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09/02/2009

Quitterie : la blogosphère buzze d'enfer.

Le retour de Quitterie vers l'action politique transpartisane marque fortement la blogosphère politique du week-end.

Juan de Sarkofrance n'y va pas de main morte : "Le Modem est devenue une bouillie." ... "L’opposition est une bouillie. Quitterie, encore jeune, parle espoir et jeunesse. J’ai 39 ans. Si je zappe 2012, le prochain vote significatif sera 2017. 47 ans. D’ici là, je souhaite à cette machine politique qui broie les espérances d’exploser en vol. J’y participerai volontiers."

L'Hérétique ne veut pas rater le bus buzz et fait un article malgré lui, plutôt digne, mais continue à s'interroger sur d'éventuelles arrière-pensées pourtant démenties formellement par Quitterie.

Gilles Klein, qui ne connaît rien à la situation, défend le bout de gras journalistique contre les attaques de Quitterie.

Pierre Guillery va s'intéresser à la seconde vie de Quitterie (moi aussi).

André Gunthert salue "un des textes les plus significatifs sur le rapport de sa génération au politique" : "Quitterie Delmas sait de quoi elle parle. Son choix n'est pas une réaction naïve, mais un geste d'insider, longuement mûri, face aux impasses de la politique professionnelle. Son refus suscitera beaucoup d'incompréhension parmi ceux qui ont choisi l'appareil. Rien d'étonnant. Mais c'est elle qui a raison : on ne changera pas les partis de l'intérieur."

Christine Bellego, qui a adhéré à l'UDF en 2002 et qui vient de reprendre son blog après un temps de dégoût, pense au contraire que les chevilles de Quitterie ont "enflé", ce qui est mal la connaître.

Virginie Le Guay, qui suit Bayrou pour le JDD depuis de longues années, analyse ainsi : "François Bayrou s'est résolu à faire ce qu'il déteste: le sale boulot. Exit donc le banquier Jean Peyrelevade, adieu l'ardente Quitterie Delmas, tant pis pour les fidèles Nathalie Griesbeck et Anne Laperrouze désormais en situation incertaine. Quant à Azouz Begag, qu'il reste là où il était, nulle part." Elle ajoute "Ainsi va, cahin-caha, l'attelage Modem. Secoué par des courants contraires. Bringuebalant."

Luc Mandret est triste : "Quitterie Delmas se retire du MoDem. J'en suis triste, mais je comprends tellement bien ses raisons que je ne peux que respecter son choix."

Romain Blachier salue Quitterie qui "prend du large" : "Quitterie qui était, avec quelques autres, l'incarnation de ceux qui étaient partisans de faire de la politique autrement, de mettre fin, par-delà les partis, à la gérontocratie (combat qui est aussi le mien) prennent leurs distances."

Jean-Pierre Bozzone, proche de Christophe Ginisty, ne sait rien au fond, ce qui n'est pas une raison de se taire.

Fraise des Bois note "du rififi chez les centristes" : "Pas de place (au MoDem comme au PS) pour une certaine « nouvelle génération » qui avait cru pouvoir au MODEM faire de la politique autrement." ... "Pourtant Quitterie ne semble pas à proprement parler avoir été écartée. Elle est partie de son propre chef", ce qui ne laisse pas d'étonner.

Nicolas Vinci se rappelle.

Laurent Schumacher salue uitterie : "tu pars avec dignité".

Je prends la suite des liens sur France Démocrate :

Bien sûr, l'article du Monde qui a mis le feu aux poudres.

L'article vipérin de Christophe Ginisty qui n'en peut plus de jalousie.

Michel Hinard ne se sent pas concerné par la révolte générationnelle de Quitterie.

Cyril de Guardia est triste comme Luc Mandret.

Philippe Morisset note qu'"il y a des choses dans ce parti qui nous dépassent un peu. En ce qui me concerne, je ne cache pas mon inquiétude".

