15/10/2008
"Coluche" : un individu contre le système.
Malgré la polémique, il semble que le film consacré à la campagne présidentielle avortée de Coluche en 1981 ne trouve pas un succès de premier jour. C'est dommage.
Le nouveau film d'Antoine de Caunes illustre très parfaitement le combat d'un homme assez seul, extrêmement populaire, contre l'establishment politique. Tout y est : l'interdiction d'antenne télévisée, les pressions sur les maires tentés de lui donner leur précieuse signature, les menaces d'un mystérieux groupe d'extrême droite baptisé "Honneur de la police", sans doute l'assassinat d'un régisseur, tout cela va très loin et Coluche se cambre et lutte aussi loin que ses forces le lui permettent, aussi loin que son culot le porte (jusqu'aux célèbres "plumes dans le cul").
En définitive, c'est le système, par le voix d'Attali, porte-parole confidentiel de l'opposant intégré au système, Mitterrand, qui lui porte le coup de grâce.
Coluche s'incline et, de façon subliminale, apparaît le visage de la princesse Diana et un pilier dans un tunnel qui ressemble à celui du pont de l'Alma, qui permet de dilater le sujet à tous ceux qui, un jour ou l'autre, ont tenté de s'opposer au système...
Donc un film que l'on peut voir au-delà même du personnage de Coluche, héros fatigué, faux saint ici rappelé à la joyeuse et turbulente bande du professeur Choron, où l'on retrouve Reiser (incarné par Alexandre Astier) et d'autres figures tôt disparues, et même un bref caméo d'Emma de Caunes.
Coluche, l'homme au nez rouge, clown abreuvé à l'acide sulfurique.
Dans la foulée, on peut revoir en DVD son meilleur film : "L'aile ou la cuisse", déjà la malbouffe en 1975.
23:49 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, coluche, antoine de caunes | | del.icio.us | | Digg | Facebook