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08/12/2015

Bretagne : pourquoi Marc Le Fur ?

Pour le second tour des élections régionales, il ne reste plus que trois possibilités : le Front National, qui veut tout ce que je refuse, et les partis dominants de droite et de gauche, incarnés l'un par Marc Le Fur, l'autre par Jean-Yves Le Drian. Voici pourquoi j'ai choisi de voter pour Marc Le Fur.

Jean-Yves Le Drian, je l'ai écrit, a longtemps personnifié le mouvement breton qui, par lui, s'identifiait largement à la gauche. Il était maire de Lorient pendant l'extraordinaire essor du Festival Interceltique de Lorient (FIL), qu'il accompagnait avec une manifeste ferveur. Je me souviens d'avoir dormi sur la plage avec une amie, pendant le FIL 1984, il émanait de cette fête une effervescence puissante, qui a fait de ces jours d'août le porte-drapeau de la culture bretonne ressuscitée.

De ce succès éclatant, je me suis réjoui. Mais je dois dire qu'il y a un revers de cette belle médaille : la musique et la danse plus ou moins folkloriques ont prospéré dans son ombre, ce qui est bien, mais il semble que cette floraison de culture populaire ait eu pour contrepoint la dévalorisation de ce que l'on nomme la "haute culture". Il suffit de consulter les fichiers d'adhérents des sociétés savantes bretonnes pour mesurer la dévitalisation de la plupart d'entre elles, et le manque d'une génération nouvelle.

On ne peut pas reprocher entièrement à la Bretagne l'abandon par l'État du principe de la double thèse (thèse d'université, thèse d'État), qui a eu pour effet un amenuisement de la profondeur de la recherche, mais le fait est là : alors qu'il reste des pans considérables et fondamentaux de l'histoire économique, humaine, et même politique, de la Bretagne à étudier, les publications fondatrices se font de plus en plus rares qui sortent des sentiers battus. Il suffit de consulter le catalogue des Presses Universitaires de Rennes pour s'en rendre compte.

C'est formidable d'accompagner la culture populaire, même si elle ressemble d'un peu trop près à la société des loisirs. C'est bien aussi de promouvoir la langue bretonne, même s'il a fallu que l'État (notamment à travers le ministre Bayrou dans les années 1990) intervienne activement. Mais si l'on laisse la recherche fondamentale stagner, et si l'on ne prête pas attention à un constant élargissement et approfondissement de la connaissance, notamment historique, on manque à un devoir, historique aussi.

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Et il semble qu'un outil institutionnel manque dans ce domaine. En tant que chercheur, certes indépendant, je suis surpris de n'être jamais consulté, même de loin, alors que la réflexion historique devrait habiter les décideurs politiques de la Bretagne. Sans doute n'ai-je pas, pour cela, la bonne carte politique. Le fait que mes travaux et ouvrages soient achetés par la plupart des meilleures universités occidentales, en Europe comme aux États-Unis, ne leur suscite pas plus d'intérêt de la part de nos décideurs. Il est vrai que, n'ayant jamais sollicité ni a fortiori obtenu de subventions publiques, je n'existe pas à leurs yeux, ce qui en dit long sur la mentalité de ce joli monde.

Je suis aussi forcé de constater que mes livres les plus épais et les plus denses, que je vends à des lecteurs privés et à des bibliothèques de partout, se vendaient deux fois plus aux particuliers en Bretagne à l'époque où la droite gouvernait la région. Ce n'est pas un plaidoyer pro domo, mais je crois voir dans ce fait le signe que la région ne donne pas le signal d'un intérêt pour ces grandes recherches, leur préférant la superficialité des danses et de la musique, contre lesquelles je n'ai rien, au contraire, mais qui ne peuvent servir de cache-misère à la vacance d'une ambition plus intellectuelle.

Tout cela mérite le reproche, mais, il faut le dire, c'est d'abord les nécessités de l'économie qui motivent mon vote pour la droite. Si faible soit-elle elle-même dans ce domaine, elle l'est tout de même un peu moins que la gauche, qui n'y comprend décidément rien.

Enfin, comme je l'ai dit la semaine dernière, certains noms sur cette liste LR-UDI-MoDem achèvent de me convaincre de voter pour un renouveau de la Bretagne avec Marc Le Fur.

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28/11/2015

Parution de mon nouveau livre sur Combrit (29)

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Combrit, autrement connu sous le nom de Combrit-Sainte-Marine, est une localité du Finistère, en Bretagne, située entre Bénodet et Pont-l'Abbé, mi terrienne, mi-maritime. J'ai publié sur elle une première étude, "Combrit Sainte-Marine, L'Île-Tudy et Lambour au Moyen Âge" en 2013 et j'y reviens pour traiter de la Renaissance dans un livre intitulé "Combrit Sainte-Marine, L'Île-Tudy et Lambour de 1500 à 1600".

C'est l'occasion d'une étude économique détaillée qui manquait à l'ouvrage sur le temps médiéval. La double vocation agricole et maritime est très perceptible en compilant la masse de près de 150 documents originaux inédits publiés pour la première fois en annexe de ce livre. Au nord, les exploitations sont vastes et prospères ; au sud, près de la mer, elles sont exiguës et insuffisantes, il faut, en 1510 comme en 1580, le salaire d'un marin pour boucler le budget familial. Marin pêcheur parfois, marin de commerce entre 1480 et 1520 surtout, où l'on voit des marins de Combrit en Espagne, et à Saint-Jean-de-Luz, Bayonne, Bordeaux, La Rochelle, Royan, et plus au nord à Dieppe, à Anvers et jusqu'en Zélande. Ils naviguent en quelque sorte incognito, battant pavillon de Benodet ou de Loctudy, mais ce sont bien des Combritois, preuve à l'appui.

Il est aussi question de poule-au-pot. À la fin de ce XVIe siècle, Henri IV préconisera la poule au pot pour chaque foyer et chaque dimanche, mais avant cette promesse, les documents enseignent que les Combritois, en moyenne, n'avaient guère plus de deux poules ou poulets à croquer par mois, ce qui permet de mesurer la lucidité et l'efficacité de la communication du roi, qui avait vu comment frapper les esprits.