Sylvain Canet trouve que "quand Quitterie pose les bonnes questions, c'est au MoDem de s'interroger".

mry, qui a été le premier, l'été dernier, à pronostiquer une tête de liste aux Européennes pour Quitterie, reste sur le mot "gâchis" prêté par "Le Monde" à Quitterie et démenti par elle.

Christophe Carignano, blogueur chiraquien qui a voté Bayrou au premier tour de la présidentielle, voit lui aussi du "rififi au MoDem" et pronostique que "dans quelques mois la blogosphère démocrate n'existera plus", menée désormais par "un petit blogueur".

Laurent Gloaguen fait bref : "Dans les couloirs du Modem, ça pue la merde comme ailleurs. Avec les blogues, l’odeur se répand."

Ajoutons une brève de Rue89.

EDIT : et le soutien de Jérôme Charré.

EDIT : voir aussi Ydikoi.

EDIT : et desdemocrates13.

EDIT : et sur Facebook.

EDIT : et Farid Taha (qui lance au passage un débat animé sur Bayrou).

EDIT : et Serge Brière (qui n'a que peu d'info, mais salue le rôle de Quitterie).

EDIT : et MIP, qui regrette.

EDIT et le journaliste David Medioni qui s'intéresse.

EDIT : et le PaRaDem se gausse des rumeurs malsaines.

EDIT : et l'Orangeraie médite.

EDIT : et dans Libé avec la photo prise par l'AFP, heureusement recadrée.

EDIT : et chez Nick Carraway (quand je pense qu'il m'a critiqué quand je l'ai inscrit parmi les blogueurs modémistes), qui réfléchit sur l'action politique.

EDIT : et Maxime Pisano qui compare avec les morts malgaches.

EDIT : et Maud Soulat qui relate avec une visible sympathie.

EDIT : et Orange Pressé qui, cambrésien, trouve que Quitterie fait une grosse bêtise.

EDIT : et Jef, qui s'identifie mutatis mutandis : "cela recoupe les motivations qui m’ont fait quitter le PS après plus de 30 ans d’adhésion et ce malgré une différence d’âge d’avec la demoiselle d’encore davantage. Elle dit les choses avec une fraîcheur que je lui envie."

À vrai dire, il y a encore bien plus d'articles que ceux-là, c'est un florilège qui ne fait que commencer.

 

09:52 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, quitterie, blogosphère | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/02/2009

Les blogueuses à l'assaut.

Les blogueuses se déchaînent. Je ne parle pas ici des excellentes femmes engagées, mais du bal des blogueuses :

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C'est curieux, moi, j'aurais plutôt vu ça comme ça :

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Mais bon, après tout, ça ira.

18/11/2008

Bal tragique à Thionville : 577 morts.

En décidant de faire observer une minute de silence par les 577 députés de l'Assemblée nationale pour la mort du député Demange, l'UMP a transformé un fait-divers tragique en affaire politique.

Autant dire tout de suite que je n'approuve en rien les qualificatifs d'assassin, ni même de meurtrier, que j'ai vu fleurir sur la Toile. En vérité, personne n'est capable de dire si l'homme qui a tué l'a fait en ayant sa raison, ou s'il l'a fait dans un état de démence, même momentanée. D'un point de vue pénal, non seulement il est innocent (puisqu'il ne peut être ni jugé ni condamné), mais en plus, il est impossible de dire s'il aurait été coupable.

Heureusement pour les fils de sa victime, la responsabilité civile, elle, n'a pas besoin de l'"intention criminelle" pour établir une causalité et ouvrir droit à indemnisation, ça ne remplace pas une mère, mais c'est déjà ça.

