
Et j'ajoute les images de la fin de la matinée :