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25/05/2007

Le MoDem connecté.

François Bayrou, hier, a connecté son MoDem sur les législatives et, au-delà, sur la vie politique française.
 
Une salle orange, chaleureuse, pleine de têtes nouvelles et joyeuses, sans banderoles, sans mots d'ordre, sans attaches, s'est levée pour l'applaudir. Le Zénith plein contenait six ou sept mille MoDem.
 
D'autres ont pris la parole d'abord : le trésorier de l'UDF qui assume le lancement juridique du MoDem, Gilles Artigues très en verve, plein de fougue et le verbe ample, le ton mobilisateur, Jacqueline Gourault qui prêche pour la difficulté d'être du candidat, des nouveaux militants, venus d'horizons divers, professionnels ou chômeurs, en général novices en politique, tous sympathiques, jusqu'à une peintre qui confie qu'elle n'a pas été capable d'introduire de la lumière dans ses compositions pendant quinze jours.
 
Puis des candidats : on remarque parmi eux Pierre-Yves Martin, qui défie avec talent le vétéran centriste rallié Méhaignerie, Olivier Henno, dont j'ai parlé avant-hier, par exemple, puis Jean-Marie Cavada, impérial et tonnant, Bossuet réincarné, Vincent Lindon, plein d'humour, content parce que, pour la première fois, c'est "moi qui parle et Bayrou, assis qui m'écoute (rires) ; et il va m'écouter". Beau discours bien lancé, avec force et conviction. Puis l'historien Rioux, le retour des intellectuels à la tribune, une vraie analyse de fond, et encore Jean-Luc bennahmias, le ton alerte, la voix naturellement un peu blanche et les idées vertes, comme d'ailleurs Corinne Lepage qui lui succède.
 
Comme à Bercy avant le premier tour, Jean-François Kahn se tient modeste dans la foule, à l'orchestre, debout.
 
Pendant tous ces discours, la jeune Quitterie Delmas arrive et beaucoup se précipitent vers elle pour lui confier leur tristesse ou leur indignation de sa non investiture. Des blogueurs, des jeunes, des candidats (qui souvent la sollicitent pour un déplacement de soutien vers leur campagne électorale),pas encore des parlementaires : ceux-là ne le feront qu'à la toute fin, au moment où le rideau sera tombé et où, en évacuant les gradins, ils redescendront vers elle, mais plusieurs se déplaceront jusqu'à elle.
 
Et vient enfin le discours de Bayrou. Bayrou heureux. Bayrou devant des gens qui sont là pour lui, certes, mais aussi pour bousculer la poussière de la politique française.
 
Magnifique discours d'un Bayrou retrouvé, qui n'hésite pas à rappeler qu'en 1951, le général de Gaulle avait réussi à faire élire cent députés et que dix-huit mois plus tard, la plupart l'avaient quittés, ralliés à des camps divers. De là datait la "traversée du désert".
 
Sur ce rappel historique en forme de double promesse de désert et d'accomplissement, présentation enthousiaste du MoDem, conclue par l'énoncé de sept principes fondateurs :
 
Un mouvement de citoyens actifs.

Une charte éthique ("Pour bien des responsables politiques, l’engagement, c’est une carrière. Pour les citoyens, pour les militants engagés ou de cœur, c’est de la vie donnée, gratuitement, donnée à la cité comme on la donne à ses enfants. Cela mérite d’être respecté").

Un sens plein et entier à l’idée de démocratie ("la responsabilité des citoyens entre les votes").

Une réforme profonde de nos institutions républicaines (séparation des pouvoirs, représentation pluraliste…).

La vérité en matière économique comme en matière sociale.

L’enracinement intellectuel de l’action politique.

Le rassemblement.

Une génération politique nouvelle.
 
À tous ces principes, je souscris. Et autour de Quitterie Delmas, nous définirons une ligne politique pour traduire dans des listes de candidatures internes au MoDem la lecture la plus libre, la plus moderne, la plus démocratique et la plus juste des intentions exprimées par François Bayrou, la plus proche, je crois, de sa pensée personnelle.
 
Sept principes, sept degrés certes de l'échelle de Jacob, mais aussi (je les ai comptées en 1988) sept marches du perron de l'Élysée. 

Commentaires

Bravo !
Mais n'oubliez quand même pas la Littérature...
Ce qui est rassurant c'est que vous parlez d'analyse de fond, ce qui manque cruellement au monde politique...
Pour la petite histoire en revanche : personne n'a commenté la photo officielle du nouveau président ....

Écrit par : Rosa | 25/05/2007

@ Rosa

Mon commentaire sur la photo : mdr.

Écrit par : Hervé Torchet | 26/05/2007

Ce rendez-vous est un beau vent d'espoir pour les valeurs républiacines que le mouvement démocrate défendra avec passion. Nous savons qu'à court terme, le chemin sera difficile car les médias nous assommeront de cette soi-disante "impasse idéologique", impasse qui bien au contraire est une courageuse ouverture, pleine de conviction. L'élan républicain qui soutient le MoDem est une vague de passion et de dynamisme que l'on retrouvera sur tous les sujets brûlants de l'actualité, l'éducation, la santé, les actions économiques, la solidarité...

Écrit par : Thibault | 26/05/2007

Excusez-moi Hervé mais je ne comprends pas ce dernier message...

Écrit par : Rosa | 26/05/2007

Je veux dire le vôtre...sur la photo

Écrit par : Rosa | 26/05/2007

Et quels sont les intellectuels qui sont intervenus?

Écrit par : Tracteur de combat | 26/05/2007

Si je peux apporter ma modeste contribution au débat sur la photo du nouveau président, j'ai rédigé un commentaire argumenté sur Agoravox....

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24725/

A bientôt

Nicolas Vinci

Écrit par : Nicolas Vinci | 26/05/2007

@ Rosa

Mdr signifie "mort de rire". Bref, cette photo me fait pouffer. Mais c'est avant de lire les commentaires de Nicolas Vinci qui sont peut-être plus percutants.

Écrit par : Hervé Torchet | 27/05/2007

@ tracteur de combat

Pour cette fois, Jean-Pierre Rioux synthétisait l'intervention des intellectuels.

Écrit par : Hervé Torchet | 27/05/2007

Nous traversons une période vraiment sombre. L'élection a fait triompher le conservatisme.

Mais Bayrou est sincère. Il est vrai. Et je pense qu'il est dans le vrai. Dans 5 ans, peut-être...

Écrit par : Eric | 27/05/2007

@ Nicolas V

J'ai enfin eu le temps de lire ton article sur la photo. Il est judicieux. J'y ai fait un commentaire.

Écrit par : Hervé Torchet | 27/05/2007

Est-ce que le problème de la politique, en France notamment, n'est t'il pas de faire de "beaux" discours et d'oublier ensuite la réalité ... Sarkozy, comme Chirac ont fait de très beaux discours par exemple ...

Plus sérieusement : nous sommes beaucoup a (avoir cru?) croire aux discours de François Bayrou. Je crains que nous soyons un peu déçu prochainement ...

Écrit par : ~laurent | 29/05/2007

Les commentaires sont fermés.