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02/02/2015

L'Europe a besoin d'austérité

Il devrait y avoir des tribunaux pour juger et punir les responsables politiques grecs et non grecs qui ont imposé la rétraction du système de sécurité sociale grecque jusqu'à un point qui n'a pas d'autre nom que l'ignominie et que le crime. Ces responsables sont évidemment des financiers rapaces et des politiciens européens et américains arrogants. Quand on sait le poids des États-Unis sur le FMI, on a le droit de trouver qu'Obama, ce soir, en appelant à cesser de pressurer les Grecs, versait des larmes de crocodile. Larmes de crocodile aussi de la part des dirigeants allemands qui ont appelé les Grecs à vendre leurs îles, pour s'alarmer dès que le port du Pirée a été vendu ... à des Chinois.

MinerveLa suspension de la privatisation du Pirée donne donc à penser que le vrai vainqueur de l'élection grecque se trouve à Washington, ennemi feutré de la Chine, à moins qu'il ne soit à Moscou : on a tout entendu cette semaine sur l'obédience du parti Syriza et de son allié, le petit parti souverainiste dissident de la Nouvelle Démocratie.

Il y a un point commun entre tous les vainqueurs supposés de l'élection grecque : tous sont adversaires de la construction européenne. Les Chinois sont contre parce que l'Europe unie est la vraie première puissance commerciale du monde, les USA sont contre parce qu'ils ne veulent voir qu'une seule tête, la leur, et qu'ils n'aiment de constructions politiques que celles dont ils sont le chef discrétionnaire. Les Russes, enfin, sont contre parce qu'ils estiment que l'Europe a entrepris d'empiéter sur leur pré carré historique, dont on ne sait plus trop s'il se limite à l'est de l'Ukraine ou s'il est susceptible de s'étendre jusqu'aux frontières de l'ancien pacte de Varsovie.

Les Grecs ont donc voté contre l'Europe. Non. Ils ont voté contre la troïka, qui incluait trop d'instances non européennes. En ce sens, qui est l'exclusion du FMI des affaires internes de l'Europe, les Grecs ont eu raison.

Les Grecs ont voté contre l'austérité. Oui et non. Oui, car la situation sociale atteignait l'insupportable et nous aurions dû protester plus fort devant les privations sanitaires imposées au peuple de Grèce. Mais nous sommes empêchés de le faire parce que nous savons qu'il y a, en Grèce même, des systèmes mafieux qui parasitent l'État et qui organisent l'enrichissement de quelques-uns au détriment de tous, et en particulier au détriment des contribuables des autres pays européens, la Grèce se trouvant depuis longtemps sous perfusion européenne.

Ce que nous voudrions, c'est que les Grecs commencent par faire le ménage chez eux. Et de ce point de vue-là, les événements récents ne sont qu'à moitié rassurants. Certes, Syriza a annoncé vouloir purger les administrations des connexions mafieuses qui s'y épanouissent. Mais on attend les premières décisions réelles dans ce domaine et l'attribution du portefeuille de la Défense à M. Kamennos est inquiétante.

Il semble en fait que le nouveau pouvoir grec ne soit pas assez puissant chez lui pour pouvoir assumer les purges nécessaires.

Ce sont ces mêmes purges que nos pays plus riches nécessitent. Nous avons besoin que soient mis au pas tous les profiteurs, légaux ou illégaux, petits ou grands, dont la voracité anémiante mène nos pouvoirs publics tout droit vers l'embolie finale. Quand nous aurons pris la mesure de ce que cela signifie, alors, nous serons tous d'accord, gens de bonne volonté et de bonne foi, pour affirmer que oui, l'Europe a besoin d'austérité.

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