14/04/2008
Pour l'indépendance de la presse.
La question centrale de l'affaire actuelle du "Monde" est celle de l'indépendance de ce quotidien. En effet, le veto dont dispose la société des journalistes pour les décisions cruciales est le dernier vestige des choix faits en 1944 conformément aux préceptes du Conseil National de la Résistance : une presse dont les groupes financiers et industriels ne puisse être propriétaire, organisée donc de préférence sur un modèle associatif (il n'y a plus que le quotidien "Ouest-France" qui respecte les préceptes de 1944 et ce n'est sûrement pas un hasard si le sarkozysme est si faible en Bretagne).
Il y a déjà plusieurs années qu'a été décidée la transformation du "Monde" en Société Anonyme de droit commun, le veto des journalistes demeurant la seule trace dont je viens de parler.
L'enjeu très clair est que ce verrou subsiste ou qu'il disparaisse. Qu'on ne s'y trompe pas : un "Monde" contrôlé par n'importe quel Lagardère n'aurait plus aucun intérêt à mes yeux. J'ai été assez agacé par l'éditorial de Colombani deux jours avant le premier tour de la dernière présidentielle pour ne pas me résigner à ce qu'un cran supplémentaire soit franchi. Il me semble que les amis du pouvoir ont assez démontré leur faculté à mépriser l'indépendance des journalistes, dont la profession est devenue l'une des plus difficiles à exercer correctement.
Pour cette résistance, pour cette indépendance, je souhaite au "Monde" de sortir de sa crise actuelle et je dois dire que j'ai été pleinment convaincu par les arguments que Patrick Roger m'a expposés à l'issue du précédent café démocrate de Quitterie Delmas : le licenciement n'est pas la solution la plus adéquate.
Solidarité avec les grévistes, donc.
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