08/05/2009
J'ai envie que ça pète.
Qu'on se rassure : je n'en suis toujours pas à souhaiter un grand soir, mais toujours les mêmes petits matins que Quitterie. Cependant, je suis frappé de lire que presque tout le monde, au fond, a envie que la soupape cède et que les choses se débloquent, et d'une certaine façon que la colère populaire se déchaîne contre le pouvoir pour en chasser la clique bling-bling. La désapprobation n'est pas universelle, mais très majoritaire, et chacun souhaite le départ des gouvernants de la France. Seulement voilà, dans cette phrase "j'ai envie que ça pète" qui traîne un peu partout en filigrane, il y a un énorme aveu de passivité : les gens ont envie que ça pète, mais sans s'en mêler, sans prendre de risque eux-mêmes. Entre ça et les innombrables ponts du mois de mai, il est évident que ceux qui s'attendent à une explosion seront déçus. De toutes façons, les éruptions se produisent toujours aux endroits et aux moments où on ne les attend pas.
19:58 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, société, révolution | 
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Commentaires
Fais attention, d'autres se sont retrouvés embastillés pour à peine plus que ça !
Écrit par : Jérôme | 08/05/2009
C'est une vieille maladie française d'attendre sans cesse que tout pète.
Pas de réel programme alternatif
(on sait bien qu'il y a autant de pourris chez ceux qui se posent en alternative, de gauche, du centre ou de droite...
Et sur le fond, les opposants à Sarkozy ne sont d'accord sur aucune ligne),
...non, juste l'envie adolescente du changement, l'immaturité,
la croyance que nos problèmes ont une origine : le pouvoir en place, et qu'en coupant les têtes on aura un mieux dans notre vie.
On a coupé la tête de Louis XVI, facile bouc-émissaire, et on a eu Napoléon, qui nous a conduit à la mort jusqu'au fond de la Russie...
La Révolution et la Résistance ont légué comme fâcheux héritage un semblant de gloire et de mission historique de "salut public" à tout adolescent mal dans sa peau qui attend que "ça pète"... Au lieu de construire sa propre vie sans emmerder tout le monde avec une révolution de rue.
Écrit par : Bainville | 09/05/2009
Tous ces centristes qui nous promettaient "l'union nationale" se sont bien discrédités depuis...
Avec vous, c'est la campagne électorale permanente : jamais de répit dans l'attente du changement de personnel.
Relisez l'Ecclésiaste :
il y a un temps pour les campagnes électorales, on peut alors à loisir taper sur Sarkozy et proposer une alternative.
Et il y a un temps pour faire autre chose qu'attendre un changement de régime : un temps pour se rassembler, et ne pas taper à longueur de journée sur le représentant élu du peuple, par le peuple.
Sarkozy n'a rien fait de grave qui légitime une résistance. Il ne met pas plus de gens dans la rue que tous ont fait à chaque réforme.
Quand Mitterrand plaçait ses amis à la tête de Canal + etc. Qu'il créait même cette chaîne pour ses amis, et leur offrait le monopole de la chaîne à péage... Quand on payait en France aussi cher pour cette chaîne cryptée qu'à l'étranger pour des bouquets de 10 ou 20 chaînes...
Tout cela valait bien les petites nominations de Sarkozy...
Écrit par : Bainville | 09/05/2009
Cette période constitue aussi pour de nombreux individus (parmi eux, ceux dont tu parles) une période de doutes et de remise en cause, et la peur de se perdre soi-même conduit à espérer que ça pète ailleurs et que ce qui en ressortira aura de l'influence sur l'amélioration de leurs conditions.
Mais l'attentisme conduit davantage à la restriction des libertés... souvent, puisqu'on est prêt à croire les bonnes paroles salvatrices du premier homme providentiel!
Écrit par : Nelly | 10/05/2009
Les commentaires sont fermés.