Enfin, on ne peut quitter ce terrible XVIe siècle sans mentionner les Guerres de Religion, qui ont cvoûté très cher à Combrit et qui ont amorcé son déclin, alors que cette ancienne paroisse comptait au Moyen Âge et au XVIe siècle encore. La décennie terrible dite Guerres de la Ligue, de 1589 à 1598, voit deux sièges du château voisin de Pont-l'Abbé en 1590 et 1595, une mise à sac complète de la paroisse et de ses ports en 1596, une épidémie en 1594, ce qui se traduit très clairement dans la démographie : le faubourg de Lambour, aujourd'hui rattaché à Pont-l'Abbé, mais alors inclus dans Combrit, compte environ 2000 habitants vers 1580, et moins de 1000 vers 1600. Une véritable saignée, dont il ne se relèvera pas, puisque sa population diminuera encore presque de moitié entre 1600 et 1790.

Dans toutes les bonnes librairies de Pont-l'Abbé à Quimper, et sur internet. Bonne lecture.

 

06/06/2015

Adapter la modernité à l'Histoire

Le tour pris par les "réformes" annoncées par le Premier Ministre Valls, celle de l'école étant la plus emblématique, montre que, pas plus que le Président de la République qui a précédé M. Hollande, Manuel Valls ne comprend ni la France ni son Histoire. Or l'Histoire est un fil aussi invisible qu'incassable. À vouloir le tordre, on se perd, comme le précédent président en a fait l'expérience.

Y a-t-il un symptôme qui exprime cette erreur de parallaxe ? Oui, ce symptôme, il est le même depuis des décennies, des décennies où, trop rarement, nos dirigeants ont su comprendre et formuler l'Histoire au présent. Pour eux tous, depuis ces décennies, l'enjeu et la difficulté sont les mêmes : entrer dans la modernité, adapter notre pays à la modernité, réformer et moderniser. Et pour eux tous, la paresse consiste à importer en France des schémas préétablis, préconçus, prédigérés, irréfléchis et inadaptés.

Chacun constate que la France ne tourne pas le dos à la modernité, qu'elle continue à veiller aux avant-postes du progrès scientifique . Il n'y a donc pas d'impossibilité qui la bride. En revanche, chacun constate que, dans les sciences sociales, elle décroche. Pourquoi décroche-t-elle ? À cause de cette paresse de ses chefs et de l'inadaptation des structures sociales, morales, culturelles, universitaires, linguistiques, et autres, qu'ils tentent d'imposer à notre vieux peuple héritier de la longue histoire d'un vieux pays. Paresse, oui, et fébrilité.

L'angoisse de l'arrivée de populations de cultures très différentes sur notre sol qui devient le leur aussi explique la fébrilité de dirigeants que leur formation n'a pas préparés à l'envergure de l'époque. Et puis, la pression de modèles étrangers, américain en particulier, qui espèrent nous imposer leur mode de consommation et de pensée les déroute et leur fait perdre leur propre regard sur la nécessité locale.

Si l'on veut mieux comprendre ce que je veux dire, eh bien, Emmanuel Todd et Hervé Le Bras s'étonnent de constater en Bretagne un vote qu'ils qualifient de "catholique zombie" : la pratique religieuse catholique y est devenue marginale, mais la structure du vote politique y reste la même qu'à l'époque du règne du catholicisme, et ses motivations aussi. Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est que ce n'est pas le catholicisme qui a fait les Bretons à son image, mais tout au contraire, que les Bretons se sont taillé un catholicisme historique qui leur ressemble, qui est (ou était) à leur image, adapté à leurs pratiques sociales qui, elles, sont d'ordre culturel, d'ancrage profond, indépendant des questions ethniques ou politiques, et qui trouvent toujours un moyen d'adapter les modernités successives à leur façon de voir et de vivre.

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Il faut donc leur dire, et leur répéter, que l'enjeu de l'époque n'est pas d'adapter notre pays à la modernité, car celle-ci n'est pas d'emblée universelle, elle a vocation à adopter des traits divers, d'une diversité en elle-même féconde. Ce qu'il faut, et c'est beaucoup plus difficile, mais beaucoup plus grand et beaucoup plus susceptible de leur dessiner une place dans l'Histoire, non seulement l'Histoire de la France, mais celle de l'Europe et du monde, ce qu'il faut, donc, c'est adapter la modernité à notre Histoire.

S'ils veulent mon opinion de façon plus précise et plus détaillée, je me tiens à leur disposition.

30/05/2015

Bienvenue au nouveau nom de l'UMP et à ses tôles à venir

Aujourd'hui, l'Union pour un Mouvement Populaire change de nom, contre l'avis de l'opinion publique.

Sans remonter très loin, examinons les changements de nom des partis politiques sous la Ve république : L'UNR, parti présidentiel, devient l'UDR avant les législatives de 1967. Elle se prend une tôle. La SFIO devient le PS en 1971 et se prend une tôle aux législatives suivantes en 1973 et à la présidentielle de 1974. Le Centre Démocrate et le Parti Radical adoptent l'étiquette des Réformateurs en 1971 et se prennent aussi une tôle en 1973. Les divers partis giscardiens changent de nom en 1976-77 et forment finalement l'UDF après les législatives de 1978. Ils se prennent une tôle à la présidentielle de 1981 et aux législatives qui suivent. L'UDR devient le RPR en 1976 et se prend des tôles à toutes les élections suivantes. Le RPR, enfin vainqueur, s'empresse de se transformer en UMP sous l'égide de Juppé, et manque de se prendre une tôle à la présidentielle suivante, miraculeusement sauvé par Le Pen et par Chevènement. L'UDF change de nom en 2007 en se prend une série mémorable de tôles. L'UMP, après avoir été enfin une fois victorieuse, s'empresse de changer de nom et...

Bienvenue donc au nouveau nom de l'UMP et aux tôles à venir.

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10/05/2010

La couverture de mon prochain livre.

