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18/11/2008

L'envahissement de la vie par la fonction élective.

À la suite des notes de Quitterie, de Guillaume, de l'Hérétique, de Quitterie encore, je voudrais préciser un point.

J'ai rebondi sur le facteur psychologique évoqué par Quitterie dans sa première note, celle d'hier soir, parce qu'elle avait raison de souligner l'extravagante pression qu'exerce la politique sur ses acteurs. Il ne s'agit pas d'excuser un individu qui semble avoir agi dans un état de démence (mais adhérer à l'UMP n'est-il pas déjà un signe de démence ? OK je blague). Il a perdu la tête (Ira furor brevis est) et sa folie a fait une victime morte et aux moins deux vivantes : les enfants de la morte.

J'ai rebondi sur le rappel fait par Quitterie de la pression psychologique, parce qu'on n'en parle jamais et que c'est un fait très fort, très présent. Ségolène Royal, dans le livre post-présidentielle, rappelait qu'en 1974, il a fallu près d'un an à François Mitterrand pour pouvoir de nouveau s'exprimer en public. En 1988, ce fut Chirac qui, durant des mois, tituba, groggy par sa défaite, cherchant une rampe où s'appuyer. Et chacun a constaté que François Bayrou a été sonné pendant plusieurs mois après le brutal sevrage qu'a constitué son arrêt au premier tour.

Un ex-conseiller de Paris UDF (devenu MoDem), que je connais bien, m'a confié, dans le courant du printemps 2008, après les municipales, qu'il éprouvait ce sentiment de vide depuis quelques semaines qu'il n'était plus élu au conseil de Paris. Il était pourtant encore conseiller régional...

Il y a donc bien un facteur psychologique négligé. Sans doute cet homme avait-il une prédisposition à commettre les actes qu'il a commis, mais d'autres l'ont aussi, qui ne les commettent pas. La situation crée peut-être l'ouverture, le passage, qui projette l'homme encore sain dans la démence.

Je suis désolé de dire que, de mon point de vue, sous réserve d'info supplémentaire, cet homme n'est pas coupable. Il ne suffit pas qu'il y ait une victime pour qu'il y ait un coupable.

Cela étant, on aurait sans doute pu épargner à la victime la minute solennelle de silence, qui ressemble un peu à une autoabsolution du monde politique. Larmes de crocodile.