02/02/2009
Libéral ? moins que d'autres.
J'ai été tagué timidement par le réseau Alcibiade sur une chaîne lancée par le plus italien des Bretons, Claudio Pirrone, et amendée (paraît-il) par l'Hérétique. L'objet de la chaîne est de répondre comme on peut à une question simple (ce sont toujours les plus difficiles) : Libéral ? c'est-à-dire ?
Autant préciser tout de suite que je ne suis pas historiquement libéral. Mon passé est centriste et démocrate. Aujourd'hui, grâce à Quitterie dont je pleure chaque jour le silence, je m'y suis familiarisé puisque non content d'être redevenu jeune, je suis devenu libre par le fait de commenter sur son blog. Une vraie magie.
Historiquement, le plus libéral des penseurs français a été Tocqueville. Ce qui me plaît chez Tocqueville, c'est la notion d'"intérêt bien entendu" : les intérêts individuels ne sont pas qu'en conflit, il y a un peu de mon intérêt dans celui de l'autre.
Mon libéralisme économique tient surtout au fait que les leçons de Raymond Barre se sont avérées justes : stabilité de la monnaie, inutilité des subventions aux entreprises "canards boîteux", sagesse budgétaire, politique de l'offre plus que de la demande, moins d'État mais mieux d'État. Tout cela était vrai et le reste.
Le mot libéral a par ailleurs un sens variable. Le libéral peut être un prodigue. En ce sens, le fait que les Américains définissent la gauche comme étant "libérale" a un sens ironique.
Enfin, si l'interdiction des corporations et la liberté du commerce et de l'industrie sont au centre du libéraisme français, je dois dire que sur la liberté du commerce, je divergerai assez vite des ultras du libéralisme dont on lit les commentaires sur les blogs. De leur point de vue, le démantèlement des protections sociales et la remise des choix de santé et de retraite à l'arbitrage individuel sont des nécessités pour rendre l'être humain plus libre. Sur le papier c'est vrai, mais en réalité, c'est surtout une façon d'enfoncer les moins éclairés dans leurs difficultés. De ce point de vue, le fait que l'espérance de vie ait baissé ces dernières années aux États-Unis alors qu'elle continue d'augmenter en France est pour moi significatif.
(EDIT :) J'ajoute concernant la liberté, que je n'aime pas le pouvoir, ni l'exercer, ni le subir.
Voilà, je conclus en demandant si je suis encore assez libre pour commenter chez Quitterie... J'espère.
EDIT : à la demande d'Alcibiade, je tague. Je tague ceux qui sont silencieux : Olivier Azeau, Spaulding, Leroy-Morin et surtout, surtout, Quitterie.
10:47 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : libéralisme, quitterie delmas, claudio pirrone, alibiade, l'hérétique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Merci. Clair, efficace, comme toujours, notre Hervé.
La référence barriste ne nous étonne pas. Comme toi, Hervé, nous sommes surpris de découvrir le vide sidéral lorsqu'on pousse les "ultras du libéralisme" dans leur retranchement concernant leur "libre arbitrage individuel" clef de voute de leur argumentation sur la protection sociale entendue au sens large (Droit du travail, sécurité sociale, retraite...).
NB: tu ne tagues personne à ton tour?...
Écrit par : Alcibiade | 02/02/2009
SAV assuré!
Écrit par : Alcibiade (Service Après-Vente de la Société Jour-pour-Jour) | 02/02/2009
Merci pour le lien Hérvé, et billet intéressant
Écrit par : Claudio Pirrone | 03/02/2009
Bah, tu vois, finalement Hervé,
Olivier Azeau ne demandait pas mieux!
http://barrejadis.azeau.com/post/2009/02/03/D%C3%A9clinaisons-lib%C3%A9rales
Comme quoi, l'initiative d'une acheteuse de la mode féminine de la société Jour-pour-Jour, relayée par un efficace SAV de l'ombre, ça donne de la voix à "ceux qui sont silencieux"!
et Quitterie reste encore muette ainsi que Leroy_Morin pour l'instant!
quant à Spaulding... qui sait?... peut-être sera-ce son premier billet de son nouveau blog...
Écrit par : Alcibiade | 03/02/2009
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