28/01/2007
Un dimanche à lire libre.
Vaut-il mieux se taire ou en profiter pour dire des choses modestes qu'on ne saurait glisser dans un message plus dense ?
Voici donc.
Pourquoi Jean-Paul Dubois a-t-il voulu devenir un auteur sérieux ? Futile et drôle, on le prenait au sérieux ; sérieux, on le trouve ... on ne le trouve pas. Dommage. (Oh que je n'aime pas dire du mal des gens, mais tout le monde dit la même chose, ouf).
Pourquoi Bernard Pivot n'a-t-il pas exploré toutes les ressources de la littérature avec la même verve ? Ado, je me régalais de regarder Apostrophe le vendredi soir. Notre Pivot chaussait ses lorgnons, rabattait sa lourde mèche noire en arrière, faisait broussailler ses sourcils, puis relevait les yeux et se tournait vers un auteur tétanisé par l'angoisse en lui lançant : "Vous, vous aimez la crème fraîche". Peu importait qu'il s'agît de Michel Foucault ou de Rika Zaraï, tout le monde était logé à la même enseigne et dévisagé à travers le petit bout d'une lorgnette trempée soit dans la chantilly, soit dans la sauce grand-veneur, bref, dans quelque chose qui se mangeait, qui avait de la couleur, de la chaleur, du goût. Un mécanisme inconscient associait aussitôt le livre à des sensations délicieuses. Résultat : "passer" chez Pivot garantissait des ventes gourmandes. Oh, il avait ses têtes, il les a d'ailleurs toujours, on pouvait lui reprocher les limites de ses goûts, mais après tout, c'était les siens, il était libre. C'est plutôt à la télé qu'on aurait pu alors demander de compléter le panel : nul n'est vraiment universel. Quoiqu'il en soit, j'ai le même plaisir à dévorer son "Dictionnaire amoureux du vin" chez Plon. C'est léger et rieur, malicieux et capiteux. Ca ne révolutionnera pas la France qui souffre, tant pis. Il faut parfois savourer ses plaisirs pour ce qu'ils sont, sans remords. Ca n'empêche pas de se remettre très vite à l'ouvrage. Libre.
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