Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/09/2015

L'illusion des frontières

L'Allemagne a fermé ses frontières avec l'Autriche, l'Italie ferme les siennes, il semble que l'édifice des accords de Schengen s'effondre. Soyons rassuré : grâce à cela, grâce au confort retrouvé de nos vieilles frontières, nous serons en paix. Nous échapperons à l'envahisseur du Tiers-Monde. Alleluiah ! Foutaises.

 Que signifient les frontières ? Elles sont synonymes d'égoïsme satisfait, et de l'illusion du moi qui est bien contre le toi qui es mal. Elles symbolisent le repli sur soi, la haine frileuse, l'arrogance, la férocité casanière. Elles incarnent aussi un âge d'or, celui d'avant la mondialisation. Une époque si merveilleuse que, grâce à ces frontières restaurées, n'en doutons pas, nous revivrons les plus belles pages de notre Histoire : avec elles, nous pourrons refaire 1914 et 1940, nous pourrons de nouveau nous griser de l'ivresse si bucolique des charniers humains, inhumains.

Nous protégeront-elles au moins de ce que nous redoutons ? Arrêteront-elles ces hordes d'envahisseurs venus du Moyen Orient et d'Afrique ? Si nous le croyons, voyons ce qui se passe sur le Rio Grande aux États-Unis, voyons si les Mexicains et les autres Latino-Américains sont stoppés par les murs de béton, les gigamètres de barbelés, les patrouilles de milices armées, et nous aurons notre réponse.

Non, fermer les frontières, détruire Schengen (dans le silence assourdissant de la Commission de Bruxelles), cela ne nous prémunira de rien de ce que nous craignons. Cela créera une pénurie de passage, une prohibition, et comme toutes les pénuries et comme toutes les prohibitions, cela ne profitera qu'aux mafias qui s'engraissent déjà en suçant la sève âcre de la misère.

mafia-dans-le-monde.png

Soyons hardis. Je crois d'ailleurs que l'Allemagne le sait et qu'elle poursuivra son effort, n'en déplaise aux esprits perdus qui espèrent la fin de Schengen. Organisons l'arrivée des réfugiés, débrouillons-nous, et accélérons le dépérissement financier de l'EI pour que des armées locales en viennent à bout et que nous sachions enfin ce qui se passe vraiment sur les sentiers de l'exil.

(Source de l'image ici)

22:21 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.