Revenons un instant sur la fonction exonératrice de responsabilité pénale qu'a la démence. Le principe de droit est simple et existe depuis plus de deux mille ans, car il figurait déjà en toutes lettres dans le droit romain : pour qu'un acte devienne délictueux ou criminel, il faut que celui ou celle qui le commet ait l'intention de commettre non seulement l'acte, mais le délit ou le crime que va produire l'acte. Il y a là une condition d'intention, l'anima, qui est cardinale. S'il n'y a pas l'anima, il n'y a ni crime ni délit. Ce qui appelle deux remarques : la première, c'est que l'absence de discernement est exonératoire. L'enfant en bas âge et l'imbécile sont incapables pénalement (ils le sont d'ailleurs civilement, sauf pour certaines formes de responsabilité qu'il est un peu long d'énumérer). La deuxième remarque : la démence est tout aussi exonératoire, puisqu'elle fausse le discernement, elle est incompatible avec la formation et avec la formulation d'une intention.

C'est justement parce qu'il s'attaquait à ce fondement historique (et deux fois millénaire) du droit de la responsablité pénale, que le gouvernement a été critiqué lorsqu'il a voulu criminaliser les déments.

Et c'est donc un paradoxe de voir les mêmes qui fustigeaient cette dérive, qui aujourd'hui, jettent du meurtrier ou de l'assassin à la face du député mort Demange, même un avocat et blogueur aussi éminent et remarquable que Maître Éolas, c'est tout dire.

Cela étant, quand le même Maître Éolas s'en prend à la majorité, la même qui a voulu criminaliser les déments, au motif que, par sa minute de silence, elle honore un homme que par ailleurs elle déclarerait coupable, il a raison.

Car c'est la même majorité qui invoque à tout instant le droit des victimes, et qui, par sa minute de silence, insulte les deux victimes vivantes que sont les enfants de la morte.

Une dernière remarque, qui ne doit pas donner à penser que j'envisage une seule seconde une thèse complotiste : je trouve singulier que cette histoire arrive juste au moment où Noir Désir (Bertrand Cantat) fait son retour. Il y a de curieuses collisions de l'actualité.

En tout cas, c'est bien la minute de silence qu'il fallait fustiger, merci Quitterie.

16:04 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : demange, ump, blogosphère, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/11/2008

Quitterie Delmas et l'influence d'Internet sur la politique.

L'élection de Barack Obama a relancé les spéculations sur la capacité d'Internet et des internautes à agir sur le destin politique d'un pays, et sur une élection en particulier.

Il m'a donc paru utile d'exhumer cette vidéo qui date, si ma mémoire est bonne, de la fin 2006. Quitterie Delmas y évoque la notion de "5e pouvoir" conceptualisée par l'informaticien et blogueur Thierry Crouzet, l'homme du Peuple des Connecteurs.

Je n'ai pas retrouvé qui est l'auteur de la vidéo. Il me semble qu'on y aperçoit Christophe Grébert à l'arrière-plan, et c'est un grand moment de notre Quitterie.

 

18/03/2007

Bayrou et la blogosphère.

Le week-end, j'aime bien parler de politique.

Le 28 février dernier, l'informaticien Thierry Crouzet, l'un des blogueurs les plus influents d'Internet, interrogeait François Bayrou dans une note sur son blog (http://blog.tcrouzet.com) : quelle part attribue-t-il à la blogosphère dans sa montée ?

Il s'agissait de savoir si oui ou non la part citoyenne de la blogosphère a un rôle et de l'influence sur la politique elle-même. Un peu rieur, Crouzet concluait que, du moins, si Bayrou ne répondait pas à cette question, cela voudrait dire qu'elle n'en avait pas tant que ça ... sur lui Bayrou.

La réponse n'est pas encore parvenue, à ma connaissance, à l'informaticien. Je crois savoir cependant que Bayrou mesure le chemin et les ressorts de son progrès. Il devrait à mon avis le dire à très haute voix.

Et nous, qu'en pensons-nous ? Y a-t-il une transformation, une métamorphose, de la politique ? La blogosphère sert-elle de vecteur d'informations multiples qui composent à la longue une influence ? Permet-elle de résister aux désordres des pouvoirs ?

Ce sera l'objet de la 1e journée du 5e pouvoir qui aura lieu samedi à Saint-Denis, aux portes de Paris, en face du Stade de France.

