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08/03/2014

Première réunion électorale à Combrit-Sainte-Marine

Le dépôt des listes de candidats confirme qu'il n'y aura que deux listes présentées au suffrage des électeurs de Combrit-Sainte-Marine. Ce soir avait lieu la première réunion électorale de la liste "Combrit-Sainte-Marine Avenir", qui recevra mon suffrage comme je l'ai indiqué dans mon précédent article.

Le principe des réunions publiques est d'ouvrir les projets à la contradiction. Ce fut le cas ce soir. Des militants de la liste adverse sont venus porter le fer contre les propositions de M. Yvé et de ses colistiers.

Premier axe : M. Yvé reprocherait à la liste actuelle les fautes de la précédente. Il s'agit ici de l'abandon de l'école publique que j'ai relaté. Disons immédiatement que cette défense est piètre, car les sortants ont eu six ans pour faire ces dépenses qui réclamaient l'urgence absolue et sur l'urgence desquelles ils ont été élus en 2008. Ils sont donc inexcusabes et ne méritent que la punition.

Deuxième axe : M. Yvé (et son équipe) ne pourrait pas financer les projets qu'il annonce. Récapitulons ceux-ci avec leur financement : 1 million pour l'aménagement de salles de classes pour remplacer les Algéco, 0,5 million pour la part commune de la crèche, 0,5 million pour la médiathèque (évaluation sur la base d'une médiathèque d'une commune voisine), 0,5 million pour la réhabilitation du centre nautique. S'y ajoute la cantine à rénover pour une somme que j'ignore. Disons que l'ensemble de la part investissement s'élève à environ 2,5 millions, somme exactement comparable au principal poste de l'actuelle municipalité : 2,4 millions dépensés pour la construction du gymnase disproportionné évoqué dans mon précédent article.

Il est vrai que le financement de tous ces projets sera très serré, étant donné en particulier la volonté de cette liste de réduire la part commune des impôts locaux. Le gymnase a été financé de la façon suivante : 0,2 million de subvention publique, 1,2 million d'emprunt à 4,58% (un taux qui me paraît élevé) et 1 million puisé dans les fonds propres. Le prix de cet investissement a été d'assécher la trésorerie de la commune, ce qui ne peut qu'occasionner des difficultés (lesquelles sont connues, puisque la commune s'est, par la suite, retrouvée incapable d'autre investissement de quelconque envergure. La construction du gymnas, passée en force, a donc bien été une erreur, d'autant plus que si le montant global de la dette communale a été gelé en Euros courants (et donc légèrement réduit en Euros constants), les impôts locaux ont, eux, grimpé d'une façon très supérieure à la moyenne de ce type de communes. Donc le principal investissement a vidé les caisses, paralysé l'investissement et vidé les poches des contribuables locaux. On ne peut pas appeler cela un succès, et il me semble que les partisans de la municipalité actuelle feraient mieux de se taire plutôt que d'accuser leur adversaire de ce qui provient de leurs propres erreurs. En droit latin, on dit "Nemo auditur turpitudinem suam allegans" ("Nul n'est entendu s'il invoque sa propre turpitude"). Il reste que la situation financière de la commune est mauvaise et que, de ce fait, les investissements prévus par M. Yvé et son équipe suscitent forcément l'interrogation.

C'est là que le fait que M. Yvé ait lui-même été actif dans une grande entreprise joue. La présentation qu'il donne du projet de sa liste est plus proche d'un acteur socio-professionnel que d'un vieux routard des milieux politiques ou syndicaux. Il y a là une respiration dont nos collectivités locales en général et Combrit-Sainte-Marine en particulier, ont un grand besoin. Quoi qu'il en soit, faisons crédit à une équipe qui a réfléchi aux moyens de renégocier la dette communale et de faire des économies pour dégager des marges de manœuvre.

Maintenant, reparlons de ce gymnase. J'ai été en charge des sports dans mon arrondissement de Paris, le XVIe, pendant six ans, on ne me fera donc, j'espère, pas le reproche de ne pas aimer les sportifs. J'aime les sportifs quand ils ne ruinent pas le reste de la société, j'aime les sportifs quand ils sont raisonnables. J'ai entendu ce soir un personnage se réclamant des sportifs combritois et clamant "On ne pouvait tout de même pas avoir un hangar, comme à L'Île-Tudy". L'Île-Tudy est une commune voisine, plus petite et moins peuplée que Combrit. Le ton était celui du caprice. Il me semble qu'il appartient au maire de faire comprendre aux désirs des intérêts particuliers qu'ils doivent tenir compte de l'intérêt général. Le gymnase de Combrit, financé par les Combritois seulement, n'avait aucune raison d'atteindre ni une telle envergure, ni un tel luxe. Je passe sur les malfaçons dont il est, paraît-il, affligé. Il pouvait, sans ressembler à un hangar, être adéquat à une commune de 3800 habitants semi-rurale.

