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31/07/2007

Spirale de la dette : l’abîme ?

La spirale de la dette a été dénoncée plusieurs fois par Bayrou lors de la récente campagne présidentielle ; son argument frappa si bien les imaginations que ses deux principaux concurrents, Sarkozy et Royal, se crurent obligés d’inscrire la lutte contre la dette dans leur programme présidentiel. Chacun savait pourtant que celui-ci était incompatible avec elle, car il reposait sur un catalogue de promesses dépensières et sur une liste plus implicite de renvois d’ascenseurs à une cohorte de commanditaires généreux donateurs de leur campagne.

Ce qui devait donc arriver est arrivé et on a vu le gouvernement renvoyer le désendettement aux calendes d’une improbable croissance, cependant que les mesures coûteuses s’ajoutaient les unes aux autres.

Pourtant, l’argument n’est pas en lui-même absurde : en vérité, la dette publique est supportable tant que son service croît moins vite que le Produit intérieur brut (PIB) du pays. On peut vivre bien avec une dette forte pourvu que l’économie soit dynamique.

À long terme, la dette peut finir par s’amortir et, par des jeux financiers habiles, être transformée d’une masse très onéreuse en une masse moins lourde pourvu que l’on arrive à échanger des crédits à fort taux contractés pendant les périodes de taux d’intérêt élevés contre des effets à moindre taux lorsque les taux de base sont moins haut. Cette tactique a permis aux Etats-Unis de faire un habile et juteux yoyo avec des capitaux japonais voici quelques années.

Donc la dette en soi n’est pas un mal ou du moins peut n’en être pas un.

Mais la dette extérieure publique de la France est devenue intolérable. La croissance de l’économie ne parvient pas à y faire face depuis bien des années maintenant et il faut désormais parler d’une spirale : la hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) engendre une hausse du service de la dette (en termes de milliards) ; elle grève nos exportations et par là même réduit les rentrées de liquidités de l’État ; elle encourage la faiblesse du dollar et si, demain, ce dernier remontait, nos exportations seraient certes plus concurrentielles mais notre dette extérieure augmenterait d’autant et, par ailleurs, il faudrait relever encore les taux d’intérêt, ce qui contribuerait à faire s’envoler purement et simplement notre dette.

Bref de tous côtés, la dette augmente.

Ah, si seulement, les sages mesures d’économie et d’amélioration du pouvoir d’achat préconisées par Bayrou avaient été acceptées par les Français…

16:29 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : politique, économie, sarkozy, bayroou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook