Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/06/2007

Jean Lassalle : le Haut Béarn.

Rarement, les députés ont autant défrayé la chronique que Jean Lassalle.
 
Qui a entonné un chant occitan dans les travées de l'Assemblée nationale ? Jean Lassalle.
 
Qui a fait une épuisante grève de la faim pour lutter contre une décision industrielle aussi absurde qu'injuste ? Jean Lassalle.
 
À chaque fois, il s'agissait de défendre ses électeurs. À chaque fois, les moyens employés semblaient disproportionnés, déconnectés ; or en fait ils démontraient par la violence de leur absurdité l'écrasante et inhumaine logique qui gouverne la France depuis des lustres.
 
Si l'on décide de supprimer une gendarmerie à l'entrée du tunnel du Somport pour des motifs dont la pertinence n'apparaît guère, quel moyen les citoyens ont-ils de se défendre ? Le recours à leur parlementaire. Mais si celui-ci est mal en cour, il n'obtiendra rien et ils seront impuissants, le bien public sera victime de la logique léonine.
 
Quel moyen reste-t-il alors contre la brutale logique du pouvoir ? La force des faibles : le nombre ou l'indéracinable résolution.
 
Voici pourquoi, pour éviter une relocalisation de quelques kilomètres (juste la frontière d'une circonscription législative) dont le but n'était que de tambouille politique locale, il a fallu que Jean Lassalle mette sa vie en danger par une grève de la faim.
 
Chacun se souvient des images du député allongé toute la journée sur une banquette cramoisie près de la salle des Quatre Colonnes de l'Assemblée Nationale, absorbant seulement un peu d'eau pyrénéenne pour prolonger son mouvement aussi longtemps que possible. Pas un quignon de pain, pas un gramme de nourriture pendant des semaines.
 
Ces images-là restent gravées.
 
Et chaque fois que l'on voit la haute silhouette rugbystique du député, on les revoit. Chaque fois, elles reviennent.
 
Il est resté fragile. Il a ébranlé sa santé. À la cinquantaine, on ne récupère pas comme à la trentaine et, tout athlète qu'il soit, il demeure marqué.
 
C'est peut-être pourquoi son premier tour ne l'a pas placé en tête.
 
Et j'avoue que je suis scandalisé que l'appel de la gauche au pluralisme, dont la gauche entend bien profiter pour récupérer nombre de voix MoDem, ne soit pas allé pour elle jusqu'au retrait du candidat de gauche dont le maintien menace Jean Lassalle.
 
Je souhaite donc que, à côté de François Bayrou, Lassalle soit élu, qu'il ne soit pas demain Lassalle des pas perdus.
 
Les pas vers le pluralisme, bien entendu. 

Commentaires

"Je souhaite donc que, à côté de François Bayrou, Lassalle soit élu, qu'il ne soit pas demain Lassalle des pas perdus."

Pas mal celle là :-))

Moi aussi je suohaite que Jean Lassalle soit élu, dur ca va être quand même... Que la force soit avec lui ;-)

Écrit par : Julien | 15/06/2007

Cyrano :

Je crois qu'elle regarde. . .
Qu'elle ose regarder mon nez, cette Camarde
(Il leve son epée)
Que dites-vous ?. . .C'est inutile ?. . .Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non! non! c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Qu'est-ce que c'est que tous ceux-la? Vous etes mille?
Ah! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis!
Le Mensonge?
(Il frappe de son epée le vide)
Tiens, tiens! Ha! ha! les Compromis!
Les Préjugés, les Lachetés!. . .
(Il frappe)
Que je pactise ?
Jamais, jamais! Ah! te voila, toi, la Sottise!
Je sais bien qu'a la fin vous me mettrez a bas;
N'importe je me bats! je me bats! je me bats!
(Il fait des moulinets immenses et s'arrête haletant)
Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose!
Arrachez! Il y a malgre vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J'emporte malgré vous,
(Il s'élance l'epée haute)
et c'est. . . le panache.

Écrit par : Nef | 15/06/2007

Il est très important de rendre hommage à l'abnégation que Jean Lassalle a montré dans ses différents combats.

Son action et les moyens qu'elle prend porte en elle la saveur particulière de la résistance séculaire du pays d'Oc face au centralisme parisien et son mépris traditionnel des cultures locales.

On pourrait dire bien des choses à ce sujet et développer ce thème connexe du fort sentiment occitan qui reste une réalité enracinée chez chacun de ses habitants. Même s'il reste malheureusement dans l'esprit de nos concitoyens comme un gaffeur invétéré, Georges Frêche n'avait-il pas proposé de renommer "Occitanie" les provinces du sud-ouest ?

Rendons donc hommage à ce fier béarnais dont je ne me remes toujours pas qu'il ne fut arrivé que deuxième avec "seulement" 29% des voix lors du premier tour.

Je suis déçu, tout simplement.

Jean, on est avec toi


Arnaud (tonton_aig@hotmail.com)

Écrit par : Tonton_AIG | 15/06/2007

Il est, en effet fort souhaitable que Lassalle soit élu, afin que Bayrou ne se retrouve pas être le seul représentant du MoDem à l'Assemblée Nationale... Question de principe.

Suite de la galerie présidentielle sur mon blog : c'est le tour de François Mitterrand...

Les témoignages concernant l'épiphénomène François-Mitterrand-2007 sont les bienvenus... avant que ledit épiphénomène ne soit complètement oublié... ;-)

Cordialement, :-)

Hyarion, le démocrate anarcho-monarchiste.

Écrit par : Hyarion | 15/06/2007

Je m'étais fait cette réflexion, premier surpris d'envisager Lasalle comme un homme politique TOUT COURT rendant un peu de lustre à ce mot élimé.
Merci pour vos articles sensés.

Écrit par : paulovaz | 15/06/2007

J'espère aussi que Lasalle va être élu mais je suis un peu pessimiste.

Il a un retar de mille suffrages et il y a eu quinze mille abstentionnistes.

Je regrette également l'attitude de la gauche qui aurait pu retirer son candidat.

Face à l'UMP qui a retiré le sien face à Bayrou, cela aurait été tout un symbole.

Je crois qu'il y a un troisième député MoDem possible à MAYOTTE.

Croisons les doigts pour demain soir.

Écrit par : guillaume | 16/06/2007

Oui, l'Assemblée Nationale mérite Jean Lassalle. Tout comme elle méritait Pierre Mendes-France. C'est dramatique ce non retrait du candidat socialiste.

Écrit par : jean marc | 16/06/2007

idem, pour moi Lasalle (qui n'était pas de mon bord politique à l'époque) était un VRAI député, un politique comme j'en rêv(er)ais...
Il mérite donc aussi selon moi d'être élu, pour le symbole, et surtout parce qu'il le mérite.

Écrit par : tiwan | 16/06/2007

Bravo a Jean Lassalle qui est sorti vainqueur d'une difficile triangulaire !

Écrit par : Thibault | 18/06/2007

Bravo , monsieur le depute pour votre courage et votre sens des valeurs La france a besoin hommes de votre trempe
soyez sur que le parti que vous representer deviendra fort
je vous soutiens

madame bonnafous

Écrit par : bonnafous suzette | 18/06/2007

Les commentaires sont fermés.