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11/11/2008

"Sarkozy à Bruxelles".

Dans une autre vie, il y a fort longtemps, plus de quinze ans, en un temps où elle se dénommait curieusement Florence Autret-Mouret, Florence Autret a fait partie du mouvement des jeunes de feu le CDS, les JDS. En ce temps-là, nous avons fait partie des mêmes réseaux parisiens, elle militait déjà avant tout pour la construction européenne, fleuron des thèses de la famille politique centriste d'alors. Des attaches allemandes solides expliquaient en partie son penchant européen (pour le reste, comme son nom l'indique, elle a des racines bretonnes).

Quinze et quelques années plus tard, débarrassée depuis longtemps de la seconde partie de son patronyme, la voici journaliste indépendante spécialisée dans les questions européennes et installée au coeur de son sujet, à Bruxelles, correspondante notamment du quotidien "Le Télégramme" de Brest.

Elle livre au Seuil une analyse sans concession et détaillée du tourbillon sarkozyen et de ses déperditions d'énergie en milieu bruxellois. Elle le précise : elle ne fait pas un plaidoyer pour la gauche (qui d'ailleurs n'est pas mentionnée une seule fois dans l'ouvrage), mais se situe bien dans ce centre  qui s'est abstenu entre les deux tours de la présidentielle (après s'être tout de même assurée que Ségolène Royal n'avait aucune chance de l'emporter, ce qui suggère que si Royal avait eu une chance, Florence aurait voté pour elle).

Elle fait une chronique de la politique européenne que Sarkozy mène à la godille, d'embardée en embardée, commençant pro-européen avec Lamassoure et Barnier, continuant très eurosceptique avec Henri Guaino. Elle puise dans l'ouvrage de celui-ci (datant de 1998) les éléments d'une doctrine sarkozyste eurosceptique qui s'élabore peu à peu.

Elle prend pour moteur la phrase de Sarkozy : "la France est de retour en Europe" (qui, soit dit en passant, a pour ambition de faire écho à "America is back" de Reagan en 1980), et montre tout le résultat dérisoire de ce mot de matamore, le discrédit qu'a produit l'accumulation de tous les ridicules par lesquels l'équipe de la majorité s'est manifestée dans les milieux européens. Florence montre aussi à quel point le discours est dissocié de la réalité, à quel point le président est obsédé par l'apparence et apparemment insoucieux de la réalité.

Au passage, puisqu'elle est fédéraliste, elle cite des entretiens qu'elle a eus avec d'autres fédéralistes convaincus : Daniel Cohn-Bendit et "un ancien député européen proche de François Bayrou, quoique peu suspect d'anti-sarkozysme". S'il se reconnaît, qu'il se dénonce ;)

Une lecture vraiment utile dans la perspective de l'élection européenne et alors que notre ridicule président paraît opérer une énième volte-face et s'épuiser dans une énième gesticulation, vénérant subitement Trichet et la BCE. Au fond, il est tout simplement pathétique, notre W à nous.

13:22 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : europe, sarkozy, économie, florence autret | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

oaouff ! ça déménage :))

Écrit par : marie laure | 11/11/2008

W nous l'a appris : on peut tout autant être pathétique et dangereux.
Finalement, la vérité sort de la bouche du bon B. transalpin quand il dit : "S. s'est inspiré de mon exemple".

Pathétique et dangereux : yes, he can.

Écrit par : Claudio Pirrone | 11/11/2008

Ce qui est excessif est insignifiant...

Écrit par : Jean Marie | 12/11/2008

Les commentaires sont fermés.