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05/12/2010

Wikileaks, ACTA, où est l'extrémisme ?

Je ne suis pas un natif d'internet, je n'y viens que depuis dix ans. Je ne suis pas non plus un natif de la micro-informatique, j'ai eu mon premier ordinateur (un cube d'Apple) voici justement dix ans, à l'âge de trente six ans. Je ne suis pas non plus un libertaire le couteau entre les dents, ni un partisan de la décroissance, ni un ennmi acharné de quoi que ce soit. J'ai voté oui au TCE, je vote à tous les scrutins depuis que je suis majeur, en principe pour un démocrate, je suis personnellement centriste engagé dans la grande famille démocrate qui est bien plus large que cette obédience centriste, et surtout qui est modérée. Depuis dix ans, je contribue à un réseau d'échange d'info sur la noblesse bretonne, non pas un concours d'élégances ni de snobbisme, mais une recherche généalogique que je contribue à tirer vers sa dimension historique.

Depuis 2007, je suis devenu un blogueur, engagé. Depuis cette époque et un peu avant, je suis très attentif à la circulation de l'info et des idées sur la Toile. Comme le conseil constitutionnel (qui a eu l'occasion de s'exprimer sur le sujet à propos de l'Hadopi), je suis maintenant convaincu qu'internet est vital pour la liberté d'informer et de s'exprimer. C'est la place du village de nos arrière-grands-parents, la place du village planétaire. C'est d'ailleurs le seul contrebalancier des effets douloureux de la mondialisation.

La puissance de résonance d'internet est apparue dans diverses circonstances politiques. Cette puissance de résonance, plus que tout le reste, est ce qui a fini par inquiéter les pouvoirs politiques du monde démocratique. Bien entendu, les régimes autoritaires ont pris internet en grippe d'emblée, parce que ces régimes ne tolèrent qu'une information sous contrôle et qu'internet est l'inverse de ce type d'info.

Devant la doube inquiétude des autoritaires et des démocraties, une vaste négociation a été entreprise voici je crois deux ans, dans le plus grand secret. Ce fut, il faut le dire, un exemple de négociation internationale secrète inédit depuis des décennies. Voici quelques jours, dans une émission de Frédéric Taddéi, le représentant d'Owni.fr a interpellé Hubert Védrine :

- Vous êtes pour le retour à la diplomatie secrète ?

- Pourquoi dites-vous ça ? a répondu Védrine, visiblement ébranlé.

C'est que la tentation du secret est bien revenue et que la longue première phase d'ACTA a été le reflet de ce secret.

Mais ce secret a fini par être éventé, peu ou prou, et la Quadrature du Net a signalé récemment que le Parlement européen ouvrait la voie à l'adoption d'ACTA. Le tout n'a suscité aucun débat sur la place publique, alors que ce traité touche à nos libertés fondamentales et en particulier à notre liberté d'expression.

La FCC, autorité de régulation des États-Unis, a pris une position au fond assez semblable à celle du Conseil constituionnel français : les sites ne doivent être bloqués que dans des cas extrêmes.

Cependant, Amazon a subi des pressions telles que cette entreprise a dû renioncer cette semaine à héberger Wikileaks, et en France, on a vu un ministre exprimer son intention de bloquer Wikileaks, depuis peu hébergé en France. Si j'ai bien compris, il l'a d'ailleurs fait.

Or Wikileaks, comme je l'ai expliqué dans un article précédent, n'est en rien un site excessif, les info et documents qu'il diffuse appartiennent à une catégorie qu'on trouve régulièrement dans le Canard Enchaîné, il n'y a pas de quoi fouetter un chat (pauvre bête), même s'il est vrai que les États-Unis ne sortent pas grandis de cet étalage, c'est d'ailleurs le plus authentique effet des révélations de Wikileaks.

En somme, on a des pouvoirs publics qui ne subissent plus aucun châtiment lorsque, comme George W Bush, ils mentent au monde entier pour fomenter une guerre injuste et illégale.

On a des États qui, au mépris de tous leurs engagements internationaux, reviennent au temps des négociations diplomatiques secrètes.

Et, à travers Wikileaks, à travers un travail ordinaire d'information et de journalisme, ce serait internet qui serait extrémiste ? Ah non, c'est un peu fort.

Dans les dernières livraisons de Wikileaks, j'ai bien aimé les révélations sur le sommet de Copenhague, montrant que les États-Unis, malgré les engagements officiels d'Obama, ne veulent pas d'un traité universel contraignant, qu'ils préfèrent la tambouille d'arrière-cuisine. Tout s'explique en lisant ces documents. La vérité est décidément la plus grande subversion.

Et ce serait internet qui serait extrémiste ? Tsss.

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Commentaires

Avec un peu voire beaucoup de retard! j'aurais voulu avoir une précision sur votre article, le blog est il toujours d'actualité ? Merci de répondre à mon commentaire!

Écrit par : assurance moto | 15/02/2014

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