Je dois dire que je pense aussi que le terrain de football qui le voisine est un mauvais choix pour l'avenir. Dans un pays aussi humide que la Bretagne, un terrain en herbe est trop fragile et, même bien drainé, ne doit pas pouvoir être utilisé plus de quelques heures par semaine dans de bonnes conditions, tandis qu'un revêtement synthétique (j'en connais d'excellents) fournirait une qualité sportive équivalente et une utilisation quasi-illimitée, qui permettrait d'anticiper sur le développement futur de la commune, que l'on prévoit autour de 10% pour les six prochaines années, et plus ensuite.

On a aussi tenté de faire croire que les assistantes maternelles étaient inquiètes de la création d'une crèche au bourg de Combrit qui pût leur faire concurrence. Mais ces professionnelles savent que le marché est assez grand pour tout le monde.

On a enfin critiqué le projet de déplacement du ponton de l'entreprise de construction et d'entretien de bateaux qui anime une partie du port de plaisance. Critique d'abord sur un site que l'on abîmerait, cela ne tient pas, critique sur des insectes rares, cela il faudra le voir, mais ces critiques n'enlèvent rien au projet qui a l'avantage de libérer des places de l'appontement, et donc d'augmenter l'activité du port. Peut-être les insectes auront-ils raison de ce projet, mais jusqu'à preuve du contraire, il est le seul à ouvrir de nouvelles possibilités au port, même si, apparemment, j'ai surestimé cet impact dans un premier temps.

Les autres critiques adressées à M. Yvé ont été sur tel ou tel détail de son projet, critiques en général sans fondement, car il est solide et équilibré. Il est d'ailleurs évident que lorsque j'ai qualifié de vœux pieux, dans mon précédent article, l'idée, commune aux deux listes, d'attirer des entreprises et de développer l'activité économique de la commune, avoir un maire issu du monde de l'entreprise donne à la liste "Combrit-Sainte-Marine Avenir" un plus évident et une crédibilité manifestement supérieure à celle de son adversaire.

J'ai noté aussi que M. Yvé a repris certaines propositions de l'autre liste, qui ne manquera pas d'en faire autant avec les siennes, sans la crédibilité qu'il leur donne.

Une petite centaine de personnes assistaient à cette réunion si j'ai bien compté. Dans quinze jours, on vote, il n'y aura qu'un tour. Mon choix de vote n'a pas changé.

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03/03/2014

Municipales de Combrit-Sainte-Marine : les programmes

Dans moins de trois semaines maintenant aura lieu le premier tour des élections municipales. Dans la commune de Combrit-Sainte-Marine, en Bretagne, dans le Finistère, près de Pont-l'Abbé (son chef-lieu de canton historique) et de Bénodet, il devrait être le seul tour, ce 23 mars, car il n'y a, apparemment, que deux listes. Voici une présentation de la commune et des programmes de ces deux listes.

J'ai publié récemment un ouvrage de 156 pages sur l'ancienne paroisse de Combrit, au Moyen Âge, qui englobait, outre Combrit-Sainte-Marine, l'actuelle commune de L'ïle-Tudy et une partie de celle de Pont-l'Abbé, le quartier dit de Lambour. c'était, au Moyen Âge, une paroisse semi-rurale importante dans la Cornouaille d'alors, un haut-lieu depuis au moins l'époque gauloise, tourné vers la pêche et vers l'exportation, mais aussi un grenier à blé, fertile, et riche en eau douce autant qu'en rivage maritime.

Réduite depuis la Révolution de Lambour puis de L'ïle-Tudy, La commune s'est longtemps appelée Combrit seulement, mais la revendication de sa seconde agglomération qui est aussi son port, Sainte-Marine, a abouti voici je crois cinq ans, à, ce que le nom de la commune devienne Comnbrit-Sainte-Marine.

Cette commune comptait environ 2500 habitants voici une quarantaine d'années, elle atteint les 3800, et au moins dix mille l'été, car elle jouit d'une grande plage de sable blanc très courue des vacanciers. Son territoire couvre environ 2500 hectares, jadis entièrement agricole, mais il n'y a plus que quatre ou cinq exploitations, dont une bio, et nombre de terres agricoles sont transformées en lotissement ces dernières années. À Sainte-Marine, le terrain à bâtir viabilisé vaut environ 300 Euros du mètre carré, 100 autour du bourg central, un peu moins dans ce que l'on nomme le Haut-Combrit, qui est l'axe Quimper-Pont-l'Abbé.

