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30/11/2011

"Les Lyonnais", d'Olivier Marchal, les "roms" et le SAC

J'ai été surpris de lire, au début du film "Les Lyonnais", d'Olivier Marchal, sorti aujourd'hui : © 2010. 2010 ? Nous sommes en 2011, fin 2011, même. Ce film, qui n'est pas un petit film, prêt depuis donc au moins un an, n'aurait pas été sorti plus tôt ? Pourquoi ?

Les premières séquences montrent (avec des allusions appuyées au "Parrain" de Coppola) des Gitans, de ces gens que le président de la république, un mauvais jour, à Grenoble, a désignés sous le nom de "roms". Plus loin, dans le film, on voit d'ailleurs des images qui semblent prises d'une action réelle, des images d'évacuation d'un camp de "roms", à peu près les mêmes que celles que vient d'utiliser le film "Polisse" de Maïwen.

Tiens ? Août 2010, le discours sur les "roms". 2010. © 2010.

Du coup, comme les malfaiteurs protagonistes principaux du film d'Olivier Marchal sont des Gitans, on se retrouve un peu mal à l'aise, à ne trop savoir que penser de ce qu'on regarde, qui paraît pencher vers la stigmatisation de tous ceux que l'on rattache aux cultures gitane, tzigane et "rom". Cependant, un détail ressort du lot : le Service d'Action Civique (SAC). Les membres du Gang des Lyonnais, dont il est question dans ce film, ont débuté comme hommes de mains de braqueurs employés par le SAC (les gros bras mafieux du parti postgaulliste dans les années 1970), on les voit en action dans ce cadre, avant qu'ils ne parviennent à s'en émanciper.

Du coup, on se demande si le discours de Grenoble n'aurait pas eu pour but accessoire de gêner la sortie du film en l'embrigadant dans l'anti-"rom". Et l'arrestation de Michel Neyret, cet automne, résonerait comme un écho de ce coup de boule contre le film, puisque Neyret est en fait l'un des personnages de l'hitoire, il y est incarné par Patrick Catalifo, et c'est lui qui, apparemment, a mis Marchal en relation avec Vidal, dont la vie est retracée par le film. En somme, l'imagination, suivant son petit bonhomme de chemin complotiste, se demande si, au sommet de l'État, il n'y aurait pas encore, aujourd'hui, quelques défenseurs du SAC. Mais bon, la parano, ça va cinq minutes.

Et puis, en sortant de la salle, on est assailli par l'actualité récente : en une semaine, il y a eu une fusillade par jour à l'arme lourde, exactement comme dans le film, et un mort par balle par jour également, dans un camp ou l'autre. Tant de fusillades en si peu de temps, bien sûr, c'est une autre coïncidence, puis, d'un pas dodelinant, on rentre chez soi s'installer devant son ordinateur.

Mais tout de même, quelle histoire, et quel film.

 

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