Je ferai paraître très prochainement un livre de 256 pp (format in 8°) contenant ce qui reste des comptes des trésoriers et receveurs généraux de Bretagne pour la période 1420 - 1433. Les historiens Dom Hyacinthe Morice et Dom Guy-Alexis Lobineau ont publié voici trois siècles de courts fragments de leur source. Cette publication permettra à tout un chacun d'avoir un accès à des documents qui, jusqu'ici, sont cantonnés à l'état de manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

L'ouvrage coûtera 20 Euros et sera principalement vendu par Internet. On pourra aussi télécharger une version sous pdf dans des conditions auxquelles je réfléchis encore.

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06/03/2010

Parution de mon nouveau livre : la Réformation des Fouages de 1426 (Léon).

Mon nouveau livre (je l'avais annoncé ici) est enfin paru. Il s'agit de la quatrième partie de la Réformation des fouages de 1426, consacrée à l'ancien diocèse de Léon, que l'on peut cerner schématiquement en énonçant qu'il recouvre tout ce qui est à la fois au nord de Landerneau et à l'ouest de Morlaix.

Je présente ce travail dans l'une des cases de la colonne de gauche à droite.

Disons qu'il s'agit du plus ancien recensement à grande échelle d'Europe, qui a concerné le duché (et seulement lui), dans les années 1426 et suivantes.

Albert Deshayes, spécialiste des noms bretons, a bien voulu donner un éclairage à ce travail par une introduction qui ravira tous ceux que la langue bretonne intéresse.

La librairie Dialogues, à Brest, la plus grande du Finistère, a déjà mis ce livre en place dans ses rayons.

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06/10/2009

Fresques de l'église de Lamber en Ploumoguer (29).

Voici trois photos des fresques qui ont été retrouvées sur le pilier du chœur du côté de l'Évangile de l'église de Lamber en Ploumoguer, dans le Finistère, autrefois dans le Léon. Elles devraient dater du XIIIe siècle et on y remarque l'écu des Mesgouez (un chevron et trois trèfles de gueules). Je n'ai pas réussi à charger les photos correctement, elles doivent être regardées verticalement (sauf la 3e qui est dans le bon sens).

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12/04/2009

Pâques : le message chrétien a été une grande révolution historique.

L'apparition du judaïsme a été une première révolution, en ce sens qu'il a prôné l'abandon définitif du sacrifice humain. C'est l'acte fondateur du judaïsme : le père doit sacrifier son fils aîné, il l'accepte, puis au dernier moment, l'agneau est substitué au fils, le sacrifice animal remplace délibérément le sacrifice humain. En ce sens, le judaïsme est un incontestable progrès.

Mais le judaïsme a un inconvénient : il se limite à une catégorie d'"élus", qui doivent asperger leur seuil avec du sang pour que leur dieu les reconnaisse.

L'époque d'apparition du christianisme est celle où, c'est ce que disent de nombreuses études, le judaïsme cesse de se fermer sur lui-même pour s'engager dans le prosélytisme, il fait diaspora, une diaspora qui va traverser les millénaires. C'est sans doute dans cet élan que s'inscrit l'apparition de Jésus. Et Jésus met fin au sacrifice animal : le monde sacrifie une fois pour toutes un agneau, lui, le Christ, agneau sacrifié, et c'est le pain qui remplace la viande de l'agneau, cependant que le sang aspergé sur le seuil devient le vin que l'on ingurgite dans le rite, le sang destiné à guider le choix du dieu descend ainsi directement vers le coeur. C'est la révolution historique première : désormais, c'est la pureté du coeur qui est l'aune de l'examen divin.

Lié à cette idée, le principe qu'aucun précepte, fût-il religieux, ne peut prévaloir sur le soulagement de la souffrance et de la détresse : le médecin qui a à choisir entre le respect du shabat et les soins à un malade doit choisir les soins, le champ dont la moisson est réservée pour des raisons religieuses doit fournir de la nourriture à qui meurt de faim devant lui, la femme adultère ne mérite pas la lapidation (au passage, on juge que le Christ aurait certainement approuvé l'usage du préservatif destiné à protéger la vie d'autrui). Et le précepte décisif est que l'on doit aimer son prochain, quel qu'il soit (ce qui achève de légitimer le prosélytisme). Il n'y a aucune règle au-dessus de celle-là, aucune obligation de convertir qui que ce soit, aucune intolérance à développer, rien, juste qu'il faut aimer, indéfiniment.

Amour, paix, soulagement de la souffrance, soumission des règles aux contingences humaines, cette révolution-là est d'actualité et, même si l'on peut se méfier des institutions religieuses quelles qu'elles soient (parce que comme toutes les institutions, elles défendent plus leur intérêt d'institutions que les valeurs qu'elles affichent), les hommes qui portent le message de cette révolution-là, quels qu'ils soient, méritent qu'on les écoute.

Et le jour de Pâques est l'occasion de le dire, surtout quand on commence à trouver rares parmi les serviteurs du message chrétien la trace du message lui-même.

22/03/2009

Quand l'État français pirate les pirates.

Connaissez-vous Haïti ? il m'arrive d'en parler sur mon blog. C'est une république tourmentée qui occupe un gros tiers de l'île de Saint-Domingue (ou d'Haïti) dans les Grandes Antilles, à quelques encâblures de Cuba. Ce fut la première décolonisation, en 1804, après avoir été une colonie française pendant un bon siècle. Le personnage emblématique de cette décolonisation se nomme Toussaint Louverture.

C'est en 1697 que le roi de France Louis XIV obtint la cession de cette partie de Saint-Domingue aux dépens de l'Espagne. Comment y parvint-il ? par un pur acte de piraterie.

Il y a, près de la côte nord de l'île, une plus petite île dont le nom est, lui aussi, bien connu : l'île de la Tortue. Au XVIIe siècle, cette île était l'un des principaux refuges des flibustiers et proscrits de tout poil dans les Caraïbes : on y trouvait pirates, corsaires, et huguenots, entre autres. Il se trouve que ces forts personnages (Frères de la Côte et boucaniers, par exemple) étaient majoritairement français et qu'ils avaient commencé à essaimer de la petite île sur la grande, et ils y avaient fondé de véritables établissements, du solide.

Louis XIV, qui n'avait pas froid aux yeux, prit argument de la nationalité de ces gens pour réclamer le territoire qu'ils occupaient. Pour la plupart d'entre eux, il les aurait envoyé aux galères, ou brusquement exécutés, mais du moment qu'il pouvait se servir d'eux...