Outre le port de plaisance et une agriculture encore présente, l'essentiel des activités tourne autour du tourisme, de l'aide aux personnes âgées, des écoles (presque moitié-moitié public-privé), des résidences de la grande banlieue de Quimper dont l'aura se rapproche à travers des lotissements sociaux réalisés par l'OPAC, il y a une zone artisanale encore modeste, pas d'industrie, et quelques marins-pêcheurs qui témoignent d'une activité autrefois très dynamique.

La municipalité actuelle, de gauche stricte, a été élue en 2008 à la faveur d'une triangulaire, alors que la commune est depuis longtemps considérée comme ayant une sociologie plutôt de droite. Le maire sortant, Jean-Claude Dupré, qui a une bonne image personnelle, et qui a longtemps été proviseur du lycée de Pont-l'Abbé, ne se représente pas. Le maire précédent, Gérard Cariou, qui avait rendu sa carte de l'UMP avant les élections de 2008, n'est pas candidat non plus.

La situation financière de la commune ne lui ouvre pas d'énormes possibilités d'investissement, avec un endettement de 3,5 millions d'Euros, qui nécessite des annuités supérieures à 400000 Euros (capital + intérêts).

La liste de la municipalité sortante s'intitule "Ensemble pour Combrit-Sainte-Marine", la liste adverse "Combrit-Sainte-Marine-Avenir". Disons tout de suite que l'imagination n'est pas le fait marquant de ces deux dénominations, dont la nuance sémantique est faible. Les sous-titres sont "Une équipe, un bilan, un projet" pour "Ensemble" et "Une force de proposition, des compétences, une ambition" pour "Avenir". Si l'on cherche des parallèles, on trouve équipe-compétences, bilan-ambition, projet-proposition. le mot "ambition" est un marqueur de droite, et l'on peut discerner une nuance entre une équipe plus collective et des compétences dont chacune est individuelle. L'une des deux listes ("Avenir") est donc plus à droite que l'autre, ce qui est conhérent puisque l'autre s'est toujours réclamée de la gauche. Proposition est aussi un mot plus modeste et moins global que projet, ce qui contrebalance la différence entre bilan et ambition. Il ne s'agit donc pas d'une liste de droite dure, mais se réclamant des "valeurs sociales du centre et de la droite", conforme à son lien avec la liste de droite "Rassembler pour agir" emmenée à Pont-l'Abbé par l'ancien maire RPR-UMP Thierry Mavic et avec la liste de l'UDI-Alliance centriste Michel Canévet maire sortant de Plonéour-Lanvern, autre pôle important dans cette partie du Finistère. Cette mise en réseau est symétrique de celle de la gauche, qui avoue ses liens avec la municipalité actuelle de Pont-l'Abbé et avec l'assemblée départementale, dominée par le PS depuis la quasi-disparition de l'identité centriste locale (hommage en passant à Alphonse Arzel, qui vient de s'éteindre et qui fut longtemps président centriste du Conseil général). Aux cantonales de 2011, le candidat du MoDem, seul centriste en piste, a légèrement dépassé les 5% au premier tour dans cette commune, où le second s'est joué à 50,01%/49,9%.

D'ailleurs, une étude minutieuse de la composition des listes prouve que, si la liste de gauche n'est que de gauche, l'autre rassemble un peu plus et est en situation de toucher une partie de l'électorat de gauche, outre ceux du centre et de la droite dont elle se réclame.

Les programmes sont en grande partie semblables. Ils sont guidés soit par des contingences, soit par des programmes supra-communaux, notamment les choix départementaux ou les investissements de l'OPAC de Quimper.

Parmi ces points communs, la rénovation du centre nautique (apprentissage de la voile), qui est en passe de perdre son agrément et réclame donc une intervention d'urgence estimée à 500000 Euros. Parmi les points communs également, la construction d'un nouveau bâtiment de l'école élémentaire, dont plusieurs classes travaillent actuellement sous des Algéco qui prennent l'eau. L'actuelle municipalité, pourtant conduite par des enseignants, s'était engagée à cette construction en 2008 déjà, mais a préféré bâtir un énorme gymnase dont la taille paraît un peu disproportionnée pour cette commune qui compte légèrement plus de 300 enfants d'âge scolaire, ainsi qu'un nouveau terrain de football pour le "Mondial pupille" organisé par la commune voisine nommée Plomelin. La construction des nouvelles classes prendra sans doute un million entier. On voit qu'à 1,5 million de dépenses contraintes, la marge de manœuvre pour innover est faible. Il est vrai que l'école sera probablement subventionnée.

