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29/03/2013

Hollande a-t-il pris toute conscience de la nature de l'époque ?

François Hollande a fait hier soir une heure de télévision de meilleure qualité que les précédentes. Même si l'on peut lui trouver le regard parfois triste, voire figé par la panique, il a démontré qu'il tenait compte des agacements de l'opinion publique quant à l'action du gouvernement et il a tenu à rappeler que l'Etat n'avait pas d'autre pilote que lui-même. Le "Canard Enchaîné" expliquait la veille que le président de la république avait mis fin aux fonctions du ministre Jérôme Cahuzac en un seul coup de fil, façon de montrer son envergure de chef capable de trancher vite et n'ayant pas besoin de répéter ses ordres pour qu'ils soient exécutés.

Hélas, il a eu un aveu terrible : il a indiqué qu'au moment de son élection, il savait l'existence de la crise, mais qu'il n'avait pas prévu qu'elle durerait, parce qu'il n'avait pas compris sa nature. Cet aveu, inévitable à mon avis, jette un doute considérable sur la suite de son action, car il démontre la faiblesse de son anticipation. Pire encore : il discrédite toutes les mesures annoncées par lui lors de sa campagne, puisque, de son propre aveu, il n'avait compris ni la nature ni l'envergure de la crise. Il y a donc une contradiction formelle entre cet aveu et le fait qu'il explique ensuite que les "outils" pour résoudre la crise sont déjà là, que ce sont les mesures déjà votées par le Parlement. On voit bien que ce qu'il dit est un oxymore insoluble.

Il faudra donc certainement une inflexion beaucoup plus marquée de la politique de sa majorité, voire le recours par lui à une majorité élargie et refondée, pour que soient prises des mesures nécessaires à l'amélioration de l'environnement normatif et fiscal des entreprises, nécessaires à une vraie politique de l'offre qui remettra notre pays sur le chemin d'une croissance que l'on peut d'ailleurs souhaiter durable et équilibrée. En attendant, ne faisons pas la fine bouche sur les annonces faites d'économies importantes réalisées par l'Etat pour son fonctionnement en 2013, centraliser les achats des administrations peut être fécond, dématérialiser un grand nombre de formalités aussi. Quant au "choc de simplification", il rejoint si fort nos vœux que l'on doute que le gouvernement soit prompt à y obéir au président de la république. En cette veille de week-end de Pâques, un seul mot s'impose quant à ces différentes mesures et à leur mise en œuvre : espérons.

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Commentaires

"il a indiqué qu'au moment de son élection, il savait l'existence de la crise, mais qu'il n'avait pas prévu qu'elle durerait, parce qu'il n'avait pas compris sa nature."

C'est exactement cela, je crois, et c'est triste. C'est recoupé par la citation rappelée dans Atlantico http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-france-est-bien-plus-proche-chute-grecque-que-espagne-ou-italie-pascal-lima-jean-paul-betbeze-guy-martin-679226.html , qui suggère que pour F. Hollande la croissance serait une sorte de circonstance externe qui peut, par un coup de chance, profiter à la France :

"Lors de la campagne présidentielle il y a un an déjà, François Langlet opposait au candidat Hollande la fantaisie de ses prévisions de croissance a 0,8%; ce à quoi l’intéressé avait répondu du bout des lèvres : de toute manière, s’il n’y a pas de croissance nous n’y arriverons pas, et de répéter comme à lui-même, nous n’y arriverons pas."

Écrit par : FrédéricLN | 30/03/2013

@ FLN

Selon mes info, à ce moment-là et au début de l'été encore, Hollande comptait sur une reprise de l'économie américaine (qui était réelle) pour entraîner l'économie française. Je savais que c'était parier sur les souliers d'un mort.

Écrit par : hervé torchet | 30/03/2013

On ne demande pas au président de la République de rester assis sur son cul en faisant joujou avec sa boite à outil dans l'attente d'une hypothétique reprise aux USA, en Chine ou sur la planète Mars.
On demande à ce qu'il définisse une politique centrée autour d'une vision, et qu'il demande clairement au pays les sacrifices qui seront nécessaires.
Est-ce que c'est trop demander à un dessert chocolaté gélifié ?
Il semble que oui.

Écrit par : Jihème | 01/04/2013

@ Jihème

De toutes façons, il ne trouvera jamais grâce à vos yeux. C'est ce qui rend votre opinion inutile.

Écrit par : hervé torchet | 01/04/2013

Le problème n'est pas de savoir ce qui trouve grâce ou pas à mes yeux.
Le problème c'est que l'intervention du Flan n'a pas convaincu 68% des Français.
Parmi ces 68% se trouve un certain Bayrou François, toute honte bue, c'est son problème.
Si vous vous en accommodez pour votre part, c'est le votre.
On ne peut qu'observer qu'en mai est d'ores et déjà prévu un retour au rayon produit frais de la grande surface politique.
Ça c'est un fait et pas une opinion.
Mais que l'on soit d'accord avec le Flan ou opposé aux choix économique façon crèmerie industrielle, AUCUNE opinion n'est jamais inutile.
Admettre l'opinion de l'autre, c'est ce qui fait la différence entre la politique et la messe, entre la démocratie et la bien-pensance.

Écrit par : Jihème | 01/04/2013

@ Jihème

Vous interprétez ce qui vous arrange, la question d'être ou non satisfait n'est pas la bonne. Ce qui est certain est que, comme d'habitude, les conséquences tirées par Ayrault de ceux des propos de Hollande qui étaient satisfaisants sont inquiétantes.

Écrit par : Hervé Torchet | 01/04/2013

Si Flanby n'est pas content de Zayrault, il n'a qu'à le virer.
Si Flanby ne vire pas Zayrault c'est qu'il s'en accommode ou qu'il est d'accord avec lui.
Tout le reste est de la littérature.
Allons, allons, monsieur Torchet, les "deux fers au feu", le "double langage", la formule "et en même temps" où on dit l'inverse de ce qu'on vient d'affirmer, typique du discours du dessert gélifié présidentiel ça devrait vous rappeler des choses non ?
TOUS ses petits et petites camarades vous l'ont expliqué en long en large et en travers pendant les primaires socialistes, vous n'allez pas nous dire que vous le découvrez quand même ?
Vous n'allez pas nous faire croire que vous gobez une manœuvre politique aussi enfantine que celle des dissensions entre le président et son premier ministre ?
C'est déjà ce qu'on essayait de faire gober au peuple au temps des rois, il n'y manque même pas la détestation de la favorite, la Trierweiler dans ce cas précis...
La fable du bon Roi et du méchant premier ministre !!!
NON...!!!!
La réalité est beaucoup plus simple :
Vous l'avez voulu ?
Vous l'avez.
Alors, encore une fois arrêtez les pleurnicheries.

Écrit par : Jihème | 02/04/2013

Les commentaires sont fermés.