Eh oui, le premier des pirates, c'était, déjà, l'État français.

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14/03/2009

1426 Léon : le dépliant complet.

Voici sous pdf et sous jpeg le dépliant complet présentant la Réformation de 1426, tome consacré à l'ancien diocèse de Léon (partie du département du Finistère située à la fois au nord de Landerneau et à l'ouest de Morlaix).

Ici la face externe, là la face interne.

13/03/2009

Vous pouvez m'envoyer des timbres.

Voilà, j'ouvre dès aujourd'hui la souscription de mon prochain ouvrage, le dépliant sera bientôt téléchargeable ici.

Je rappelle que, compte tenu du profil de ces livres, j'ai créé moi-même la société pour les éditer.

Je vends par Internet depuis le début (2001) et par correspondance, j'écris à une grande quantité de gens. Le démarrage est toujours un peu difficile. Si vous voulez m'y aider, vous pouvez m'envoyer des timbres au tarif - 2O g, rapide.

Un premier aperçu du dépliant :

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10/02/2009

La révolution est-elle possible ?

Dans un beau texte dont Quitterie se fait aujourd'hui l'écho, Fred Vargas analyse la situation de l'espèce humaine sous l'angle historique de la longue traîne : il y a eu la révolution néolithique (voici environ 8000 ans), il y a eu la révolution industrielle (au XIXe siècle), nous vivrions la troisième révolution, celle d'une économie plus naturelle, plus recyclante, un retour à l'humain et à l'organique.

Fred Vargas donne là le meilleur d'elle-même. L'entrée dans l'ère post-industrielle est en effet une révolution très profonde. Personnellement, j'aurais placé une révolution de plus, parce qu'elle a coïncidé avec l'invention de la charrue et une modification radicale des rapports de production, mais peu importe, l'essentiel est que la rupture d'époque que nous constatons est infiniment plus intense que celles que nous avons vécues dans les dernières décennies. C'est un fait.

Et ce sont les entrailles du peuple qui gargouillent.

C'est de là que monte le grincement annonciateur de l'entrée dans cette révolution.

Premier signe : la résistance du marché aux aspirations de la population. Les gens veulent consommer sain et propre, et sans carbone, mais les puissances du carbone ont tellement verrouillé le marché que celui-ci ne peut pas aller vers les goûts des consommateurs. À n'en pas douter, la profondeur de la crise actuelle vient de là, de cette incapacité du marché à agir selon les lois organiques du marché. Et si le verrou demeure, comme un couvercle sur une marmite, eh bien, tôt ou tard, ça pète. C'est ce qui arrive.

Deuxième signe : l'atmosphère électrique dans laquelle le moindre événement produit des éclairs. En France, depuis déjà assez longtemps, il n'y a plus de contrepouvoirs, Montesquieu gît dans une mare de sang. Le seul contrepouvoir, c'est la rue. On l'a vu en 1984 dans la résistance de l'école privée, en 1993 contre la loi Falloux, en 2006 contre le CPE : c'est la rue qui peut bloquer les décisions des politiques lorsqu'elles paraissent injustes, disproportionnées, mal fagotées, voire liberticides.

Au moment de la dernière élection présidentielle, on nous expliquait très perspicacement que les gens étaient si abattus qu'ils en avaient perdu l'espoir d'être écoutés. Et c'est au milieu de cet abattement profond qu'est apparue la plus extraordinaire mobilisation pour une élection présidentielle que l'on ait vue depuis des décennies, les passions s'étant enflammées pour savoir lequel des candidats serait le mieux à même de déverrouiller la société française.

Il faut le dire, dans ce contexte, François Bayrou a incarné l'espoir d'une mobilisation citoyenne capable de s'élever à chaque occasion utile contre les projets les plus effrayants du pouvoir. Hélas, ce magistère moral, ce recours à l'opinion publique et à la rue, qui lui aurait été naturellement reconnu, n'a finalement pas correspondu à l'esprit tacticien de Bayrou, et le malentendu s'est dissipé, laissant le peuple grosjean comme devant, face à des politiciens obsédés par leur carrière et leur destin, et à des problèmes qui demeuraient pendants, sans cesse aggravés, notamment le réchauffement climatique, qui est la menace la plus épouvantable que connaisse l'espèce humaine aujourd'hui.

Privés de chef, les gens se sont d'abord retrouvés dans un abattement plus profond encore qu'auparavant, que nourrissait le très vif dégoût que leur inspirait l'infecte cour monarchique organisée autour de l'Élysée.

Aujourd'hui, il n'y a plus de chef, mais peu à peu, l'idée fait son chemin que les chefs ne sont pas nécessaires et que la révolte est plus forte si elle se fait pour elle-même, sans calcul, sans autre moteur que l'indignation et la colère.

Oui, en 2009, étant donné l'incapacité de notre organisation politique, en France comme dans beaucoup d'autres pays, à faire face aux enjeux les plus cruciaux de notre époque et aux mutations historiques inéluctables, la révolution est possible, la vague de révolte monte.

En France, les révolutions se font au printemps ou en été, le temps que la sève monte. C'est donc une affaire à suivre, qui peut aller très loin.

Or il faut le comprendre, cette révolution aura pour effet l'abolition de la Ve république et la fin de l'asservissement de toutes les forces politiques à l'obsession présidentielle des candidats. Que ceux qui jugent aujourd'hui le méditent.

03/01/2009

L'hiver 1709

Juste un mot en passant pour rappeler que brrrr en 1709, il y a tout juste 300 ans, à Paris, le vin gelait dans les tonneaux (quel gâchis !) et on traversait la Seine à pied, parce qu'elle était gelée.

Ici, en Bretagne, ce sont mes bûches que je trouve couvertes de givre le matin. Brrrr.

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19/12/2008

Automne 1788 : la révolution part de Bretagne.

Voici 220 ans, la révolution est née en Bretagne. Dans l'été, un mouvement d'insoumission des élites aboutissait à des arrestations. A l'automne, le parlement de Rennes était en quasi-rébellion. On voit aussi des émeutes frumentaires, à Quimper par exemple. C'est de Bretagne que la Révolution française est partie.

