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21/01/2007

Libre ?

Il m'arrive souvent de nous critiquer. C'est que je suis agacé par le manque d'ambition des lettres francophones. Pourquoi leur faudrait-il vivre à genoux ?

Pourquoi ? Pourquoi renonceraient-elles à cette forme d'esprit libre qui a toujours ennobli notre langue et qui l'a rendue si utile à tous pour théoriser le monde ?

Il ne s'agit pour moi ni de crier au déclin, ni de hurler avec les loups de l'antiaméricanisme. Les phases de déclin font partie de toute histoire ; ce qui compte, c'est d'y survivre et de s'en renforcer. Quant à l'antiaméricanisme, il est aussi stupide que tout ce qui est systématiquement braqué contre (ou pour) quoi que ce soit.

Il s'agit de noter que notre rôle, celui que l'Histoire nous a affecté à travers déjà une durée plutôt longue, c'est de comprendre. Le français, mieux que n'importe quelle autre langue occidentale en tout cas, est un instrument de synthèse. Or cette synthèse, tous en ont besoin. En parlant à genoux, tout bas, pour ne rien dire, en entremêlant des phrases inaudibles avec des onomatopées creuses, en renonçant au courage des vérités dangereuses, en nous abandonnant au confort de la pensée des autres et de la puissance des brutes, nous abdiquons une mission cruciale.

Notre monde arrive à un carrefour. Il se cherche. Bientôt, il lui faudra un embryon de gouvernement plus démocratique que l'ONU et plus multilatéral que l'autorité d'un seul (quel qu'il soit). Il a besoin de mots.

Le débat est d'ailleurs ouvert, les grands courants politiques se confrontent et s'affrontent. Les penseurs échangent. Mais on voit que les positions sont convenues d'avance et prévisibles. Il n'y a que la liberté qui permette la vérité, une vérité qui sorte des rails préfabriqués et des sentiers rebattus, une vérité qui soit utile parce qu'elle découvre les ressorts cachés de la réalité. Il n'y a que la liberté d'un seul qui découvre la vérité de tous.

Pour ce monde-là, pour cette planète à sauver, pour ces millions de gens qui n'ont rien et dont, comme disait Danton, le premier besoin est du pain et le deuxième du savoir, pour l'équilibre à inventer, pour les destins à unir, les francophones doivent se (re)lever. Libres.

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