22/03/2007
Affaire "Total" : le camp de la guerre avance ses pions.
On ne trouvera pas souvent de mots indulgents sous ma plume pour les entreprises pétrolières, dont les efforts de lutte contre le réchauffement climatique sont trop faibles.
Voiciu l'occasion d'en faire cependant.
Le crime de l'entreprise pétrolière "Total" ? Avoir travaillé avec l'Iran. L'Iran ? Quel hasard... Ne serait-ce donc pas encore un pion que le camp de la guerre avance ?
Regardons du côté de la justice. Le juge Courroye vient d'être nommé à la tête du parquet de Nanterre. Qu'a-t-on dit à cette occasion ? Qu'il avait la réputation d'être proche de Sarko.
Alors, ne chechons plus : l'audition de M. de Margerie correspond à un degré supplémentaire dans la préparation de la guerre par le boutefeu Sarko.
Il faut y résister.
15:35 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : présidentielle, sarkozy, bayrou | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
La guerre avec l'Iran aura lieu avec ou sans les entreprises pétrolières. Je suis prêt à parier qu'aucun conpromis ne sera trouvé. Nous pouvons débattre de cette question mais il est clair que la géostratégie américaine établie par les stratèges du Pentagone est bien huilée. Il est question de redessiner la carte du Moyen-Orient. Faut-il rappeler que le Moyen-Orient est toujours victime des ratés de la décolonisation et que la traduction de la résolution 242 de l'Onu de 1967 a jeté un peu plus d'huile sur une région embrasée par une guerre qu'il faut osé appeler par son vrai nom, à savoir une guerre de religion. La volonté de l'Iran et de la Syrie aujourd'hui et de continuer la politique de Nasser de constituer un Moyen Orient Pan-arabique alors que les Etats-Unis souhaitent eux redessiner la carte pour consolider la place d'Israël dans cette région du Monde, véritable tête de pont occidentale vers le continent asiatique. La Turquie et l'Arabie Saoudite font aussi parti intégrante de ce plan. Même si les Etats-unis souhaiterait donner aux Kurdes un pays qu'ils réclament depuis des décennies et ainsi redorer leur blason. Pays qui ne peut être créer qu'en coupant une partie de l'Irak, une partie de la Syrie et une partie de la Turquie et ainsi amoindrir leur force géopolitique dans cette région déchirée. Bien entendu, comme toute guerre la seule raison de la déclenchée est économique.
Écrit par : Michaël | 22/03/2007
En regardant plus loin, posons le problème de la corruption : ce ne sont pas les corrupteurs qui font la corruption mais les CORROMPUS. Total a fait son devoir en assurant ses marchés et il y a des pays dont on sait qu'il faut en passer par là pour travailler avec eux...
Je vais faire hurler mais tant pis...
Que ceux qui hurlent ne viennent pas ensuite pleurer sur les pertes d'emploi....
Écrit par : Rosa | 22/03/2007
Non je ne hurle pas, je suis d'accord car si ce n'est pas Total c'est Shell ou un autre. Le patron de Total n'a qu'un seul objectif : perdurer. Une société se construit grâce à des entreprises fortes et au lieu de crier sur Total nous devrions, nous, dans un pays en crise être content d'avoir une telle entreprise chez nous... je dénonce par contre la corruption, je ne mélange pas tout non plus Hervé...
Écrit par : Michaël | 22/03/2007
La guerre n'est jamais une fatalité. Assimiler l'Iran à une politique panarabe est un contresens historique, étant donné que l'Iran n'est pas un pays arabe. Quant à la Syrie, c'est un pays en réalité très faible. Il n'y a pas de fat§alité de tuer un million d'Iraniens pour rien.
Écrit par : Hervé Torchet | 22/03/2007
Oui Hervé,
il est vrai que l'Iran est le descendant de l'Empire Perse et donc n'est pas considéré comme Arabe, mais ce que j'ai voulu dire par là, c'est qu'aujourd'hui l'Iran prone la destruction de l'Etat d'Israël comme le pronait Nasser en son temps. Je ne suis pas là non plus à dire qu'il faut faire la guerre avec l'Iran, j'ai dit que la Guerre semblait de plus en plus inévitable compte tenu de l'impasse diplomatique qui semble se dessiner. Et, en Iran il y a des forces vives de contestations qui souhaiteraient redonner à leur pays l'image perdue de la liberté. Il faut essayer d'aider au mieux ces intellectuels, la guerre ne ferait que plonger un peu plus la région dans le chaos, mais les stratèges du Pentagone ne pensent pas pareil, la bouche à feu est plus éloquente que celle de la paix. Comme disait un de mes maîtres en histoire Médiévale pour revenir à ce que vous disiez : " Il ne faut pas voir la guerre comme une fatalité mais comme une possibilité d'obtenir la paix par d'autre moyens, elle est aussi la possibilité pour une Nation d'équilibrer sa démographie et d'asseoir sa stabilité future". Il s'agissait là, d'expliquer le pourquoi politique des Croisades au Moyen-Âge. Ne sommes-nous pas dans le même schéma aujourd'hui?