Ce constat m'a frappé en lisant les chiffres exceptionnels de la mobilisation des lycéens à Quimper jeudi.

Mais en France, on ne fait pas la Révolution en hiver et c'est en été suivant que se sont produits les événements décisifs. Qui sait ?

J'ai pensé que ce rappel intéresserait Quitterie Delmas.

11/12/2008

Grèce : ils ont enterré la hache de guerre. Dommage.

Connaissez-vous le Chalcolithique ?

Non ? Dommage. Cette mauvaise réponse vous condamne à aller immédiatement coiffer le bonnet d'âne et à vous mettre au piquet le nez au mur. Et en slience.

Il y a trois âges de pierre : le paléolithique, le mésolithique, le néolithique. Au paléolithique, les habitants sont tout à fait nomades ; au néolithique, ils découvrent l'agriculture, des réseaux commerciaux élaborés, et des phases sédentaires plus ou moins longues. Le néolithique commence voici 8000 ans environ dans nos contrées et dure environ 6000 ans. Puis les âges de pierre débouchent sur ceux des métaux : le cuivre, puis le bronze, enfin le fer. Après la fin du néolithique, on passe progressivement de la protohistoire à l'Antiquité.

Le chalcolithique est la période transitoire où coexistent les instruments du néolithique et ceux du cuivre, voici environ 4500 ans. C'est de cette époque que date l'extraordinaire trésor de plusieurs dizaines de haches de cuivre qui vient d'être découvert en Grèce.

Elles ont été enterrées à l'époque et personne n'est jamais venu les récupérer... Dommage, une telle fortune...

Quoi ? vous attendiez que je vous parle de l'actualité, des universités occupées, de l'agitation qui essaime en Europe ? Allons, quelle drôle d'idée...

05/12/2008

Avant-première : l'une des cartes de mon futur livre.

En avant-première du livre pour lequel je vais bientôt quitter Paris, voici l'une des six cartes héraldiques qui illustreront cet ouvrage :

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24/11/2008

Comment je suis devenu le dernier président des JDS de Paris.

C'est une note curieusement liée à l'actualité, que je fais en particulier pour ceux de mes lecteurs qui aiment que je leur fasse les "belles histoires de l'Oncle Paul" du centrisme et de la famille démocrate française.

En 1994, le Centre des Démocrates Sociaux (CDS) vivait ses dernières heures. Il était à bout de souffle après dix-huit ans d'existence, sa dynamique avait disparu avec son fondateur, Jean Lecanuet. L'année 1994 fut émaillée de non moins de deux congrès du CDS, le premier à Rouen, ville longtemps dirigée par Lecanuet, le deuxième à Paris porte de Vincennes, sur la pelouse de Reuilly.

La décrépitude du CDS avait commencé vers 1991-92 et je me souviens d'avoir vu pour la dernière fois Lecanuet, au tout début 1993, lors des voeux annuels du président du Sénat (Monory), très amaigri, frêle, soutenu par deux personnes. Il est mort peu de mois après, on m'a dit que c'était d'un cancer de la peau dû à un excès d'UV.

Au moment de la mort de Lecanuet, Bernard Bosson, jeune maire d'Annecy et fils du sénateur Charles Bosson, centriste historique, était le seul candidat déclaré à sa succession. Il y avait eu auparavant une tentative de Dominique Baudis, alors maire de Toulouse et ancien président des Jeunes Démocrates (modèle 1965), mais sans aboutissement réel, avec plutôt une balkanisation du mouvement. J'en parle peu, parce que c'était un moment où j'avais choisi de prendre mes distances.

Quoi qu'il en soit, dans l'été 1993, François Bayrou, qui recevait l'Université d'Été des JDS sur ses terres des Pyrénées Atlantiques (à Biarritz), s'aperçut que les conditions étaient réunies pour qu'il pût se présenter à son tour à la présidence du CDS. Il le fit peu après.

Au moment où il annonça son intention, Bosson faisait la quasi-unanimité, caracolant dans toutes les enquêtes, bref, c'était gagné d'avance pour lui.

Or le congrès avait été prévu de longue date pour se tenir à Rouen, au printemps 1994. Pour une raison que j'ignore, l'idée vint qu'il serait difficile de voter pour un nouveau président lors de ce congrès, sans doute en raison des élections européennes qui devaient avoir lieu en juin suivant et où Baudis serait en définitive tête de liste commune UDF-RPR. Bosson, qui avait toutes les cartes en mains, qui pouvait tout, commit la faute d'accepter ce report qui devait le placer en positio défensive pour les six mois suivants et, en définitive, le faire perdre.

Le congrès fut évidemment une mare aux grenouillages. Son moment le plus fort, dans mon souvenir, fut la montée à la tribune de Valéry Giscard d'Estaing, parce qu'il était détesté par la salle. Il traversa celle-ci de part en part, du fond jusqu'à la tribune, au milieu du silence glacial des 1500 délégués. Puis, parce que c'est un grand orateur, en quelques phrases où il s'exprimait sur Jean Lecanuet (mort depuis peu), VGE souleva un tonnerre d'applaudissements et il parvint ainsi à ressortir encore sous les applauddissements, un véritable tour de force.

Et pourtant, à l'automne, lorsqu'il m'est arrivé de dîner à la table de Bayrou au ministère de l'Éducation Nationale où se tenait son équipe de campagne (Bosson étant mieux implanté au siège du CDS), Bayrou nous a confié à quel point l'antagonisme avait été fort entre le grand bourgeois Giscard et le méritocrate Lecanuet, un choc culturel.

Entre-temps, j'avais dirigé l'équipe qui répondait au courrier de la liste conduite par Baudis pour la campagne européenne de juin 1994. Là, nous avions gagné, avec d'ailleurs difficulté, et j'avais pu constater la constitution d'une ligue des gérontes de l'UDF (VGE, Monory et Barre) autour de la candidature de Chirac pour l'élection présidentielle qui devait avoir lieu l'année suivante.

