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30/05/2008

Quitterie Delmas et la génération nouvelle en Val-de-Marne.

Clément Le Ricousse est venu assister Quitterie avec nous dès les premiers cafés démocrates, au printemps 2007. Fidèle, jovial, discret, il a pris une vraie place parmi nos amis. Il a logiquement participé à notre campagne d'hiver pour l'élection des adhérents au Conseil National et le voici, depuis quelques jours, élu président des Jeunes Démocrates du Val-de-Marne, un département citadin au sud-sud-est immédiat de Paris.
 
À peine élu, il a tenu à organiser un café démocrate autour de Quitterie.
 
Et nous voici partis par la ligne A du RER (célèbre ces jours-ci, à juste titre d'ailleurs vu sa vétusté) jusqu'à une gare qui porte le joli nom de La Varenne-Chennevières, un quartier de la ville de Saint-Maur-des-Fossés.
 
C'est le Val-de-Marne bourgeois.
 
La gare est adossée à un centre commercial et à un parking d'au moins quatre ou cinq niveaux en hauteur, assez laid, mais sûrement commode pour les gens qui y laissent leur voiture avant de prendre le RER pour Paris.
 
En tout, une trentaine d'adhérents val-de-marnais sont venus progressivement se joindre à nous, Quitterie, Virginie, Franck Vautier, Fabien Neveu, Ali Menzel, les citoyens démocrates d'autres horizons franciliens, et bien sûr Clément, et Fabien Engelibert que nous étions allés soutenir dans une autre partie du département, à Ivry-sur-Seine, en janvier.
 
Ce qui était frappant, dans ce café démocrate, c'est que, sur cette trentaine d'adhérents, pas plus de trois à mon avis avaient antérieurement une carte d'un parti politique, en l'occurrence l'UDF. L'un était Fabien Engelibert, la deuxième Brigitte (si j'ai bien compris, c'est l'assistante parlementaire de Jean-Jacques Jégou, sénateur et président du MoDem local, un vrai fidèle de Bayrou) et le troisième un jeune vétéran qui dirige une PME dans le domaine informatique et qui, a-t-il indiqué, a débuté au temps des ... Républicains Indépendants, un parti qui a disparu en 1978 (année de naissance de Quitterie !), remplacé à l'époque par le Parti Républicain. En somme, en ancienneté, je suis battu.
 
Venus d'horizons divers, du gaullisme, du PS, de nulle part, ces adhérents ont en commun une moue sur le charisme de Jean-Jacques Jégou, sur son dynamisme et sur son adaptation aux temps nouveaux.
 
Or j'ai bien entendu Bayrou rappeler le 8 mai dernier que lorsqu'en 2002, Jégou avait subi la même punition qu'Artigues en 2007 (en raison de sa fidélité inébranlable à Bayrou, il avait perdu son siège de député), cette blessure l'avait taraudé, lui Bayrou, pendant deux ans, jusqu'à ce qu'il ait pu faire élire Jégou sénateur.
 
Il y a donc en Jégou un authentique parlementaire bayrouiste. Avant de l'exposer dans un bocal au Jardin des Plantes, il faut le noter. Car la soirée a été beaucoup consacrée à la situation interne du Val-de-Marne. Et le message délivré par Jégou, strictement bayrouiste lui aussi : "on n'a pas d'argent", accompagné d'un manque de mise en réseau, d'un archaïsme dans les relations internes ("comment, tu ouvres un blog ? mais qui t'y a autorisé ?") et de quelques autres défauts très feue-UDF, a fait que le besoin d'exaltation et de grande cause, qui anime la plupart des adhérents sincères du MoDem rencontrait la frustration. Bien sûr, à côté des motifs nobles, il y a les envies de prendre des responsabilités, de devenir colonel. Mais dans l'ensemble, j'ai senti ce vrai et ardent besoin d'émotions réelles et d'irrigation démocratique active qui sont la marque de la nouvelle France apparue lors de la dernière présidentielle.
 
Je me demande, soit dit en passant, si Jégou n'aurait pas intérêt à passer la main de l'animation militante à la nouvelle génération : du temps de feu le CDS, Georges Mesmin, député, ni aucun élu du XVIe n'occupait la moindre fonction exécutive dans la section. Les militants étaient présidés par l'un des leurs. Les élus des militants et ceux du peuple se concertaient dans un conseil restreint, ça tournait plutôt bien. Je pense que Jégou aurait intérêt à cette stratégie et, en misant sur le sang neuf, il ne courrait aucun risque spécifique quant à sa réélection sénatoriale de 2010.
 
Quoiqu'il en soit, on a beaucoup débattu de la réforme des institutions. Le long et jeune personnage qui signe "Nicolas Perruchet" sur le blog satirique de nos amis Leroy-Morin a judicieusement attiré la conversation sur le cumul des mandats et Quitterie a littéralement hypnotisé son auditoire par l'une des plus éblouissantes démonstrations d'intelligence et de simplicité que je lui aie vues jusqu'ici.
 
Bien sûr, outre Clément et Fabien, nous connaissions plusieurs des Val-de-Marnais, eux-même en familiarité, comme Kamel (j'ai son nom sur le bout de la langue), Thierry Sébastien ou Marianne Kraft, fine plume de France Démocrate. Mais ceux qui voyaient Quitterie "en vrai" pour la première fois ont été pris comme les autres dans un moment magique.
 
Pour eux, c'était aussi une première étape : décloisonner leurs sections de villes, se retrouver dans un cadre informel, transversal. Ils en étaient manifestement heureux. Une réussite de tous points de vue. Il leur faudra s'engager résolument dans les débats internes, dans la construction d'une équipe départementale, en tenant compte peut-être du prix de la fidélité payé par Jean-Jacques Jégou qui, de son côté, devrait potasser la nouvelle France et le web 2.0. Ainsi tout le monde pourrait-il marcher du même pas.
 
Puis nous sommes remontés dans le RER, Quitterie a failli s'ouvrir le genou, je l'ai interrogée sur son effrayante blessure passée au majeur gauche, et enfin les filles sont descendues à Nation pour prendre un taxi.
 
Quitterie rumine son plan de bataille contre le cumul. Elle veut être positive. Elle a raison.