Autres points communs, les lieux communs sur "le développement" du port de plaisance, de l'économie touristique, de l'éducation des enfants, "favoriser l'installation d'entreprises", le maintien à domicile des personnes âgées, tout cela sous forme de vœux plus ou moins pieux.

Il y a aussi des différences d'état d'esprit, la liste "Avenir" veut baisser les impôts, par exemple, ce à quoi elle s'engage dès son premier exercice. Mais on a le droit de considérer que ces différences d'affichage relèvent plutôt du slogan que d'autre chose, car la situation financière de la commune et l'étendue des projets affichés par les deux listes ne me paraissent pas compatibles avec une baisse d'impôt, au mieux une stabilisation avec la liste la plus à droite, au pire une aggravation avec la liste la plus à gauche.

Il y a aussi de réelles différences entre les deux programmes.

Première différence, la construction d'une crèche, prévue par "Avenir", qui analyse que les jeunes couples avec enfants continuent à s'installer à Combrit-Sainte-Marine (dont la qualité de vie est connue), cependant que les possibilités d'accueil actuelles sont saturées. Il s'agirait donc d'un relais où serait organisée une véritable maison de la petite enfance, en relais des gardes privées, ce qui me paraît bien. La commune dispose d'un terrain tout à fait ad hoc. Sur ce point, il faut le dire, l'autre liste est, pour le moment, muette. Le coût pour la commune serait de 0,7 million d'Euros, 0,5 million provenant de subventions extérieures.

Autre différence, la liste de gauche veut créer une "garderie" pour les enfants des écoles publique et privée et elle fait une mention très vague et non financée "créer un centre de loisirs", cependant que la liste de droite veut développer un partenariat avec une colonie de vacances privée existante qui serait beaucoup plus efficace, moins compliqué et beaucoup moins onéreux que la situation actuelle, où les enfants, pour les centres aérés, sont dispersés dans un rayon de plus de dix kilomètres. Cette installation, déjà existante, et qui ne sert que l'été pour le moment, ne nécessiterait pas de construction nouvelle et recevrait aussi bien le périscolaire que ce qui relève du "centre aéré". Autre avantage, elle se situe tout près des installations sportives de la commune, ce qui créerait un vrai pôle et une synergie évidente.

Grande différence enfin, la création d'une médiathèque, voulue par la liste la plus à droite, dont le coût s'élève à 1 million, et dont le financement est hélas mal assuré pour le moment, si bien qu'il faut la maintenir en pointillé.

Autre différence encore dans l'autre sens, la municipalité actuelle a montré une propension spectaculaire pour les travaux publics, en particulier pour équiper cette commune, encore moyenne, et pas encore absorbée par la banlieue de Quimper qui la guette, d'interminables trottoirs, tous surmontés de lampadaires aussi onéreux qu'inutiles dans des rues dont les habitants ne circulent jamais à pied la nuit.

Pour le port de Sainte-Marine, la liste de rassemblement a imaginé une solution de développement très innovante, il faut savoir que la petite agglomération de Sainte-Marine, dans la commune, est, pour le développement commun, un axe très fort, le port de plaisance en particulier. Par ailleurs, le maintien d'une vie permanente dans ce bourg nécessite une réflexion et une action précises, il n'y a que vingt enfants scolarisés et les parents d'élèves se battent pour garder une classe. La solution de "Combrit-Sainte-Marine-Avenir", en élargissant l'utilisation du port, me paraît aller dans ce sens.

Et cette considération, ajoutée à son projet culturel et patrimonial, plus précis et plus ambitieux que celui de la municipalité actuelle, font que j'ai l'intention de voter pour "Combrit-Sainte-Marine Avenir", tout en reconnaissant que la municipalité actuelle n'a pas démérité en tout, il y a du bon dans son bilan, mais elle a laissé l'école publique du bourg à l'abandon, elle a inutilement multiplié les trottoirs et les lampadaires, elle a fait des choix d'urbanisme qui ne m'ont pas tous convaincu, loin de là, et son bilan en matière culturelle me paraît plus faible que cela devrait être. Je ne voterai donc pas pour M. Bonfils (74 ans) bien qu'il ait des attaches ardennaises comme moi, et plutôt pour M. Yvé (64 ans).

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