Bosson, lui, était très engagé auprès de Balladur, ainsi que le président de la fédération CDS de Paris, le conseiller de Paris et neveu de Jacques Barrot, Jean-Charles de Vincenti. Les balladuriens se groupaient donc autour de Bosson, c'était logique. cela avait la conséquence de fournir à l'adversaire de Bosson le réseau de ceux qui penchaient plutôt pour Chirac.

L'Université d'Été des JDS eut lieu au Pradet, dans les hauts du Var, cette année-là. L'équipe sortante des JDS, conduite par Jean-Luc Moudenc, ne s'en occupa guère et l'équipe entrante n'avait pas encore été élue. Comme j'avais organisé plusieurs universités d'été quelques énnées plus tôt, je pris (sans mandat) la chose en mains et je me revois, en juillet 1994, tout seul (la secrétaire Chantal Renaud était en vacances), il faisait très chaud, portant des cartons entiers de lettres à l'Assemblée Nationale, d'où elles étaient expédiées sous le timbre de plusieurs députés (il me semble que c'est Jean-Christophe Lagarde qui, comme numéro 2 de l'équipe sortante et encore je crois assistant parlementaire, finit par organiser cette expédition).

De ce fait, après la campagne européenne, je me retrouvais au milieu des événements. C'est à l'Université d'Été que nous avons élu Christian Bartholmé (qui vient de se manifester à moi sur Facebook) dernier président des JDS. Il était pour Bosson et pour Balladur, comme d'ailleurs Lagarde et la plupart des présents.

C'est le moment où j'ai scellé mon deal avec Claude Goasguen, par l'entremise d'un jeune du XIIe qui se nommait Pierre-Alexandre Kropp. Goasguen soutenait Chirac (dont il était proche) et Bayrou avec lequel il avait fait ses premières armes comme JDS (lui aussi) quinze ans plus tôt. Retrouvant mon président des JDS Éric Azière, je me suis ainsi retrouvé intégré à l'équipe de campagne de Bayrou et je venais plusieurs fois par semaine prendre le courrier reçu par Bayrou (émanant de militants), auquel je répondais en utilisant les textes et discours de Bayrou. J'avais fait ça pour Baudis aux Européennes (avec trois collaboratrices) et je continuais seul pour Bayrou.

Cette campagne dura près de trois mois et j'en garde une foule de souvenirs chaleureux.

Parmi eux, cette réunion avec Bayrou dans la grande salle du rez-de-chaussée qui donne sur le jardin intérieur du ministère, où Bayrou rencontrait les vingt ou trente cadres JDS qui le soutenaient.

- Alors, pour la présidentielle, vous allez voter pour qui ?

- Pour Balladur.

- Pour Balladur.

(Le CDS avait choisi de soutenir officiellement Balladur et les jeunes, très anti-chiraquiens, étaient presque tous sur cette ligne, Bayrou lui-même soutenait officiellement Balladur qui était son chef de gouvernement).

- Pour Balladur.

- Pour Balladur.

La parole vint à moi, le dernier :

- Pour Chirac.

Silence.

- Eh bien, vois-tu, me dit-il, si j'ai choisi de soutenir Balladur, c'est pour éviter que la porte se referme sur la candidature unique.

Au passage, on voit la clairvoyance de Bayrou pour qui Chirac (qui était pourtant au fond du trou dans les sondages) restait le favori de l'élection et Balladur celui qui permettait d'éviter la candidature unique et stalinienne d'un monolithe de la droite et du centre droit.

Or c'était paradoxal car, dans le même temps, Balladur annonçait que, s'il était élu, il rassemblerait l'UDF et le RPR dans un seul parti (ce que Chirac fera plus tard sous le nom d'UMP avec ceux de l'UDF qui le rejoindront, la majorité des élus), cependant que Chirac garantissait que, s'il était élu, il laisserait existence et pleine autonomie à l'UDF, ce qu'il a d'ailleurs fait.

On voit à quel point les choses étaient confuses et on se battait à front renversé.

Ce débat de structure soulignait la péremption du format CDS. Et, lors du congrès qui eut lieu en terre chiraquienne , à Paris, à la fin de l'année 1994, l'avenir se formulait à travers lui : Bosson voulait un grand parti de droite et du centre droit (voter pour lui revenait à créer une CDU à la française, ancrée à droite) sous la houlette de Balladur ; Bayrou voulait un grand parti occupant l'espace central, qui aille de Balladur à Jacques Delors. Dans les deux cas, le CDS, comme tel, était appelé à se fondre dans un mouvement plus large.

Ce congrès rassemblait des délégués des fédérations départementales (à la manière de ce qu'on vient de voir au congrès socialiste de Reims). La veille du vote, les deux maîtres ès réseaux, Yves Pozzo di Borgo et Éric Azière, avaient pronostiqué l'un que Bayrou aurait 667 voix, l'autre qu'il en aurait 664, il en eut, si ma mémoire est bonne, 661, qui représentèrent 57 % des délégués, nous avions gagné.

Vint l'élection municipale. Suivant mon deal avec Goasguen, je fus élu adjoint au maire du XVIe arrondissement et celui qui m'avait permis d'arriver là, Kropp, devint conseiller du XIIe arrondissement.

Puis il fallut préparer le congrès par lequel le CDS devait se fondre dans une entité (à peine) plus grande, Force Démocrate.

La situation des bossono-balladuriens à Paris devenait très inconfortable par la double pression des chiraquiens et des bayrouistes. Ils finirent par jeter l'éponge et par quitter le CDS, vers septembre 1995 si ma mémoire est bonne.

Jean-Manuel Hue s'en alla donc, quittant la présidence des JDS de Paris, et emmenant la quasi-totalité des cadres et le plus grand nombre des adhérents de la fédération. De ce bureau fédéral décimé, il restait deux vices-présidents et moi, qui en étais devenu membre de droit par le fait de l'élection, et quatre autres, dont Kropp.

Il y eut une réunion pour pourvoir à l'intérim en attendant le congrès. Elle eut lieu dans un très petit bureau du rez-de-chaussée de l'aile du ministère de l'intérieur que Goasguen avait prise pour son éphémère ministère de la Réforme de l'État. Hervé Bénessiano, aujourd'hui premier adjoint au maire du XVIIe arrondissement et depuis toujours bras droit de Goasguen (et accessoirement mon premier président des JDS de Paris quand j'ai adhéré en 1981), présidait la séance.

