04/03/2008
Lutte contre l'inflation : l'imposture.
Enfin, on admet que les prix dérapent. Dès mai, je fustigeais la relance par la consommation. Dès septembre, je jugeais cette relance d'autant plus contreproductive que l'inflation avait redémarré et qu'on risquait de se retrouver dans le même désastre qu'en 1975, avec la relance Giscard.
Dans un premier temps, le gouvernement a entrepris de faire croire qu'il bridait ses dépenses. Mais chaque fois que Sarkozy parle, il coûte un milliard à l'État. Résultat : les finances publiques ne s'améliorent pas et il ne reste guère de marge de manoeuvre pour juguler le dérapage des prix.
Alors, que trouve-t-on ?
Le tandem Attali-Leclerc, le technocrate et le marchand.
Et comme toujours dans notre pauvre républque, le technocrate et le marchand n'ont qu'un coupable en tête : le producteur (et vaguement le diffuseur).
Certes, le diffuseur fait souvent des marges confortables. Mais le producteur ?
Et si l'on étrangle le diffuseur, celui-ci ne répercute-t-il pas sa perte de marge sur le producteur ?
Or le producteur, lui, n'est pas en position de répercuter les efforts que lui demande le diffuseur. En définitive, tout lui tombe toujours dessus. C'est ainsi que depuis des décennies, notre tissu de PME du secteur secondaire s'appauvrit, au bénéfice de la grande distribution.
Or que propose le tandem Attali-Leclerc pour faire baisser les prix ? Miser à fond sur la grande distribution en supprimant les entraves au développement des grandes surfaces. C'est cette vue que le gouvernement endosse à présent sous prétexte de lutter contre l'inflation.
Combien y aura-t-il de morts parmi les PME françaises ?
Et combien parmi les commerces indépendants ?
Et combien de salariés en plus à gagner moins que le SMIC comme beaucoup de caissières de supermarché ?
Faire peser sur les producteurs le poids de l'inflation est une honte destinée à nourrir les grandes surfaces et leur capacité prévaricatrice.
C'est une véritable imposture dont le gouvernement devra rendre raison.
Et vous, gens du petit commerce, sachez-le : voter pour l'UMP, c'est creuser votre tombe.
PS : Grâce à Quitterie Delmas qui l'a signalé dans son excellente note aujourd'hui, j'ai vu l'émission "Mots croisés" d'hier en podcast et je tiens à féiciter Maryse Lebranchu, maire de Morlaix (ah, la Bretagne !) et Périco Légasse (ah, "Marianne" des bons jours !) d'avoir défendu avec courage et énergie la position des consommateurs et des petits producteurs et commerçants face à la grande distribution.
14:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, économie, attali, fillon, leclerc | | del.icio.us | | Digg | Facebook