15/01/2008
"Les adhérents sont notre force" à Clamart.
Il ne me reste qu'assez peu de place pour décrire la souriante ville de Clamart, tant la soirée a été dense.
Avec Quitterie, nous colistiers sommes allés soutenir Christian Delom, l'un des nôtres, tête de liste à Clamart, et Vincent Wehbi, candidat à la législative partielle. Ce dernier est le personnage dont j'avais souligné l'intervention puissante à propos de notre passage par Bagneux. J'ai compris ce soir qu'il était intervenu à Bagneux à l'appui de cette même campagne législative.
Quoiqu'il en soit, la soirée a rassemblé une bonne quarantaine de personnes au moins.
Christian Delom, c'est logique, a pris la parole le premier, commençant par citer ceux qui l'entouraient, dont je citerai pour commencer Jean-Pierre Foucher, ancien député-maire de la ville, venu pour un soutien amical.
Christian a ensuite brossé un portrait brillant de la situation politique de sa ville, caractérisée par un superlatif de la bipolarisation, la droite étant ici menée par le député qui a refusé de voter l'inscription de l'abolition de la peine de mort dans la constitution, ce qui en fait effectivement un homme de drrrrrroite.
Le maire de gauche, lui, nommé Kaltenbach, est une gauche très sectaire et lui-même répond à un bon mot dont Christian est assez fier : la "gauche bling-bling", mélange donc de gauche très dure et d'exposition peoplaire.
Christian a donc décidé d'organiser une liste transcourant se posant en alternative d'une bipolarisation hyperbolique. Puisque les deux flancs s'écartent, un boulevard s'ouvre donc non seuement au centre mais surtout en opposition à la logique bipolaire qui les anime tous deux.
Sur sa liste, il a donc rassemblé des gens de droite et de gauche, même encartés ailleurs. Du bayrouisme à l'état pur, sur la simple logique qu'il n'existe pas une chaussée de droite ou de gauche, mais qu'il n'existe qu'une chaussée bien ou mal faite ou entretenue.
Forts applaudissements.
Il fustige la tendance de la municipalité à vouloir rompre l'équilibre architectural, sociologique et esthétique de la ville, en axant sur les logements sociaux de bas de gamme, façon, on s'en doute, de se créer une clientèle électorale.
Parle ensuite Vincent Wehbi, conseiller municipal de Fontenay-aux-Roses et donc candidat à la législative partielle. Pour lui, la situation politique municipale (il y viendra dès sa partielle passée) est très différente : le maire socialiste est strauss-kahnien, assez démocrate.
Et d'ailleurs, ayant obtenu de lui certaines inflexions nécessaires, il vote son budget depuis deux ou trois ans, ce qui lui a longtemps valu les foudres de Santini.
Et c'est l'occasion de mesurer à quel point l'exclusion a été prompte dans les Hauts-de-Seine UDF tant que Santini y menait la barque. Or l'exclusion visait tout comportement qui ne fût pas strictement cantonné à l'alliance avec le RPR puis l'UMP, le système local dominant.
C'est ainsi sans doute que Bruno Casari, qui vient de se faire remarquer par son opposition très courageuse à l'UMP à Asnières, a été en son temps exclu par le même Santini. J'espère qu'on lui a proposé d'entrer au plus vite au MoDem.
Après Wehbi, son suppléant, Jacky Boulay, conseiller municipal de Châtillon, s'exprime. On entend alors un exposé de très haute technicité politique sur divers aspects de la gestion de sa ville. J'en retiens la question du tramway, qui paraît ici centrale, car il n'y a pas de train régional connecté au réseau métropolitain : pour se rendre à Clamart, il faut emprunter un véritable train de banlieue à la gare Montparnasse.
Pour arriver jusqu'à Clamart, le tramway doit traverser Châtillon. Or il s'agit d'une saignée de 32 mètres de large qui découperait la ville, ce qui sonne comme quelque chose d'assez peu tolérable en effet. Il contrepropose une formule intelligente et suggère que les systèmes de tramway obéissent à une coordination, car la plus grande fantaisie préside à la sélection des solutions locales d'une commune à l'autre.
Châtillon a par ailleurs un maire assez haut en couleur, qui termine son quatrième mandat municipal, génération Pasqua.
Christian Delom passe ensuite la parole à Bruno Leclerc du Sablon, un vétéran de l'écologie, militant depuis quarante ans, ancien collaborateur de René Dumont pour la campagne présidentielle de 1974, et surtout ancien collaborateur de feu Michel Crépeau, en son vivant maire radical de gauche de La Rochelle et grand expérimentateur de solutions écologiques. Il a pris sa carte du MoDem et figure sur la liste de Christian Delom.
La suivante à s'exprimer est une mère membre de la FCPE, femme de gauche scandalisée par l'attitude autocratique du maire.
Puis vient François Bartoli, que je connais depuis 1983, et qui peut avec fierté affirmer que le peu de politique de la ville qui existe à Châtillon, c'est lui-même, sous sa casquette professionnelle et administrative, qui l'a mis en place.