Courons-y tous devenir les citoyens du XXIe siècle.

Il suffit de cliquer sur l'icône grise dans la colonne de droite.

15:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielle, bayrou, blogosphère | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

14/02/2007

Blogosphère : comme Fantômas ?

On connaît Fantômas par les films d'André Hunebelle qui ont contribué à populariser Louis de Funès mais n'ont qu'un rapport lointain avec les livres dont ils sont très librement inspirés.

Fantômas est un feuilleton. Un vrai. Un mélange de grand-guignol et d'Arsène Lupin, une pincée des "Mystères de Paris" d'Eugène Sue, bref, un roman trépidant et fantastique.

Sa particularité : bien qu'étalée sur un nombre consistant de volumes, l'intrigue est une. La phrase commence au haut de la première page et se termine au bas de la dernière, plusieurs milliers de feuillets plus loin. Ou plutôt non, elle ne se termine pas : c'est une histoire sans fin, un temps aussi infini que le vrai. Il n'y a jamais de point final, toujours on abandonne un personnage ficelé sur la cheminée d'une locomotive folle lancée à cent à l'heure au moment où il faut fermer le livre. Et alors, évidemment, on ne peut pas s'empêcher d'ouvrir le tome suivant, et l'aventure continue.

Il existe un autre roman fleuve, plus que fleuve même, un autre roman océan, c'est l'"Astrée" d'Honoré d'Urfé, une narration entre bergerade et conte mythologique, emplie de personnages sautillants ou gracieux. Là encore, la structure temporelle échappe aux règles les plus élémentairement raisonnables et on se laisse noyer dans une mer de péripéties et de développements fleuris, d'ailleurs beaucoup moins passionnants que ceux de Fantômas.

La blogosphère ressemble à une fille qu'auraient eue Fantômas et Celtine, l'un des personnages féminins de l'"Astrée" : toujours en mouvement, toujours renouvelée, sans grande structure intellectuelle ni morale.

Elle palpite d'une énergie toute organique.

Et, toute mouvement comme Fantômas, on ne peut l'attraper : quand on la croit ici, elle est déjà là. Quand on la croit telle, elle est déjà autre.

Elle n'a pas de logique, pas de sens, pas de destin. Elle va. Comme disait Victor Hugo de lui-même, elle est "une force qui va".

Cette force se nomme liberté.

00:30 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : blogosphère | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/02/2007

Blogosphère : la liberté des formes poétiques.

La poésie est l'art majeur de la littérature.

Un grand poème vaut plusieurs grands romans. Un seul vers d'Hugo dit parfois plus de réalités que dix enquêtes documentaires.

Or la poésie est devenue (ou redevenue ?) un art confidentiel, réservé aux arrière-salles, aux petits comités militants, à l'admiration facile, au relativisme égaré.

La forme poétique a suivi la loi des autres arts. Elle a évolué vers l'abstraction, vers toutes les formes de bizarrerie et d'hypertrophie de l'originalité à tout prix, ou bien elle s'est enfoncée dans le marais de la préciosité volontiers passéiste où elle ressasse des images timides.

Les recueils poétiques n'ont qu'un public très restreint. Quelques écrivains reconnus publient parfois des textes, mais ils demeurent très minoritaires et le marché ne suit guère.

Les connaisseurs véritables, les initiés (il en reste) se taisent et réservent leur savoir à des cénacles.

Devant ce triple mur de silence, la blogosphère joue une fois de plus le rôle de déverrouillage.

Déverrouillage de la forme : pas de crainte de verdicts définitifs de critiques venimeux.

Déverrouillage de l'argent : publier sur une page de blog ne coûte pratiquement rien et peut atteindre en un instant un public plus large que six mois d'efforts auprès des médias spécialisés.

C'est pourquoi on voit refleurir les poèmes. La construction libre y domine. On ne versifie pas beaucoup sur la blogosphère : la peur du jugement commun et la hantise de l'expression "vers de mirlitons" qui sonne comme l'humiliation suprême. On prend moins de risque dans des haikus ou dans de jolis paragraphes de prose.

