Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/07/2007

Lit-on encore « 1984 » d’Orwell ?

Atteindre et traverser l’année 1984 fut pour ceux qui avaient auparavant lu le livre de George Orwell « 1984 » un soulagement : il semblait que les horribles prédictions de l’auteur anglais s’éloignassent et que leur idée même fût éradiquée d’un monde occidental où la liberté individuelle définissait la différence même de ce « monde libre » et du monde manifestement captif que constituait le bloc de l’Est.

« 1984 », c’était le monde soviétique ; nous, nous nagions dans la liberté et nous étions à jamais vaccinés contre les tentations totalitaires gouvernant l’intimité la plus étroite de nos vies par des flots d’images interactives. Qui plus est, le libertarisme instinctif de la génération de mai 1968 semblait un gardien vigilant et jaloux contre toutes les divagations de nos appareils de police et de pouvoir.

Or nous y voici.

« 1984 », c’est aujourd’hui, ou plutôt demain matin : multiplication des caméras dans les rues et dans les bureaux, contrôle accru d’Internet d’ailleurs noyauté par des mécanismes infiniment subreptices : le scannage pluriquotidien d’Internet permet d’y réinjecter du venin sous une forme particulièrement insidieuse comme l’a démontré avec grande efficacité la récente campagne présidentielle française, bref, avec les téléphones portables repérables à tout instant, le wifi qui fait qu’aucun ordinateur équipé d’une carte Airport ou équivalente n’est plus jamais vraiment déconnecté de la toile, la télévision qui devient de plus en plus télévicieuse et érige l’indiscrétion en idéal d’existence et l’exhibitionnisme en instrument de gloire, il est évident que « 1984 » est juste devant nous.

À ma génération, on le lisait à l’école, au collège. Que font aujourd’hui les plus jeunes ? On leur en souhaite autant.

Sinon, il ne leur reste plus qu’à revoir le DVD « V pour Vendetta », redoutable antidote.

16:28 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, littérature, histoire | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Etant moi-même grand amateur de "1984" et de "V pour Vendetta", on sent effectivement une "big brotherisation" de la société française, de plus en plus sécuritaire, avec de plus en plus d'attaques sur les libertés individuelles.

Alex Turk de la CNIL a plaidé la semaine dernière pour une vigilance accrue sur la préservation des libertés individuelles.
En Angleterre et en Allemagne, les "CNIL" locales représentent environ 300 personnes. Alors qu'elle ne représente que 100 personnes en France.

Il y a donc un véritable besoin d'alerte sur les atteintes aux libertés individuelles qui commencent à pulluler dans la vie quotidiennes : caméras de surveillance, traçabilité sur Internet, traçabilité des hommes et des marchandises avec les RFID...

Écrit par : Thibault | 16/07/2007

Les commentaires sont fermés.