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12/01/2007

www.grasset.fr

Je suis passé aujourd'hui chez Grasset.

Longtemps, l'accueil était au premier étage. Le guichet était coincé entre deux planches comme un bocal encadré. Tout était envahi par les manuscrits déposés ou refusés. Il y avait, à l'ancienne, des présentoirs marqués du nom des gens de la maison, pour leur courrier.

Cet étage n'a guère changé. Florent Massot, qui s'était installé dans le bureau de Fasquelle, se décale non loin, rue de Buci me dit-on. Sans doute le succès de Patrick Sébastien l'a-t-il regonflé depuis son éviction par Fixot.

Les couloirs sont entre beige et gris, entre velours et poussière. Les attachées de presse sont évidemment les reines de la maison pour le profane. On croise par chance le sourire affable de Carcassonne ou la longue silhouette toujours fragile de Nora. Les souvenirs des anciennes générations s'effacent déjà.

J'ai beaucoup aimé le court livre de Christophe Bataille, cet automne, autour de Bernard Grasset, fondateur de la maison. Bataille n'aime pas ce que j'écris. J'avais bien aimé son premier roman chez Arléa (www.arlea.fr) ("Annam", prix du premier roman, épuisé je crois), moins son premier chez Grasset, que je trouvais écrit à reculon et comme sous la torture. Je peux dire du bien du dernier, donc.

Il s'agit d'une sorte de rêverie autour de Grasset, personnage excentrique gagné par la folie, folie de son décor, folie de son métier. Le livre est noté comme commencé voici déjà plusieurs années, tout près d'"Annam". C'est sans doute pourquoi je l'aime bien : il ressemble plus à la première manière de Bataille.

Après Grasset, il y a eu beaucoup de hautes figures, entre ces murs. On pense en particulier à Yves Berger, l'homme des réseaux, l'ami incurable d'une Amérique des mythes. On pense surtout à Françoise Verny, qui a fini si péniblement après avoir vécu si fiévreusement et avoir inspiré tant de bons écrivains. On pense bien entendu à Fasquelle, qui vient d'achever de s'éloigner, et à ses deux épouses successives, la seconde Nicky ayant passé la main du Magazine Littéraire depuis déjà plusieurs années à Jean-Louis Hue qui lui imprime sa marque.

L'accueil actuel, pour y revenir, est au rez-de-chaussée, clair et pimpant. Mais de plus en plus, les manuscrits refusés l'envahissent comme une muraille de Chine.

Mon auteur Grasset préféré, on le sait, est Anne Goscinny. J'en parlerai dès demain.

20:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : éditeurs | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Bonjour, je suis là en surfant et je tiens à vous dire que votre blog, j'adore, j'écris un peu et je cherchais un éditeur voilà bonne continuation.

Écrit par : zonessa | 10/02/2007

Si vous repassez par là, je vous signale que je n'ai pas pu ouvrir la page de votre blog.

Merci en tous cas de vos encouragements.

Écrit par : Hervé Torchet | 10/02/2007

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