Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/04/2012

Stop ! halte au feu !

Voilà, il faut quand même que ces choses soient dites, puisqu'internet est le lieu où la langue de bois peut être brisée.

Il y a des gens, probablement de la gauche extrême (mais avec le soutien logistique d'une certaine droite), qui se sont emparés de la candidature de Bayrou en 2007, que l'on a retrouvés sur celle de Cohn-Bendit en 2009. Je me souviens d'avoir entendu en 2009 dans la bouche de ce dernier des phrases copiées-collées de ce que j'avais entendu chez Bayrou deux ans plus tôt, et dans la bouche de Cécile Duflot celles que prononçait l'égérie des Jeunes Libres en 2007, mot pour mot, syllabe pour syllabe. Je n'ai guère écouté les discours de Mélenchon, cette fois-ci, mais d'où je suis, je suis certain qu'une recherche des mots-clefs fournirait le copié-collé, avec sans doute Clémentine Autain dans le rôle plus tôt dévolu aux deux précédentes.

Le but de ces gens qui s'emparent des candidatures est apparemment d'affaiblir la gauche dite de gouvernement. Perso, je n'ai pas d'action dans celle-ci, mais j'aime bien que l'on dise la vérité et il me semble qu'il y a là des procédés aussi habiles que déloyaux. Dans le cas de Bayrou, nous étions excusables de ne pas le comprendre, mais puisque c'est la troisième fois, il est temps de crier halte au feu.

Il y a donc un exemple d'un kit extrêmement efficace de manipulation des masses, grandeur nature, qui n'a rien à voir avec la démocratie et qui menace celle-ci avec le particulier raffinement pervers de placer ses plus belles valeurs en exergue.

Et la qualité de l'embrigadement est telle qu'il est presque impossible d'introduire de la réalité dans le tourbillon passionnel levé par ce procédé. Il faut tout de même remarquer que, porté à 18 pour Bayrou, il n'est plus monté qu'à 16 pour Cohn-Bendit. Irait-il aussi haut cette fois-ci ? Pas sûr. Je suis en tout cas triste, car cette vampirisation de l'élection participe à l'opacité du débat et à l'oubli des grandes questions que ce débat devrait poser.

Et finalement, il ne changerait rien, à mon avis.

J'ajoute bien entendu que je reste sur la ligne de Bayrou, en particulier pour ses motifs les plus singuliers et urgents : le redressement des comptes publics (la dette pèse sur les générations futures), l'indépendance de la justice et celle de la presse et des médias.

07:03 | Lien permanent | Commentaires (8) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Juste par curiosité, voici un futur candidat qui l'ignorait encore (ou en tout cas qui ne le disait pas...) qui, en octobre 2002 était fermement contre l'élection présidentielle au suffrage universel !
http://www.ina.fr/ardisson/tout-le-monde-en-parle/video/I08282588/interview-nouveau-monde-de-jean-luc-melenchon.fr.html

Écrit par : Françoise Boulanger | 06/04/2012

du mal à voir ce qui pourrait seduire des socialo-communistes chez Bayrou, mais bon, si vous le dites ...

Écrit par : Le Parisien Liberal | 07/04/2012

Tout à fait ca, à quelques nuances près...
Et puis, z'avez oublié de lier avec nkm^^^.
@+

Écrit par : Martine | 07/04/2012

On l'a un peu oublié, mais en 2002 les sondages voyaient Arlette Laguillier en troisième homme. On a vu le résultat!

Ce que tu décris dans ton billet est un processus "normal" dans les élections nationales: un "travail" profond de l'opinion par différents moyens. Ce n'est pas toujours subtil.

Écrit par : Eric | 08/04/2012

Réflexion intéressante et, je crois, en partie juste. Je n'attribuerais cependant pas cette recherche gyrovague d'un sauveur suprême, orange puis vert puis rouge (et quoi demain ?) à la gauche extrême en tant que telle, ni à une certaine droite en tant que telle. J'y vois plutôt la conséquence, un peu ridicule sans doute, de la poétique pré-adolescence qui prévaut dans les anciens Faubourgs — celle que résume avec une belle auto-dérision le "j' (aime) rien, j'suis parisien".

Il lui suffit de peu pour rejeter soudain ce dont la veille elle s'aguichait, il lui suffit d'encore moins le lendemain pour retomber en béguin. Dans le destin de reconquête que lui semble annoncer son nouveau paladin, elle se voit elle-même installée, gouverner castes des Financiers et barons de village. La magie des sondages lui fait prendre, en effet, son café des artistes pour la grande Assemblée. Son côté sympathique : pot au lait renversé, Perrette ne dit adieu à rien ! Elle espère d'ailleurs veau, vache, cochon, couvées.

Écrit par : FrédéricLN | 08/04/2012

@ FLN

Répondre à Molière par La Fontaine, deux amis qui aimaient festoyer dans mon XVIe arrondissement, rue d'Auteuil, soit dit en passant, à l'auberge de la Croix Blanche et à celle du Mouton Blanc, va bien à celui dont la ville, Argenteuil, rime avec Auteuil, et je comprends assez bien ton analyse, qui ne résoud rien, mais qui dévoile. Deux autres formaient leur groupe de quatre : Racine et Boileau, chez lequel on était hébergé dans la rue qui porte son nom et qui se trouvait alors fort loin de Paris. Empruntons donc à Boileau sa conclusion plusieurs fois citée par Bayrou, puisque grâce à ton commentaire nous concevons mieux la situation : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement".

Écrit par : Hervé Torchet | 08/04/2012

Ah ! splendeurs de la culture classique ! Sortant justement du cinéma municipal d'Argenteuil, qui vaut sans doute celui d'Auteuil, j'emprunterai au film que nous venons de voir avec ma tribu, ces mots qui résument ma pensée mieux que je ne saurais le faire moi-même :

houba ! houba !

Écrit par : FrédéricLN | 08/04/2012

Tu as oublié le "hop !"...
Houba ! Houba ! Hop !

Écrit par : Françoise Boulanger | 09/04/2012

Les commentaires sont fermés.