18/05/2008
"Bataille à Seattle".
Les années 1980 furent pour le monde une grande période de récession, de chômage, de difficultés et de souffrances. Pour relancer l'activité mondiale, il fut décidé de transformer le vieux système du GATT, issu de la Seconde Guerre Mondiale, pour le remplacer par une nouvelle entité : l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Hélas, la redynamisation de l'économie mondiale, qui résulta de cette innovation, eut des effets pervers (les "effets pervers du capitalisme" mentionnés par Quitterie Delmas sur Canal Plus vendredi) : dégâts environnementaux considérables, dégâts humains aussi, ô combien, et enfin mainmise croissante des grands consortiums mondiaux (faut-il encore mentionner Monsanto ?) sur les rouages du commerce international.
Il m'est revenu que, lorsque j'étais lycéen, ces groupes, qui n'ont de compte à rendre à personne et dont l'unique logique est le profit à tout prix, étaient dénommés "Firmes multinationales", une locution déjà sulfureuse.
Toujours est-il que des milliers d'individus issus de diverses Organisations non gouvernementales décidèrent d'intervenir dans le cycle de négociation de l'OMC pour peser en faveur des pays pauvres et des populations déshéritées qui étaient les grands oubliés du système.
Il se trouva que l'assemblée de l'OMC devait avoir lieu à Seattle en 1999, à l'invitation du maire de la ville et, surtout, du président américain Bill Clinton.
Le film adopte le point de vue des militants non violents qui, par une fabuleuse astuce tactique, sont parvenus à gripper l'énorme machine diplomatique. Ils s'en réjouissent. Au passage, ils révèlent que les pionniers d'Internet ont joué u rôle crucial dans la réussite du projet. Et, étant donné le traitement infligé par les autorités américaines aux manifestants non violents, traitement infligé sous la houlette de Clinton, on comprend que dans l'actuelle course des primaires démocrates, ce n'est pas seulement pour Obama, c'est aussi contre Billary Cinton, que les internautes américains ont pu se mobiliser.
Quoiqu'il en soit, le film est très fort, bien construit, très explicite, passionnant, et il fait très exactement comprendre pourquoi les non violents se sont battus. Pour dire la vérité, leur combat est aussi le nôtre à bien des égards.
C'est devenu rare, les vrais films militants. Celui-là est le meilleur que j'aie vu depuis des années. Bravo à Stuart Townsend, à tous ses comédiens, aux décorateurs ... et aux militants de Seattle.
20:46 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, omc, seattle, stuart townsend | | del.icio.us | | Digg | Facebook