Écrit par : Michaël | 23/03/2007
Il n'y a pas de choc des civilisations. La guerre n'est jamais le moyen d'obtenir la paix, mais seulement de provoquer d'autres guerres.
L'Iran sait parfaitement que toute tentative de sa part contre Israël reviendrait à un suicide et il nous est parfaitement possible d'endiguer les dérives de ce pays sans tuer un million d'Iraniens. Car ne l'oublions pas, la guerre, ou plutôt l'expédition punitive, ne se fera là qu'au prix d'innombrables victimes.
Et si c'est pour, comme en Irak, installer une instabilité qui tue cent personnes par jour (34000 en 2006 en Irak), c'est un pur scandale.
Israël est en situation de faire la paix avec les Palestiniens à horizon raisonnable.
Par conséquent, l'attaque contre l'Iran n'aura plus de légitimité historique.
Faire la guerre ne donnera qu'un semblant de force aux opposants aux mollahs : en apparence, elle leur procurera le pouvoir, mais en réalité, elle les fera détester. Rappelons-nous qu'en France, en 1815, la Restauration a été faite par la volonté de nos adversaires vainqueurs ; or c'est un régime qui a été profondément détesté, moins du temps de Louis XVIII que de celui de Charles X, mais en définitive, il n'a jamais trouvé d'écho dans l'oreille du peuple.
Je rappelle ce que j'ai écrit : dans une guerre, il n'y a jamais de vainqueur, il n'y a que des victimes.
Le remodelage du Proche et Moyen Orient est un leurre qui ne prépare que des décennies de détestation implacable des États-Unis sans promettre aucune paix réelle.
Même pour Israël, ce n'est pas une solution. La solution est autre. Et beaucoup le savent.
Écrit par : Hervé Torchet | 23/03/2007
Oui cela est vrai dans un certains sens mais encore faudrait-il que la paix soit réelle au proche Orient. Pourquoi quand les membres du Hamas décide une trêve avec Israël choissisent-ils d'utiliser un mot "Hudna" dont la signification est une trêve tactique qui permet de réarmer avant de libérer la Palestine... Il n'y a donc pas de volonté de reconnaître l'etat d'Israël de la part du Hezbollah. Le Hamas vient de répondre aux critiques qui lui ont été faites dernièrement par Al Qaïda en affirmant de ne pas vouloir reconnaître Israël et que Ariel Sharon a compris notamment grâce à Tsipi Livni, l'actuelle ministre des affaires étrangères, qu'il fallait sortir de Gaza et établir un état Palestinien pour garantir sur le long terme l'existence de l'Etat hébreu.
1/ Washington Post, 12 mars 2007
Le Hamas souhaite toujours la destruction d’Israël
Gaza (Reuters) - Lundi, le groupe islamiste Hamas a rejeté les critiques à son égard émises par le n° 2 d’al-Qaïda, et affirmé qu’il était toujours voué à la destruction d’Israël, malgré l’accord [de La Mecque] de partage du pouvoir avec le Fatah.
"Nous ne renierons pas nos promesses faites à Dieu de continuer sur la voie du Jihad et de la résistance jusqu’à la libération de la Palestine, de toute la Palestine", a dit le Hamas dans une déclaration, en parlant clairement d’Israël comme des territoires palestiniens.
Dans un enregistrement audio posté dimanche sur Internet, Ayman al-Zawahiri accusait le Hamas de servir les intérêts américains en ayant accepté de respecter les accords passés précédemment avec Israël à l’occasion d’un accord de gouvernement d’union avec le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas sous les auspices des Saoudiens.
Le Hamas a tué près de 300 Israéliens par 58 attentats à la bombe, après le début de la deuxième Intifada en 2000. Son dernier attentat suicide en Israël remonte à 2004.
Dans sa déclaration, le Hamas affirme qu’il continue d’être "un mouvement de résistance et de candidats au martyre", et que "ses principes ne changeront jamais. Les récentes déclarations de Zawahiri sont fausses... Notre stratégie, c’est la résistance. Quand et comment ? Cela dépendra de la situation et de l’analyse que nous en ferons."
"Alors, soyez assurés, Dr Ayman, et tous ceux qui aiment la Palestine comme vous-même, que le Hamas est toujours le groupe que vous avez connu quand il a été fondé, et qu’il n’abandonnera jamais sa voie."
Peut-on dès lors véritablement parler de paix?
Écrit par : Michaël | 23/03/2007
Erratum j'ai écrit . Il n'y a donc pas de volonté de reconnaître l'etat d'Israël de la part du Hezbollah. Je voulais dire le Hamas. Le hezbollah c'est au Liban, même si leur volonté est à peu près similaire.
Écrit par : Michaël | 23/03/2007
Il faut croire dans la puissance des réalités. C'est le testament d'Ariel Sharon. Le Hamas évolue et évoluera comme la population elle-même. Un jour ou l'autre, la pulsion de haine s'épuise. Pas besoin de guerre pour ça.
