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01/04/2012

Les points forts de François Bayrou

Dans cette campagne présidentielle qui touche maintenant à sa fin, François Bayrou a imposé deux au moins de ses points forts : d'abord, sur la dette et l'économie, ses propositions sont celles qui donnent le plus confiance à l'opinion publique. Dès le début, il était le plus rassurant, il l'est resté. Il est la référence, celui qui a su avant les autres, le plus qualifié. Ensuite, sur la moralisation de la vie politique, il avance les propositions les plus complètes et les plus précises, aussi bien par exemple dans le domaine de l'indépendance de la justice que dans celui de l'indépendance des médias. Ce deuxième domaine est d'ailleurs la part romantique de son programme.

Disons tout de suite que ce romantisme, qu'il avait parfaitement intégré à sa campagne de 2007, est capté par Mélenchon cette fois-ci, on verra jusqu'où. Le "centrisme révolutionnaire", concept de campagne magnifique inventé par le génial Jean-François Kahn, avait nourri une campagne très capiteuse, très fleurie, souvent émouvante, passionnante, et pleine de références à la part romantique de la politique, avec l'inconvénient que cette part romantique avait fini par vampiriser la candidature de Bayrou au point de donner l'impression qu'il n'avait pas de programme. C'était un candidat de l'utopie, selon l'opinion commune, sauf pour la presse économique et financière (dont le romantisme n'est pas l'ordinaire) qui y trouvait au contraire les éléments les plus convaincants.

Cette fois-ci, de ce programme romantique, il ne reste presque que le socle le plus indispensable : l'indépendance des deux pouvoirs judiciaire et informatif. Bayrou s'est concentré sur son programme. On en a bouffé, de la dette, du produit en France, des milliards d'économies et d'impôts nouveaux. C'était juste sans doute et le candidat finira par capitaliser sur son courage, mais en période de crise, ce n'était pas aussi prometteur d'espoir que son joli livre de l'été le laissait espérer.

Bayrou pouvait-il reprendre le concept de centrisme révolutionnaire ? sans doute pas. Une partie de son électorat de 2007 l'a jugé depuis trop à droite, ami du système. Et pourtant, le programme de Bayrou est évidemment à ranger encore dans le camp de la révolution, ce pour une raison très précise : seule la vérité libère.

Il faut dire aussi que les souffrances très profondes infligées par Nicolas Sarkozy à la France ont un peu faussé notre regard sur la politique, nous sommes un peu plus craintifs qu'en 2007. Cependant, on ne fait pas une campagne seulement sur sa crédibilité, non plus que sur son bilan, on ne fait pas une campagne en prenant des poses de sénateur comme l'avait fait Balladur avant de sombrer dans le ridicule en dansant sur les tables, passant brusquement d'un extrême à l'autre.

François Bayrou, en relançant le thème de la moralisation de la vie politique a prouvé qu'il restait dans le jeu. Ira-t-il plus loin dans ce domaine ? La foudre et le rire sont deux armes qui peuvent transformer sa statue du Commandeur en stature de commandant.

Et alors, vraiment, se fera ce qu'il a promis en 2007 : une révolution.

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Commentaires

"La foudre et le rire sont deux armes qui peuvent transformer sa statue du Commandeur en stature de commandant. Et alors, vraiment, se fera ce qu'il a promis en 2007 : une révolution." Jolie finale, et qui convient bien à notre émule du bon roi Henri !

Écrit par : FrédéricLN | 08/04/2012

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