Alors tant pis, s'il faut provoquer, moi, j'ose l'alexandrin. Et j'aime l'acrostiche. Jeu futile ? Peut-être. Mais si le poème parle plusieurs langues en une seule, la futilité ne masquera pas longtemps sa profondeur. L'apparent humour révélera sa vérité.

Je me lance donc, sans la moindre prétention, juste pour éveiller le jeu, en ce dimanche. Voici un acrostiche, n'hésitez pas à m'envoyer les vôtres :

O mondes enroulés aux spirales lointaines,
Echarpes étoilées des lampes souveraines,
Dignes monceaux de nuit déployant des lueurs,
Inavouables cercueils des juteuses candeurs,
Pieux mensonges offerts aux coeurs nouveaux à prendre,
Effacez le tourment des enfances trop tendres !

Ca vous donne envie d'en faire ? Chic alors : c'est dimanche ! Libre.

11:15 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : blogosphère, poésie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/02/2007

Libres, vous ?

Vous êtes moins nombreux à vous exprimer ici qu'à me lire.

Il faut donc que je sois modeste. Sans doute, sans doute, je parle trop. Il ne me reste qu'à m'abriter derrière l'autorité de Jules Renard, qui a écrit l'une de ces phrases qui font tellement rêver quand on a quatorze ans : "Écrire, c'est la seule façon de parler sans être interrompu".

Voici donc la particularité du blog : c'est supposé devenir un dialogue, ou plutôt un polylogue. On écrit pour être parfois interrompu. Jules Renard doit se retourner dans sa tombe.

Or pour le reste, j'en suis encore presque au monologue.

Pourquoi lisez-vous des blogs ? Pourquoi venez-vous ici ?

J'imagine que tout blogueur pose à un moment où l'autre cette question. Je n'ai encore qu'un mois, je suis tout nourrisson et on peut me pardonner mes ingénuités.

Lisez-vous pour le contact ? Pour le plaisir ? Par curiosité ?

S'il y a une forme littéraire du blog, c'est en tout cas dans cette recherche de (comment dit-on ? participativité, collaborativité ?) construction d'une forme à plusieurs.

Cela étant, en tant qu'oeuvre, si j'en juge par ce que j'ai potassé en bondissant de lien en lien, le monologue reste la règle.

En fait, on n'entre dans la sphère propre du procédé blog qu'à partir du moment où l'on rencontre des opinions. Le polylogue se cristallise sur des avis et sur des déclarations.

La blogosphère, dans une certaine mesure, est un espace militant, militant d'un peu tout.

Et vous ? Vous militez pour quoi ?

Libre ?

22:20 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blogosphère | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/02/2007

Pages Culture de "Marianne".

Si l'on se rappelle que Ceaucescu et Sarko avaient le même prénom, Nicolas, on sourira beaucoup à l'édito des pages culturelles de l'hebdomadaire "Marianne" cette semaine.

Joseph Macé-Scaron y épingle quelques ex-Nouveaux Philosophes, beaucoup moins nouveaux et plus du tout philosophes, qui soutiennent le candidat de droite à l'élection présidentielle : Glucksmann et Bruckner. Glucksmann soutenait Barre en 1988 ; s'il porte autant chance à son champion, la liberté peut dormir tranquille. Quant à Bruckner, il déshonore la pensée, mais à vrai dire, c'est toute la partie émergée de Grasset qui semble mobilisée, de gré ou de force, pour Sarko. Appartenance au groupe Lagardère oblige ? Mais alors, où est la liberté ? Où la liberté des auteurs ? Où la liberté de ceux qui incarnent l'idée même de la liberté ?

Revoici donc les plumes jonchant les pieds du trône. Revoici la pensée à genoux. Revoici l'idée prosternée. Revoici la littérature de courtisans avide de prébendes, qui (comme disait Hugo) "chatte aux pieds des forts, pour le faible est tigresse".