Écrit par : Hervé Torchet | 23/03/2007
La grosse erreur (mais était-ce une erreur ?) des Etats-Unis, à mon sens, est d'avoir successivement mis à mal les deux puissances qui empêchaient l'Iran d'agir, à savoir l'Afghanistan et l'Irak. En faisant la guerre à l'un puis à l'autre, ils ont permis l'émergence d'un pays qui aspire à recouvrer sa grandeur passée. Si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi on a laissé Saddam Hussein affamer son peuple pendant 10 ans avant de déclarer la guerre à ce pays désorienté et désespéré, où l'on a poussé à la formation de poches de résistance à l'Occident, avant de leur "offrir" un régime démocratique, je suis preneur de l'explication.
Je n'ai jamais compris la stratégie réelle des USA dans cette affaire. Il semblait pourtant évident que le chaos naîtrait en Irak avec une telle guerre. Quant à l'Afghanistant, après un début d'apaisement, on a vu renaître tous les ennemis qu'on avait prétendu combattre...
Est-ce que dans cette histoire, certains (mais qui ?) n'ont pas trouvé un intérêt à provoquer les réactions hostiles auxquelles on assiste aujourd'hui ? L'Iran n'a jamais été l'allié d'Israël, mais le laisser prendre une telle place est à mon avis jouer avec le feu. On leur donne une légitimité de victime (du moins est-ce ce qu'ils laissent entendre auprès du peuple iranien et d'autres pays qui n'ont pas d'amitié pour Bush) et on les laisse affirmer haut et fort leur haine d'Israël, au risque d'attiser un peu plus les tensions palestiniennes qui n'en avaient vraiment pas besoin. Et tout ça pour quoi ? Pour mieux taper dans le tas ?
Écrit par : Laurent | 23/03/2007
@ Laurent
Bonnes questions.
Écrit par : Hervé Torchet | 23/03/2007
Robert Frank à la Sorbonne nous avait dit un jour que la volonté de Bush père avait été de faire naître en Irak une guerre civile qui aurait mis à mal le régime de Saddam de l'intérieur, ce serait une des raisons pour lesquelles les armées américaines n'auraient pas fini le travail en 89? Et la question qui faut aussi se poser est comment pouvait-on espérer qu'un peuple affamé ait le courage de prendre les armes contre un tyran en place? Les Etats-unis ont réitéré la même erreur en Corée du Nord. Aujourd'hui la guerre est décidée par des boutonneux qui reste scotchés derrière leurs écrans à analyser des statistiques... une sorte de fonctionnaire de la guerre... Et quant à l'Iran est-il envisageable de penser que les Etats-Unis veulent justement créer cette situation pour légitimer une guerre contre ce pays aux yeux des autres nations?
Écrit par : Michaël | 23/03/2007
À l'ère d'Internet, il me semble que les vieilles méthodes bouchères de guerres civiles et de guerres tout court appartiennent au Moyen Âge. Il y a tant de subversions possibles, aujourd'hui, pour encourager les gens à la liberté.
Écrit par : Hervé Torchet | 23/03/2007
Cette stratégie ressemble un peu à celle du blocus continentale de Napoléon à l'encontre de l'Angleterre. Mais, je réitère en disant que toutes guerres trouve ses raisons dans l'économie. Faut-il rappeler la phrase devenu célèbre de Clausewitz : "La guerre n'est que la continuation de la politique par d'autres moyens" et une phrase de Clémenceau pour contrebalancer qui m'a toujours amusé: "La guerre est une chose trop importante pour laisser aux militaires"
Écrit par : Michaël | 23/03/2007
Les guerres sont toujours mues par l'intérêt de quelques-uns ; c'est ce qui les rend particulièrement ineptes.
C'est justement selon ce constat qu'a été modelée la construction européenne. De là la CECA, notamment.
Le blocus continental de Napoléon avait un pendant : le blocus maritime de l'Angleterre. La logique d'endigage a échoué pour Napoléon, mais elle a réussi ppour l'Angleterre.
Écrit par : Hervé Torchet | 24/03/2007
Le Blocus continental a failli être une réussite. Les marins anglais commencèrent à se révolter et des grêves éclatèrent dnas les usines anglaises. L'angleterre était au bord de la ruine, ils ne doivent leur salut qu'à l'impatience de Napoléon. S'il n'était pas parti en Russie, l'histoire aurait été toute autre.
Jean Tualrd explique très bien cet période ainsi que Stuart Woolf dans Napoléon et la conquête de l'Europe. excellents livre que je vous recommande. Même si Jean Tulard est un souverainiste habitué de radio Courtoisie, il n'en reste pas moins l'auteur de référence sur Napoléon, malheureusement!
Écrit par : Michaël | 24/03/2007
au fait, j'ai mis à jour mon bloggue (chose assez rare que je le signale) avec une petite note sur l'épreuve d'histoire tombée cette année au Capes.
Écrit par : Michaël | 24/03/2007
Oh, il y a des gens bien partout.
Écrit par : Hervé Torchet | 24/03/2007
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