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02/11/2013

La Bretagne et ses "bonnets rouges"

Il est assez curieux que le motif immédiat de la révolte bretonne actuelle soit l'écotaxe. Cet impôt, tel qu'il est organisé, ressuscite les fermiers généraux en concédant la collecte de  l'impôt au privé. On est donc en fait plutôt dans une situation 1789 que dans une situation 1675, mais de toutes façons, comparaison n'est pas raison. Voici quelques mots de cette "révolte des bonnets rouges" sous Louis XIV.

Il s'agissait de la création d'un taxe dite "du papier timbré". Dorénavant, les instruments juridiques devraient être passés sur un papier spécial, comportant un chiffre officiel. Cepapier, bien entendu, est un monopole d'État, et donc, pour passer devant un notaire, il faut désormais payer non seulement le notaire, l'insinuation de l'acte, la délivrance d'un extrait par le greffe compétent, mais aussi, et d'abord, payer un papier assez onéreux.

Or on instrumente beaucoup, en Bretagne, au XVIIe siècle, et en particulier dans les milieux populaires. On y trouve un moyen de sécurité juridique et un moyen de résister au pouvoir, que celui-ci soit royal ou seigneurial. C'est à l'envers la même logique qui fera brûler les titres féodaux en 1792.

Les Bretons se soulèvent aussitôt contre cette nouvelle taxe, une de trop. Les privilèges historiques de la province devraient prémunir la population contre ces innovations, ils ne l'ont pas fait. Parmi ces privilèges, rappelons-le, les franchises routières et l'absence de gabelle, l'impôt traditionnel et lourd sur le sel.

C'est en Pays bigouden que la révolte fiscale est la plus vive. Certains ultras en profitent pour créer une petite république paysanne. Mais la répression menée par le représentant du roi, le duc de Chaulnes, est terrible, on pend des paysans jusque sur les arbres des bords des chemins. Le tandem Ayrault-Hollande ira-t-il jusque-là ? Il est vrai qu'avec Ayrault, maire de Nantes qui voulait ignorer que sa ville fût historiquement bretonne, on peut s'attendre à tout.

Mais quoi qu'il arrive cet après-midi, la solution du problème breton sera pendante. Le modèle agroalimentaire bâti dans les années 1960-70 est épuisé, il faut en trouver un autre, qui fasse sans doute la part belle au produit et au producteur. Il faut cesser de nourrir les poulets avec des tourteaux de soja transgénique, par exemple. Et j'avoue que le souvenir que j'ai d'avoir vu les cochons (une demi-douzaine) quitter leur porcherie pour manger des châtaignes ou des glands tombés de l'arbre, des petites prunes noires pendant aux branches, cela me manque un peu.

Doux croit avoir trouvé sa solution dans un investisseur lointain, mais il est plus probable que, comme dans les années 1960, la solution monte du terrain.

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