Revoici la honte qui fait que depuis cinquante ans, la littérature française n'existe plus.

Revoici la lâcheté, la soumission, la bassesse.

Et le lecteur, ligoté, impuissant, constate. Devra-t-il de nouveau durant des années avaler, se laisser gaver par d'indigestes auteurs sans vrai talent, par le simple fait que ces auteurs, ayant eu l'ignominieuse modestie de se placer dans la main des puissants, reçoivent en retour l'appui de tous les moyens médiatiques mobilisés pour eux comme ils le sont dans l'actuelle et scandaleuse campagne présidentielle ?

Tremble, lecteur.

Et cramponne-toi à la blogosphère : la liberté ne mourra pas.

13:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Blogosphère, liberté, presse | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/02/2007

Blogosphère : le pouvoir.

On m'a fait encore des commentaires en aparté.

Il n'est pas question pour moi de contester l'ouvrage de Thierry Crouzet sur le 5e pouvoir, mais seulement d'indiquer que la blogosphère et internet ne deviendront un vrai pouvoir que s'ils incarnent un pouvoir sans pouvoir. C'est un jeu sur les mots.

Dès lors qu'il y aurait cohésion, hiérarchie, puissance, la sujétion apparaîtrait ici comme ailleurs. Ce qui importe n'est pas qu'internet soit un pouvoir au sens classique, mais plutôt que ce soit un moyen de déjouer les pouvoirs, un pouvoir pour chaque individu de rester libre.

Je crois que c'est d'ailleurs une des conclusions du livre. Et c'est pourquoi il appartient à chacun de nous de veiller à la commune liberté.

01:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blogosphère, internet, liberté | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

31/01/2007

Blogosphère, un vrai succès ?

Le temps viendra où l'on saura pourquoi la blogosphère a connu un si vif essor en France.

Sûrement en raison d'une frustration de parole.

Depuis cinquante ans, la France se tait. La société civile, l'indépendance d'esprit, plusieurs formes de liberté de ton ont disparu parce qu'on a cru utile de les mettre au service d'une manière de penser. On a cru en faire des instruments de puissance ou d'influence.

Résultat : plus aucun grand écrivain reconnu pour la force de son propos, rien que des succès d'occasion ou de scandale. Le plus exemplaire est à cet égard Houellebecq : sa renommée internationale a enflé sur une phrase, celle, si célèbre, où il se moquait d'une religion en termes certes peu amènes mais après tout recevables. On a vu que les relais qui s'emparaient de lui à ce moment-là n'étaient pas les adversaires du fait religieux, mais ceux de la religion qu'il raillait. Il est devenu complice des boutefeux en contradiction avec tout ce qui a fait le sens de l'engagement français depuis des siècles.

Pour le reste, si l'on examine la liste des écrivains francophones considérés internationalement, on ne trouvera dans cette période que ceux qui ont débuté avant le début du cycle que j'évoque, qu'il s'agisse du Nouveau Roman, de Claude Simon ou des survivants tels Sartre ou Aron, ou des auteurs extérieurs à la France elle-même. La pépinière du label estampillé "grandeur de la France" est vide.

Car la liberté se rit des puissances et se méfie des influences.

Et il n'y a pas de bonne littérature sans liberté.

C'est sans doute pourquoi on raffole tant de la flânerie sur les blogs : le plaisir d'y retrouver des amis éloignés, qui la malice, qui la subversion, qui la gouaille, qui le style, qui la simple franchise, qui le propos gratuit, qui le café du commerce, qui la critique subjective mais à l'écart des courants de pouvoir.

Il reste à découvrir ce que nous ferons de cette nouvelle faculté d'échange et de circulation. Va-t-elle tuer des faibles ? Les libraires sont-ils condamnés à disparaître au profit des ténors de la vente en ligne, groupes d'intérêt puissants ? Va-t-elle livrer la culture aux acteurs colossaux qui l'envahissent déjà de produits formatés ? Fera-t-elle d'internet un média aussi monopolisé que la télévision par des puissances énormes, aussi bien pour les programmes directs que pour les conséquences induites ?

