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30/01/2007

Blogosphère : les mots retrouvés libres.

Du temps de la télévision, jamais des écrivains comme Victor Hugo ou Sartre n'auraient percé, jamais leur voix n'aurait porté.

C'est que la télévision aime formater les silhouettes. Hugo parlait mal : quand il monta sur les barricades, en 1848, pour haranguer la foule, on le trouva plat, insipide, et surtout inaudible, c'était un homme à lire plutôt qu'à écouter. Quant à Sartre, l'écrivain Borgeaud (prix Renaudot voici une bonne trentaine d'années) disait de lui : "Quand il entre quelque part, tout le monde devient laid". Qu'auraient-ils donc fait sur un plateau de télévision ? Hugo aurait bredouillé, Sartre aurait fait tourner le lait dans le pis des vaches et leurs carrières se seraient arrêtées là.

À l'inverse, la chemise déboutonnée de Bernard-Henri Lévy, son entrée dans le métier par l'insolente séduction de la jeunesse, sont les péchés originels de son oeuvre qui pourrait bien gagner en densité dans les années qui viennent. Un photographe de guerre que je connais disait, au temps des guerres yougoslaves, voici une quinzaine d'années, que ses confrères goguenards surnommaient le philosophe agité "DHL" parce qu'en rentrant de là-bas, il rapportait les pellicules de tout le monde à Paris, vers les agences de presse. On ne le voyait guère en première ligne, ajoutait-il, mais il rendait service quand même. La forme d'ingénuité tapageuse que Lévy a mise longtemps dans son activisme va sûrement le quitter maintenant qu'il connaît le succès.

Quoiqu'il en soit, l'époque de l'image facile est révolue. La blogosphère, internet en général, vont rendre au lecteur le contact avec le mot. Plus besoin d'un Pivot, plus besoin d'un maître à lire. On se fait et on se fera son opinion soi-même. Libre.

14:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Blogosphère, mots | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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