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04/09/2012

La guerre de la dette

Un jour viendra où nous poserons les armes. Un jour viendra où, enfin, épuisés par des décennies de combats, nous cesserons le feu et choisirons la paix, la paix des braves. Un jour, il apparaîtra que cette guerre n'a plus d'issue, qu'elle ne mène qu'à une aggravation du chaos, à un durcissement de la condition de vie des humains, à un épuisement des ressources naturelles.

Cette phrase pourrait décrire n'importe quelle guerre, mais elle parle de ce que nous vivons en ce moment. En ce moment, nous vivons une phase aiguë de guerre économique, et cette guerre est celle de la dette.

Comprenons-le : il n'y aura pas de remboursement généralisé des dettes publiques. Il n'y aura pas de retour à un âge d'or des finances saines, il n'y aura rien de tout cela, puisqu'à chaque instant, un pays choisit de poursuivre l'escalade, puisqu'à chaque instant, un pays choisit de maintenir son activité marchande en creusant sa dette et en multipliant les artifices d'apprenti-sorcier pour se financer.

Quand la réserve fédérale américaine achète (à tours de bras) la dette du gouvernement des États-Unis, elle fait ce qui conduirait n'importe quel entrepreneur en prison pour escroquerie, puisqu'elle fait racheter ses papiers par une émanation d'elle-même, dont elle est la seule garantie, ce qu'on nomme un homme de paille. Mais aussitôt, par phénomène d'escalade, les Européens se demandent s'ils ne devraient pas en faire autant et autoriser la Banque Centrale Européenne à acheter la dette des États européens. Folie.

Un jour viendra où cette guerre cessera, parce qu'elle mène le monde à la ruine et qu'elle crée sans cesse de la monnaie en détruisant de la valeur, parce qu'elle feint d'enrichir quelques-uns, mais qu'elle enfonce la plus grande masse humaine dans le malheur.

Quand un financier cherche à valoriser les fonds qu'il a en stock, il a le choix entre plusieurs types d'investissements, et il va au plus rentable, c'est logique, on peut discuter de l'opportunité du capitalisme, mais c'est logique. Or si miser sur l'argent est plus rentable que le faire sur l'intelligence et sur la production, pourquoi renoncerait-il au plus rémunérateur ? Voilà ce qui fait que la dette des États tue l'économie réelle, parce qu'elle pousse la valeur des investissements financiers spéculatifs vers le haut, elle pèse donc sur le financement des économies qui reposent sur l'intermédiation des banques (ce qui n'est pas le cas en Allemagne, par exemple, où les investissements sont autofinancés).

C'est ce qui fait que la guerre des dettes est l'un des principaux responsables du malheur de nos économies occidentales. Mais l'escalade et la guerre continuent. Car comme dans toute guerre, le premier qui s'arrête a perdu.

Un jour ou l'autre, il faudra pourtant que cela cesse. Pire : un jour ou l'autre, cela s'arrêtera PAR LA FORCE DES CHOSES. Par la force des choses, cette vis que nous croyons sans fin trouvera son butoir. Et alors, soit tout sautera dans un plus grand chaos mortel, soit nous aurons plus de chance, et nous aurons simplement à effacer des montagnes de dettes publiques de tous les États.

Et alors ? me direz-vous. Puisqu'on finira par les effacer, il n'y a qu'à ne pas s'en soucier, cela n'est pas si grave. Ouais, sauf que ... sauf que ceux qui auront peu de dette à effacer distribueront les cartes, tandis que ceux qui en auront beaucoup... eh bien ceux-là regarderont passer les trains. Il y aura donc, même dans ce cas-là, le moins grave, des vainqueurs et des vaincus. C'est bien pourquoi ce que nous vivons actuellement, la guerre de la dette, est bien une authentique, féroce, terrible, monstrueuse, impitoyable, et colossale guerre.

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Commentaires

D'où la proposition de revenu de base... qui permet autant que possible une transition en douceur où l'on ne laisse personne sur le carreau...

Écrit par : Slaval | 04/09/2012

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