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29/02/2008

Combrit (Finistère) : moins de 3500 habitants, trois listes.


Pourquoi parle-t-on si peu de la Bretagne dans la blogosphère MoDem ?
 
Combrit est une assez petite commune du sud du Finistère, entre Pont-l'Abbé (ville rendue célèbre par son rejeton, le trader Kerviel) et Bénodet (station balnéaire). Au Moyen Âge, sa situation stratégique, entre les deux modestes embouchures de l'Odet (rivière de Quimper) et de la rivère de Pont-l'Abbé, lui conférait une importance stratégique et c'était une paroisse très peuplée pour l'époque. On la surnommait "Morbihan finistérien" au début du XIXe siècle en raison d'un réseau d'îlots partagés avec les communes voisines et d'une zone de marais salants par où les marins, suivant un chenal, décollaient vers la pêche. Depuis les temps romains, on y séchait et salait le poisson. Il y avait aussi une activité de relais du commerce hauturier vers Quimper, au moyen de barges plates qui remontaient l'Odet avec les marchandises venues de loin.
 
Lorsque le port de Lorient fut créé (sous le règne de Louis XIV), le site de Combrit faillit être retenu en lieu et place de Ploemeur sur quoi le nouveau port a été implanté. 
 
Les marais ont été asséchés dans le courant du XIXe par l'édification d'une digue qui a créé un polder. Celui-ci est demeuré presque vierge de constructions et forme un joli paysage pour accéder par la dune à une très vaste plage de sable blanc où j'ai fait une quantité considérable de châteaux de sable dans mon enfance.
 
Tout cela est menacé par le réchauffement climatique et la montée des eaux.
 
La commune forme presque une presqu'île : au sud, un peu à l'ouest et à l'est, elle est bordée par la mer. À l'est, par la mer et la rivière Odet, dont une vaste boucle longe presque toute la rive nord de la commune. C'est sur ce rivage nord que mes ancêtres maternels ont jeté l'ancre en 1827. Deux de mes ascendants ont été maires de la commune, l'un de 1875 à 1885 (maire nommé), l'autre de 1926 à 1946 (maire élu).
 
L'actuel maire de Combrit a usé ses fonds de culotte à l'école du bourg en même temps que ma mère et qu'une partie de ses colistiers. Depuis ce temps lointain (la guerre de 1939-45), issu d'un milieu modeste, il a bénéficié de l'ascenseur social, a fait de brillantes études et occupé d'importantes fonctions dans le secteur agro-alimentaire.
 
Avant d'entrer en campagne, et alors que Sarkozy n'avait pas encore commencé à baisser dans les sondages, il a rendu sa carte de l'UMP pour protester contre la politique du présicule.
 
Il a composé une liste avec des gens venus de tous les horizons politiques, sur leur expérience et sur leurs compétences. Le représentant du MoDem figure sur cette liste. C'est un prof, avéré bretonnant, catho, dont l'épouse est cousine de la moitié de la commune.
 
Face à lui, il y a une liste de gauche (Combrit vote toujours à droite sans ambiguïté, sauf une fois, en 1977 pour se débarrasser d'un fou) et une liste conduite par l'ex-première adjointe qui apparemment n'a guère goûté d'être écartée.
 
La commune a certainement déjà dépassé 3500 habitants, car plusieurs lotissements importants ont vu le jour ces dernières années. La nouvelle population est citadine, fauchée, et exigeante en termes d'équipements publics. Il y a une articulation en cours entre ces nouveaux venus et les Combritois de plus vieille souche et de tradition rurale.
 
Une autre caractéristique de la commune est sa bipolarité urbaine. Car outre le bourg central, Combrit a le port de Sainte-Marine. J'ai dit déjà la vocation de pêche et de fret de ce port.
 
Les habitants de Sainte-Marine se sentent mal aimés et brimés par le bourg central, à tort en fait car ils ne sont pas traités d'une façon inique, au contraire, Sainte-Marine est peu peuplée l'hiver et bénéficie des installations destinées aux plaisanciers qui s'y agglutinent l'été autour des pontons. Pour matérialiser l'importance du pôle plaisancier, la commune, depuis quelques années, est officiellement dénommée "Combrit-Sainte-Marine".
 
L'atout-maître de Combrit est sa superbe plage. La zone artisanale se développe encore modestement à côté du bourg et un conflit clochemerlesque, en retardant de trois ans l'édification d'une nouvelle station d'épuration, a également gêné le développement local.
 
Combrit a été raccordé tôt à l'ADSL et possède son site Internet.
 
Le principal enjeu de la mandature prochaine sera l'intégration des nouveaux habitants et la gestion d'une tension nouvelle aussi : Combrit est pour partie devenu commune de la grande banlieue quimpéroise ; il va falloir  combiner cette réalité avec  l'identité locale, rurale et maritime. C'est une tâche considérable.
 
Le maire a eu l'intelligence de faire classer l'anse de la rivière en espace Natura 2000, ce qui permettra de sauvegarder une part de l'atmosphère. Il faut dire que cette anse est un plan d'eau relais pour certains oiseaux de passage.
 
Si vous passez par là, allez donc voir : le matin, quand une vague brume traîne sur l'eau, entre les arbres, c'est somptueux. Vive la Bretagne. 

11:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, municipales, bretagne, combrit | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Mes grands parents maternels ayant acheté dans les années 1930 une petite maison à Bénodet, où j'ai passé un mois pendant toute mon enfance, je connais bien Combrit et Sainte Marine, accessible à l'origine par un bac de Bénodet, puis via un pont.

Hervé Chefdeville
Modem - Mouvement Démocrate Boulogne Billancourt

Écrit par : hervé chefdeville | 29/02/2008

@ Hervé C

Le bac est devenu un (superbe) pont en 1974.

Il me semble que tu étais à l'université d'été d'Imbours dans l'Ardèche en 1986.

Écrit par : Hervé Torchet | 29/02/2008

Les commentaires sont fermés.