Ensuite un jeune, Maxime Lesour, témoigne sur les insuffisances de la gestion sociale par le pouvoir municipal de gauche.
C'est également l'opinion de l'orateur suivant, Olivier Harland, un handicapé qui s'exprime avec beaucoup de difficulté. Il a longtemps vécu à Montrouge (ville voisine) et c'est dans cette localité qu'il a adhéré au MoDem. Il s'en prend avec vigueur à la droite locale, parce qu'elle reflète les défauts de Sarkozy. Il s'en prend aussitôt à la gauche bureaucratique et faussement active, enfermée dans les apparences : "ce n'est pas en créant une commission du handicap au Parti Socialiste qu'on règle les problèmes des handicapés". C'est pourquoi il a quitté la gauche, d'ailleurs dégoûté aussi par la logique des courants.
Denis, lui, vient de l'UMP. Il s'y sentait mal. Il exprime sa conviction que Christian Delom sera maire de Clamart.
Guillaume Desrosiers, longtemps commentateur assidu du blog de Quitterie et désormais blogueur lui-même, a fait la campagne à Clamart en 2001 "pour une gauche alternative" avec ... justement le maire Kaltenbach. Et il est bien heureux d'avoir trouvé mieux au MoDem. Il n'est pas candidat aux municipales, mais apprécie particulièrement l'engagement de Christian Delom pour le social et le développement durable.
Marc Decagny, lui, figure sur la liste. Il est agent de stars (Christian cite un nom très remarquable). Il veut s'engager pour la culture à Clamart trouvant qu'à part des affiches dépliant la bobine du maire à longueur de rues, rien n'y est fait.
Non épuisés par une telle avalanche de discours, nous en venons à l'élection du Conseil National.
Christian Delom rappelle qu'il a fait partie des Démocrates en Mouvement qui se sont beaucoup investis pour l'élaboration des statuts du MoDem avant le congrès fondateur. Il épingle l'"Île-de-France en Mouvement" qui a multiplié les esbrouffes, notamment en organisant un café démocrate dans un café ... qui était fermé (et donc qui n'a jamais eu lieu quoiqu'ils l'aient annoncé).
Après cette introduction, il tente de passer la parole à deux Jeunes Actifs franciliens, dont Christophe Oheix qui en un autre temps a fait liste commune avec Quitterie, mais celui-ci refuse de s'exprimer avant elle. Il veut parler le dernier, c'est assez mesquin je dois dire mais, sans sourciller, Quitterie se lève et s'engage.
Elle veut que cette campagne interne ait été en même temps une campagne externe, qu'elle ait permis de créer des réseaux de solidarité, notamment en apportant le soutien aux candidats sur leur terrain. Elle-même, dans cette même logique de mutualisation, n'est pas candidate aux municipales pour se permettre de rester au service des autres candidats ; prolongeant sa réflexion, elle évoque le fait que par exemple, un candidat qui se plaint de ne pouvoir joindre le service de presse du MoDem pourrait par ce réseau atteindre quelqu'un qui, lui (ou elle), disposerait d'autres connexions directes avec la presse, ou bien d'adresses d'imprimeurs ou de fournisseurs.
Elle ajoute que les "citoyens démocrates" de la liste "les adhérents sont notre force", qu'elle conduit, sont très attachés au principe de transparence.
Enfin, elle conclut en trouvant que le paysage politique des Hauts-de-Seine est "à pleurer" et en encourageant les candidats à "faire des performances dans leurs villes".
Christophe Oheix développe enfin quelques aspects du projet de sa liste, surtout la formation des adhérents, débat que nous avons déjà eu la veille à Ivry.
Il met en avant Maxime Lesour, qui a déjà parlé et qui défend ses couleurs cette fois parmi les Jeunes Actifs franciliens. Il a assisté au congrès fondateur par lequel cent ou deux cents jeunes ont créé ce mouvement de jeunes lié au MoDem. Il se félicite d'ailleurs de la démocratie interne qui lui permet de soutenir d'un côté Christian Delom aux municipales et de l'autre les JAF.
Olivier Harland reprend la parole, lui aussi, pour défendre la liste "Hauts-de-Seine démocrates", sur lquelle il figure. Il est heureux que Chantal Brault, qui conduit cette liste, ait ainsi donné l'occasion à des adhérents de se présenter. Par ailleurs, il apprécie le pluralisme et les débats, bien qu'il soit entièrement contre le principe de courants stables.
Dernier à s'exprimer, Joël Girault, de Montrouge, se lève pour féliciter Christian Delom d'avoir organisé ce débat qui n'a pas pu avoir lieu à Montrouge...
Il se réjouit que le MoDem puisse monter des listes là où l'UDF ne le pouvait pas.
Et voilà, après cette longue et dense soirée, nous repartons vers nos lointaines pénates, à la recherche sans doute d'un paradis perdu.
Envisager l'avenir, selon l'expression de Quitterie dans un commentaire cette nuit ici même, c'est vouloir ensemble en faire une réalité.
04:10 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Quitterie Delmas, Conseil National | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
"Parle ensuite Vincent Wehbi, conseiller municial de Fontenay-sous-Bois"... c'est plutôt Fontenay-aux-Roses , je crois, Hervé. Fontenay-sous-Bois, c'est dans le 9.3...à côté de chez moi.
Écrit par : Laurent le Déconaute | 15/01/2008
Oups. Corrigé. Voilà ce que c'est d'écrire à 4 heures du matin, on fait des textes en bois de rose ;-)
Écrit par : Hervé Torchet | 15/01/2008
Très bonne soirée comme d'habitude avec "Les adhérents sont notre force !". Dommage que j'ai du quitter l'assistance avant la fin. A ce soir, à Nanterre.
Écrit par : Jérôme | 15/01/2008
Magnifique exemple de démocratie et de transparence. Des soirées comme celles-là nous incitent à nous battre pour faire triompher nos valeurs et surtout prendre vraiment conscience que " les adhérents sont notre force".
Il y a un énorme attente chez les adhérents du Modem et aussi chez les anciens UDF qui nous sont restés fidèles. J'ai fait beaucoup de téléphone ce matin aux adhérents de Neuilly qui n'avaient pas d'e-mail, pour les motiver à voter et j'ai été très surprise par l'intérêt que cette élection interne a suscité. Nous pouvons gagner beaucoup de sièges dans nos Municipales. Il suffit de s'en donner les moyens.
Je ne pourrai malheureusement pas être à Nanterre ce soir, mais serai avec vous par lapensée. A demain donc chez O Jules !
Domitille
Écrit par : Domitille | 15/01/2008
@Domitille : Entierement d'accord Chere Domitille et on se retrouve au cafe Margeride et non le Jules mercredi je t'embrasse virginie
Écrit par : virginie v | 15/01/2008
Très long, pour ne pas donner grand chose!
Comme çà, Île de France en mouvement aurait comme volonté de devenir un mouvement?
çà n'à pas empêcher Ta 4jolie' Quitterie, de faire des avances à 'notre' liste ! Et de proposer alors d'avoir son noms associé sur les 19 listes que nous portons à travers tout les mouvement départementaux et les Français de l'étranger! Se prend t'elle pour une marque de léssive ? Ou un label de qualité ?
Nous ne sommes pas un courant, et n'avons aucune volonté de le devenir, mais contrairement à Quitterie, nous avons envie de faire avancer le mouvement, et non de reprendre à notre compte les anciennes pratique qui est d'utiliser les adhérents et leur travail à des fins personnels !
Vous parlez beaucoup certe. Mais vous avez été incapable de faire des propositions concrètes, et de répondre aux besoin des adhérents pour faire d'un mouvement encore à l'arrêt, un mouvement dans l'élan!
Nous avons le même but, mais nous n'avons pas les mêmes principes! Si nous attendons que les choses se fasses, et qu'on deviennent des aparatchiques pour pousser le mouvement, nous risquons comme vous, de nous abituer à ce qui existe, pour finalement jamais le changer! Et dans ce cas, le Mouvement Démocrate, ne deviendra jamais un parti nouveau et précurseur, mais restera qu'un parti de plus!
Amicalement Démocrate, DaN.
PS: Nous sommes les premiers à regretter que pour l'intérêt d'une personne, ne puissions avancer ensemble!
PS2: Le seul courant dans le mouvement, c'est celui qui freine plutôt que d'avancer.
Écrit par : DaN | 17/01/2008
@ Dan
Ce que tu dis es ridicule. Quant à la crédibilité de votre liste francilienne, elle aurait certainement été plus grande si vous aviez été moins esbrouffeurs. je te jure que vous en avez fait trop.
Écrit par : Hervé Torchet | 17/01/2008
Tu trouve pas çà un peu facile ? C'est pas moi c'est vous !!!
Esbrouffeurs ??? Diviseurs ??? Qui à été voir Quitterie dès le congrès pour les élections au Conseil National ? Et qui à fait sa star et à préféré faire ses courses après coup, le programme d'untel, les positions de tel autre, la liste autour de machin ? C'est çà faire de la politique, et une fois qu'on fait son marché, apposé son 'LABEL' de sorte à être visible partout ?
Nous c'est simple, nous avons fait et tenu autant de réunion possible, nous avons été dans tout les départements, et parfois plusieurs réunions avaient lieu en même temps.
Tant qu'à notre proposition, nous ne sommes resté sur des voeux, que beaucoup prendrait pour des promesses de campagne faciles, mais sur des propositions très concrètes et constructives pour les adhérents et la vie du mouvement.
Nous n'avons aucune ambition personnel, et aucun message sur une flexion de ligne, notre seul ligne politique est celle proposé à tous et pour laquelle nous sommes tous venue.
Est-ce que je te fais remarquer, que la politique, ce n'est pas une réunion de Fan club, mais faire des projets pour avancer ? Ah oui peut être ...:p
Allez Bon vote et que les adhérents trouve demain une vrai )place dans le mouvement, et ne se demande plus si ils ont bien fait de s'intégré dans le Mouvement Démocrate...
Écrit par : DaN | 17/01/2008
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