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24/02/2014

NDDL : ce sera toujours non

Ce samedi 22 février a vu une manifestation d'une ampleur immense contre le projet funeste connu sous le nom de "Notre-Dame-des-Landes", Il s'agit d'un méga-aéroport promu, à l'origine, par un membre de cabinet ministériel qui, conflit d'intérêts évident, a ensuite pantouflé dans le groupe privé où il le pilote depuis, qui s'appelle aujourd'hui Vinci. Rappelons que, dans les années 1990, à l'époque où ce projet, plus ancien, est ressorti des cartons (sous le gouvernement Jospin), les deux principaux dirigeants de ce qui deviendrait Vinci n'étaient autres que Jean-Marie Messier et Antoine Zacharias, qui ont tous deux été condamnés par la justice pénale en 2011 pour leur gestion du groupe. Cela fait beaucoup de soupçons de tripatouillage d'argent public accumulés sur cette affaire. Rappelons que Vinci ne vit que d'argent public et que c'est cette même entreprise qui a acquis dans les conditions les plus suspectes la plupart des sociétés d'autoroutes lorsqu'elles ont été privatisées.

Donc une affaire qui pue l'argent sale de bout en bout.

Or ce n'est pas tout. L'aéroport et son emprise de dizaines d'hectares de bureaux et de commerces, et de parkings, et d'accès routiers, couvre encore 1650 hectares. Ces hectares, jusqu'ici, sont notre bien le plus précieux : notre meilleure terre agricole. Or nous savons que ces excellentes terres fertiles seront de plus en plus précieuses avec le temps et qu'il faut donc les ménager. Les ménager, cela reviendrait à développer les aéroports existants au lieu d'en créer un ex nihilo.

Car dans un rayon de moins de cent kilomètres autour de Notre-Dame-des-Landes, il y a plusieurs aéroports existants, tous sous-utilisés : Angers n'est utilisé qu'à 10 % à peine, Rennes à 50 %, je n'ai pas les chiffres de La Baule, mais ils ne sont pas bons non plus. Il est donc évident que l'alternative se pose ainsi : si l'on fait NDDL, les aéroports faibles disparaîtront à son profit. Or il n'y a pas qu'Angers, Nantes et Rennes, mais aussi Saint-Malo, Saint-Brieuc, Lannion, Morlaix, Brest, Quimper, Lorient, Vannes, et j'en passe. NDDL est en fait synonyme de concentration de l'activité en Haute-Bretagne et de désertification de la Bretagne centrale et occidentale. C'est ce qui le rend inacceptable et insusceptible d'améliorations.

L'alternative consiste à développer les aéroports existants et la Ligne à Grande Vitesse, c'est un bon choix.

Ici, dans le Finistère, où je me trouve en ce moment, le projet d'Ayrault est surnommé l'Ayraultport et est extrêmement décrié. Face à la puissance des lobbies en action et à la lourdeur de la machine de l'État que rien n'arrête même (voire surtout) quand la prévarication est à l'œuvre, la résistance de la ZAD n'a pas toujours un visage sympathique, mais entre 600000 Euros dévastés à Nantes et 600 millions d'Euros et 2000 ha de terre agricole, et des centaines, voire des milliers, d'emplois locaux perdus dans les villes moyennes bretonnes, qui est le plus à blâmer, et qui est le plus à remercier ?

En tout cas, sur NDDL, la seule réponse qui vaille est non, il n'y a rien à négocier, la seule solution est le retrait pur et simple.

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Commentaires

" NDDL est en fait synonyme de concentration de l'activité en Haute-Bretagne et de désertification de la Bretagne centrale et occidentale. "
Tout à fait, en réalité la question est : quelle forme d'aménagement durable du territoire voulons-nous?
Le point de vue écologique n'a de sens qu'en ce qui concerne l'emprise sur les terres agricoles , les aéroports nouvelle génération sont moins polluants que les anciens avec leurs fosses de récupération des comburants et produits dégivrants, certainement la raison pour laquelle Bruxelles a donné son feu-vert
Avec l'automatisation dans le traitement des bagages , du fret mais aussi bornes d'enregistrement etc, ils sont aussi moins générateurs d'emplois mais plus onéreux en taxes aéroports.
Bonne journée Hervé

Écrit par : Martine | 25/02/2014

Je serais curieuse de savoir les termes de l'étude de marché qui a été faite...
Les aéroports à envergure internationale en France sont ceux qui faisaient partis des "top-ten" en termes de rentabilité d'ou les demandes d'ouverture de lignes et batailles pour des créneaux horaires par les compagnies aériennes toutes confondues, ainsi y figuraient: Paris, Nice, Lyon, Marseille puis Toulouse et enfin dans une moindre mesure Bordeaux.
Il y a bien eu des tentatives passées notamment dans les années 90 à proposer des lignes régulières au départ de Nantes dans les années 90 vers New-York C mais la rentabilité était très loin d'etre au rendez-vous, les remplissages étaient catastrophiques!

Écrit par : Martine | 25/02/2014

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