Adviendra-t-il de la blogosphère ce qu'il est advenu des radios libres qui nous promettaient tant ?

C'est à nous, à chacun, de le dire. À cet égard, le livre de Thierry Crouzet, que je présente en couverture, contient les propres limites de son propos : si internet devient un lieu de pouvoir, il ne restera rien de la liberté que nous y cherchons. Si c'est seulement un espace d'intelligence et de résistance sans idée de pouvoir, alors, oui, internet et la blogosphère resteront libres.

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30/01/2007

Blogosphère : les mots retrouvés libres.

Du temps de la télévision, jamais des écrivains comme Victor Hugo ou Sartre n'auraient percé, jamais leur voix n'aurait porté.

C'est que la télévision aime formater les silhouettes. Hugo parlait mal : quand il monta sur les barricades, en 1848, pour haranguer la foule, on le trouva plat, insipide, et surtout inaudible, c'était un homme à lire plutôt qu'à écouter. Quant à Sartre, l'écrivain Borgeaud (prix Renaudot voici une bonne trentaine d'années) disait de lui : "Quand il entre quelque part, tout le monde devient laid". Qu'auraient-ils donc fait sur un plateau de télévision ? Hugo aurait bredouillé, Sartre aurait fait tourner le lait dans le pis des vaches et leurs carrières se seraient arrêtées là.

À l'inverse, la chemise déboutonnée de Bernard-Henri Lévy, son entrée dans le métier par l'insolente séduction de la jeunesse, sont les péchés originels de son oeuvre qui pourrait bien gagner en densité dans les années qui viennent. Un photographe de guerre que je connais disait, au temps des guerres yougoslaves, voici une quinzaine d'années, que ses confrères goguenards surnommaient le philosophe agité "DHL" parce qu'en rentrant de là-bas, il rapportait les pellicules de tout le monde à Paris, vers les agences de presse. On ne le voyait guère en première ligne, ajoutait-il, mais il rendait service quand même. La forme d'ingénuité tapageuse que Lévy a mise longtemps dans son activisme va sûrement le quitter maintenant qu'il connaît le succès.

Quoiqu'il en soit, l'époque de l'image facile est révolue. La blogosphère, internet en général, vont rendre au lecteur le contact avec le mot. Plus besoin d'un Pivot, plus besoin d'un maître à lire. On se fait et on se fera son opinion soi-même. Libre.

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27/01/2007

La blogosphère : un type littéraire.

La blogosphère est un océan de mots.

On y écrit beaucoup. Je trouve qu'on y écrit souvent bien, souvent mieux que là où devrait se situer l'excellence. On y hésite souvent sur l'orthographe (à quand des logiciels performants et gratuits ?) mais on y trouve des phrases claires et simples, des idées bien énoncées. On y constate un goût maintenu de la belle langue de Voltaire et des souvenirs précis de l'enseignement de nos maîtres d'école.

Pour la blogosphère, une phrase explicite est un succès. C'est assez reposant, finalement.

Oh, il y a aussi ceux qui explorent le "côté obscur de la force" linguistique, c'est d'ailleurs leur droit. On a le droit de fouiller les mots et tout ce qui se dissimule dans le noir des mots.

Mais en général, la blogosphère se concentre sur une combinaison harmonieuse du sens et de la forme.

Ca ne suffit pas à faire de la bonne littérature, mais ça crée un style. Autrefois, on étudiait la forme épistolaire comme un champ de style. Demain, aujourd'hui, l'étude peut s'intituler "la forme stylistique blogosphérique". Tel quel, c'est un peu ronflant et on se demande si ça désigne une nouvelle manière de science météorologique, mais on verra que ma remarque est justifiée : il y a déjà et désormais un profil du blog comme type littéraire.

Alors, Messieurs des universités, à vos pupitres ! Pondez-nous de belles analyses. Libres.

23:30 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : internet, blogosphère | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook