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06/04/2008

Jean Arthuis quitte le MoDem : y a-t-il jamais été ?

Jean Arthuis a été un petit poucet avant de devenir un dinosaure ; fils de marchands de poulets monté en graine, c'est à vingt-six ans seulement qu'il est devenu maire de sa commune mayennaise, Château-Gontier. Entre-temps, des études solides avaient fait de lui un expert-comptable. À trente-huit ans, alors un très jeune âge pour un tel poste, il devint sénateur. Trois ans plus tard, secrétaire d'état dans le deuxième gouvernement Chirac (1986-88).
 
Son étiquette politique, depuis l'origine en 1971, c'est le Centre Démocrate. En 1971, le Centre Démocrate était allié avec les Radicaux de Jean-Jacques Servan-Schreiber dans un conglomérat, les Réformateurs, qui servit de socle à la création de l'UDF en 1978. De Centre Démocrate, Arthuis s'était mué en CDS en 1976. Arthuis resta auprès de François Bayrou avec son vieux complice Méhaignerie en 1995, lors de la création de Force Démocrate. Puis il vint encore à l'UDF et, quoique déjà critique, a soutenu Bayrou lors de la dernière présidentielle.
 
Mais le concept d'une alliance à géométrie variable pouvant inclure la gauche lui a donné une poussée d'urticaire qui a réveillé le scepticisme qu'il exprimait en octobre, avant la création du MoDem.
 
Lors du congrès de l'UDF, en ouverture de celui du MoDem, il mena la charge, mais rengaina sa motion pour rejoindre celle de Michel Mercier, qui avait fusionné avec celle de Bayrou.
 
Le voici, 63 ans, nostalgique de sa quarantaine comme tous ceux qui prêchent ces jours-ci pour le retour à l'UDF, sorte de paradis perdu qui n'échappe pourtant pas au sort de tous les paradis perdus : être un mythe. L'UDF, quand Bayrou y a mis fin, n'était déjà plus qu'un souvenir. Celles des valeurs conservatrices qu'elle défendait sont aujourd'hui dans l'arsenal de l'UMP. Les autres sont au MoDem. Il n'y a pas de moyen terme, comme le prouve l'échec du Nouveau Centre aux récentes élections municipales.
 
Bien entendu, on ne peut pas empêcher Arthuis de se shooter au paradis des mythes, mais il faudra bien qu'il se réveille un jour ou l'autre : la terre a tourné. 

16:22 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, modem, arthuis, udf, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

excellent billet, j'adore quand tu fais des rappels historiques

Écrit par : Le Petit Grognard | 06/04/2008

Trés bon billet, hervé et merci pour le rappel historique.

J'avais laissé un commentaire, ce matin, sur le départ de Jean ARTHUIS.

Un point ne m'étonne pas dans son départ; c'est que les élections sénatoriales arrivent et qu'au lieu de baver sur le MoDem, ARTHUIS aurait pu avoir le franchise de dire qu'il voulait conserver tout simplement son siège et qu'il partait pour conserver les votes des grands électeurs UMP.

Un point m'étonne car lorsque l'on voit le devenir de ceux qui ont trahit, CAVADA, de ROBIEN et autre PERRUCHOT, cela devrait donner à réflechir.

ARTHUIS a déclaré que els autres sénateurs pensaient comme lui.

A voir si d'autres vont suivres.

Écrit par : Guillaume A | 06/04/2008

Bon billet en effet

Écrit par : L'Hérétique | 06/04/2008

Salut tout le monde

Je partage ton opinion quand tu dis qu'il se plante en alimentant la mythologie UDF, mais je trouve ton billet déséquilibré, tu aurais pu citer certaines de ses qualités ou actions qui ont permis a F.B d'en être là aujourd’hui, juste une question d'équilibre dans le propos.

N'a-t-il pas élaboré (avec d'autres bien sûr) le programme économique de F.B pour la présidentielle, programme économique qui a été salué pour son réalisme et son équilibre, non ?

Je tiens à préciser que je n'ai pas de sympathie particulière pour l'homme que je ne connais pas et de toute façon je n'ai jamais adhéré à l'UDF (ni à aucun autres partis de toute façon). Je trouve quand même dommage qu'il n'est pas trouvé un espace au sein du MoDem, la faute à qui ? A lui peut être mais peut être pas non plus.

N'oublions pas que nous avons vocation à rassembler le plus grand nombre pour l'emporter, pas à n'importe quel prix, bien entendu.

Mais bon, vu le niveau de circulation de l'info en ce moment, nous ne pouvons que faire des hypothèses sur les véritables raisons, quelques arguments qu'il avance ont trouvé un cettain écho chez moi, je dois l'avouer.

De toute façon, c'est trop tard, il est parti !

@+

Écrit par : Farid L | 06/04/2008

Très bonne analyse Hervé, et tes rappels historiques sont toujours passionnants. Même si sur certains points Jean Arthuis et Thierry Cornillet ont raison, je crois qu'en effet ils se trompent avec l'idée de paradis perdu

Écrit par : philippe | 06/04/2008

Corinne Lepage s'exprime dans le Parisien, et appelle non seulement à une clarification du projet, mais aussi à une clarification plus démocratique du fonctionnement interne.

« Le MoDem doit être beaucoup plus démocratique »
APRES JEAN ARTHUIS, qui a claqué ce week-end la porte du MoDem en critiquant sa gestion « sectaire », Corinne Lepage, ex-tête de liste MoDem aux dernières municipales (à Paris XII e ), appelle François Bayrou à un effort de démocratie interne.

Le départ de Jean Arthuis vous a-t-il étonné ?
Corinne Lepage. Pas vraiment, car il avait pris du recul depuis un moment. Mais il est évident qu'on ne peut pas faire comme s'il ne se passait rien, comme si de tels départs de personnalités n'avaient pas lieu. Il faut avoir le courage de regarder les choses en face et affronter les raisons pour lesquelles les choses se passent ainsi. CAP21 a adhéré au MoDem sans jamais renoncer à son autonomie ni à son existence propre : je m'en félicite !

Il y a donc une crise existentielle au MoDem ?
Ne soyons pas catastrophistes. Je ne dis pas que les militants partent, mais ils sont dans l'expectative. Ils attendent une vraie démocratie interne, que le débat s'organise. Nous n'avons pas encore élu toutes nos instances. Cela ne pourra se faire que de manière ouverte, transparente et collégiale. C'est fondamental pour regagner ce souffle que François Bayrou a su créer à un moment.

Arthuis parle d'une gestion sectaire. Comprenez-vous ce qu'il veut dire ?
Il dit violemment ce que je dis moi de façon plus démocratique. C'est-à-dire que nous avons besoin d'un MoDem où les différentes sensibilités doivent exister et participer pleinement aux prises de décision. Les militants sont issus de l'UDF, des Verts, de CAP21, de la démocratie participative. Ils doivent avoir toute leur place et pouvoir s'exprimer. Or, aujourd'hui, ce n'est pas le cas.

Pourquoi ?
Je n'incrimine personne. Il faut s'organiser et travailler sur le fond. Car l'intérêt d'un mouvement politique n'est pas de dire : « je ne suis ni à droite ni à gauche », cela n'a pas de sens. Ce qui en a, c'est de proposer un projet qui rassemble. Il faut se mettre au travail sur le fond, répondre aux grands enjeux contemporains. S'il n'est pas capable de faire ça, le MoDem n'a pas d'intérêt.

Qu'attendez-vous maintenant de François Bayrou ?
Il faut jouer collectif au sein du mouvement et l'exécutif doit beaucoup plus s'ouvrir à ceux qui veulent travailler sur le fond et attendent un fonctionnement beaucoup plus démocratique.


Propos recueillis par Martine Chevalet

Écrit par : MoDem Parisien | 07/04/2008

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