Les deux vices-présidents revendiquaient la présidence intérimaire et se chamaillèrent un certain temps. le premier, Vincent C, était le jeune de service du VIIe arrondissement (sous la houlette de Pozzo), le deuxième, Philippe Chaumont, était du XIVe que Goasguen venait de quitter pour rallier le XVIe arrondissement en vue de prendre une circonscription législative (ce qu'il fit en 1997).

Comme il était impossible de mettre les deux vice-présidents d'accord l'un avec l'autre et comme il n'existait aucune disposition permettant de trancher entre eux, j'ai fini par proposer que, puisque j'étais le plus ancien dans le grade le plus élevé (comme on dit dans l'armée), j'assumerais l'intérim, le temps de participer au congrès fondateur du nouveau parti, après quoi j'organiserais sous trois mois une AG où serait élue l'équipe dirigeante du nouveau mouvement de jeunes à Paris.

Je sentis que Kropp et les trois autres membres de base du bureau étaient soulagés par cette proposition. Les deux vice- restèrent cois un instant, puis commencèrent à mettre mon intégrité en cause.

Là, c'était trop, je tapai du poing sur la table, j'indiquai que j'assumerais l'intérim avec le titre de coordinateur , que l'un des membres non-titrés serait secrétaire, l'autre trésorier (fonctions statutaires) et que tous les autres seraient vice-présidents. Quelqu'un avait une objection ?

Non. Ils n'osèrent pas.

Le nouveau secrétaire émit l'idée qu'il vaudrait mieux que je prenne quand même le titre de président et ne fut pas contredit.

Tout le monde signa le PV que nous allâmes aussitôt déposer à la préfecture.

Voilà comment je suis devenu le dernier président des JDS de Paris, en un temps lointain, l'automne 1995, dont je me souviens avec plaisir maintenant que je suis entièrement tourné vers l'avenir avec Quitterie Delmas.

23/09/2008

Le monde en quête d'un modèle global.

La France a eu un modèle : jacobin (c'est-à-dire centraliste), autoritaire, colbertiste. Ce modèle ne résiste pas à la construction européenne, qui chemine vers un hybride à base de modèle fédéral allemand. Aujourd'hui, cependant, cemodèle n'est pas mort : c'est la Chine qui l'incarne et qui le défend. J'entends d'ici les hurlements de mes lecteurs effarés : "Comment, la Chine !? cette odieuse tyrannie !" C'est que le modèle français n'est pas que démocratique.

Quoi qu'il en soit, le fait que ce soit la Chine qui défende cet aspect de la tradition française n'est pas étranger à la pénétration de ce grand pays sur les terres africaines : il y retrouve des références connues.

Plusieurs leaders historiques de la révolution chinoise de l'époque maoïste avaient fait leurs études en France, ou y avaient séjourné longtemps dans leur jeunesse. C'était le cas en particulier de Tchou-en-Laï, ministre des Affaires Étrangères de Mao. Leur imprégnation parisienne rejaillissait sur leur conception institutionnelle et quelque chose en survit qui fait que le modèle français (dont on connaît la capacité à procurer de la stabilité et de la paix civile) se prolonge paradoxalement dans le modèle chinois.

C'était d'ailleurs aussi le cas dans l'Union Soviétique. Que l'on ne croie pas que j'en sois nostalgique, puisqu'il s'agissait d'un régime authnetiquement liberticide, mais on doit reconnaître que certains principes éminemment français, tels que la laïcité, ont profondément régressé depuis la chute du Mur.

Face au modèle français, il y a toujours eu le modèle britannique. Aujourd'hui, c'est le modèle américain. Il sert de modèle global.

En effet ce monde de violence, de terrorisme endémique, de cruauté, d'inégalité croissante, de bigoterie vénale, c'est l'Amérique, ce sont les défauts de l'Amérique dilatés à l'échelle de l'espèce humaine.

Il a d'autres avantages, reconnaissons-le, notamment en matière de liberté individuelle, de liberté d'expression, mais ces avantages sont chaque jour battus en brêche par une idéologie sécuritaire de plus en plus dangereuse, qui se répand des États-Unis au reste du monde, même à l'Europe.

Entre ces deux modèles, emplis de défauts mais riches de qualités, d'autres émergent, qui peut-être permettront de trouver des synthèses de paix civile, de laïcité, d'équité. On peut rêver.

14/06/2008

Coetivy par Missirien.

Deuxième généalogie fournie par Guy Autret de Missirien. On voit assez bien comme elle a servi au Père Anselme. Dans le registre du Cabinet d'Hozier, elle est accompagnée d'un texte d'une autre main, qui se dit basé sur les travaux de Missiren et qui reprend (en les augmentant parfois) les éléments donnés par Missirien, précédés d'un chapeau dans la manière de ce généalogiste, ce qui indique peut-être un échange de travail entre Missirien et d'Hozier.
 
Coetivy

- Prégent Ier, seigneur de Coetivy, épousa selon des mémoires que je n’estime pas véritables Adelice, fille de Guiomarch de Léon.

Alain
Janne, femme de Hardi de Lohéac, frère puîné de Eudon, maréchal de Bretagne 1249

- Alain Ier, sire de Coetivi, duquel je ne sais le mariage, fut père de Prégent II.

- Prégent II, seigneur de Coetivi, vivait aux années 1250 et 1260 et épousa Plesou de Kerlehc (sic pour Kerlec’h), dame dudit lieu, fille de Éon et petite-fille de Hervé, seigneurs de Kerlehc, ladite de Kerlehc portait d’azur semé de sonnettes ou grillets d’argent.

Prigent III
Sibile de Coetivi eut en partage la terre de Kerlehc et épousa Bernard du Chastel, fils puîné d’autre Bernard, lequel prit le nom de Kerlehc, retenant les armes du Chastel avec un lambeau d’azur, et de ce mariage sont issus les seigneurs de Kerlehc, de Tresviguidi (Tréziguidy), de Reserno, de Langalla, du Rusquec, de Quistinic et autres du nom de Kerlehc.

- Prigent III, seigneur de Coetivi, duquel je ne sais non plus le mariage, fut père d’Alain II.

- Alain II, seigneur de Coetivi, 1342, son mariage m’est inconnu.

Prégent IV
Hervé de  Coetivi épousa Constance de Rodalves (Rodalvez) et furent père et mère de Constance de Coetivi, femme d’Alain seigneur de Kerlouan.

- Prégent IV, seigneur de Coetivi, épousa Sibile de Coetivi, sa parente, laquelle Sibile épousa en secondes noces Alain de Knechcan.

Prégent V
Alix, femme de Derien de Rodalves (d’azur à une fasce d’or chargée de trois roues de gueules), d’où sortit Jan, seigneur de Rodalves, qui fut curateur d’Alain, sire de Coetivi, son cousin germain, le contrat de mariage est de l’an 1352, ladite Alix épousa en secondes noces l’an 1366 Alain, seigneur de Lesormel (d’azur à trois bandes d’argent).

- Prégent V, sire de Coetivi, épousa Catherine de Rosmadec (d’or à trois jumelles de gueules), fille de Riou de Rosmadec et de Catherine du Pont.

Alain

- Alain III, sire de Coetivi, eut pour femme Alix et fut père de :

Prégent
Alix, femme 1e de Robert, seigneur de Kerouzéré, 2e de Geffroy de Launay, chevalier.

- Prégent VI, sire de Coetivi, épousa Thiéfaine Grenguen (d’or fretté de gueules accompagné de semé de roses de gueules), fille de Messire Alain de Grenguen, seigneur du Forestic ; ledit Prégent mourut l’an 1384 et ladite Thiéfaine se remaria avec Messire Guillaume de Launay, chevalier, seigneur de Trousilit.

Alain
Olivier de Coetivi, partagé le 15 août 1402, a fait branche que je ne connais pas.
Alix de Coetivi, femme de Geoffroy Tournemine, seigneur de Kermelin, et en secondes noces de Robert, seigneur de Kergroadès.
Perrine de Coetivi, femme de Yvon, seigneur de Crec’hquérault (d’argent à trois tours de gueules).

- Alain IV, sire de Coetivi, épousa Catherine du Chastel et fut père de :

Prigent, amiral
Alain, cardinal
Christofle
Olivier
Guillaume
Bernard
Alix de Coetivi, mariée à Penmarc’h le 5 août 1431
Méance de Coetivi, femme de Jan de Langueoues
Ysabeau de Coetivi

- Olivier, sire de Coetivi, épousa Marie de Valois et laissa Charles et ses soeurs.

- Charles, sire de Coetivi, épousa Janne d’Orléans et par contrat du 26 juin 1497, passé en la ville de Saintes, par lequel il est qualifié “Très haut et très puissant seigneur”, il vendit à noble et puissant Jan, seigneur du Juhc (sic pour Juch) et à Louise le Baillif, sa femme, les seigneuries de Coetivi, Menant, Forestic et Trégouron, lesquelles terres Marie du Juhc, fille desdits Jan et Louise le Baillif porta en la maison du Chastel par son mariage avec Tangui, sire du Chastel.

Note : au sujet des armes de Grenguen, Missirien a expliqué dans sa lettre à d’Hozier :

"Je n’ai trouvé les armes du Grenguen qu’en un ancien sceau de l’an 1300 qui porte un fretté et des roses en chaque vide du fretté. J’y ai ajouté les blasons au hasard et était : d’or fretté de gueules accopagné de roses sans nombre du même."

Compte de Jean Droniou 1426-28 (suite et fin).

Étrennes

À M. d’Alençon
À Messire Bretran de Tréal
Au vicomte du Fou (Faou)
À M. d’Estampes
À Tritan de la Lande
À Messire Jehan de Kermellec
À Richard l’Abbé, écuyer du duc
À Amaury Marquier, écuyer du duc
À Mgr le chancelier
Au bâtard d’Alençon
Messire Jehan de Coetvannec (Coetevennec)
À la reine de Sicile fille du duc
À Mlle d’Alençon
À Mlle de Porhoet
Au sire du Gavre
À Thomas du Chastel
À M. l’évêque de Saint-Brieuc
À l’évêque de Léon
Au sire de Rostrenen et au sire de la Hunaudaie, de M. le comte
À Alain Coaynon
À Bertran Huchet
À M. Pierres de Bretagne
Au beau neveu d’Alençon
Au vicomte du Fou
À Jehan de Fontenailles pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Pierres de Beaucé et Alain Coaynon pour avoir été en ambassade vers les dames de Laval et de Vitré, mandement du 23 août 1428
À Jehan Jorce lieutenant de Pontorson et Jehan Duglas, écuyer du sire de Talbot, 12 hanaps d’argent, mandement du 31 août
À l’archidiacre du Désert, Guillaume l’Évesque et Alain Coaynon pour aller en ambassade vers le duc de Bethford, mandement du 31 août
Au vicomte du Fou pour le soudoi de 11 hommes d’armes et 8 archers qui étaient sous lui au siège de Bouveron, mandement du 6 septembre

le duc à Auray à la mi-août

À l’évêque de (?) qui fit le service à la Notre Dame de septembre à l’Ermine devant le duc
À Olivier du Hancoet pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Guillaume Bouteville en pareille cause

le duc à Auray à la Saint Michel

À Grantboys qui fut avec le sire de Châteaubrient devers Talbot au Mans et à Sainte-Suzanne pour le fait des pays d’Anjou et du Maine, mandement du 29 septembre
À Alain Coaynon pour aller voir les dames de Laval et de Vitré quérir leur assentiment de lever en leurs terres les fouages ordonnés pour le bien public du pays, mandement du 2 octobre
À Pierre de Neuville pour aider à payer sa rançon aux Anglais
Au duc de Betford qui fut envoyé à Rouen par Raoullet le Neveu par mandement du 2 octobre 1428, 4000 écus d’or, par le commandement du duc et de son conseil, pour la trêve et abstinence de guerre qu’il a donnée es terres des sires et dames de Laval et de Vitré jusques à un an prochain
À Olivier l’Abbé pour aider à payer sa rançon aux Anglais dont il avait été pris à l’issue du siège de Saint-James de Bouveron, mandement du 2 octobre 1428


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