19/07/2007
À quoi sert le premier ministre ?
Selon la constitution, le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation, le premier ministre est le chef du gouvernement. Autrement dit, c’est lui qui dirige l’action de l’État.
Cette fonction a vite rencontré, dès les débuts de l’application de la constitution de la Ve république, la difficulté que le vrai chef de l’action de l’État est devenu le président, le premier ministre se chargeant avant tout de l’« intendance », soit l’action économique et sociale, l’organisation de l’État, la police, l’éducation, bref, la vie, cependant que le président fixait les objectifs, ce qui revenait en pratique à empiéter sur les prérogatives de « détermination » de la politique de la nation telles que les entendait la constitution.
De fait, cet article de la constitution n’a été appliqué qu’en période de cohabitation, ce qui peut paraître un paradoxe. Dès lors que l’on cherche à éliminer toute hypothèse de cohabitation (logique du quinquennat et du jumelage des élections présidentielle et législatives), il est plus honnête de supprimer le poste de chef du gouvernement, d’en transférer les fonctions au président et ainsi de faire de ce dernier le vrai chef de l’exécutif.
Seulement, il y perd à la fois sa mission de rassemblement et son fusible.
La logique d’un président secondé par un premier ministre pouvait ressembler à celle d’une organisation militaire, le capitaine soutenu d’un lieutenant, mais en supprimant le lieutenant, on laisse le capitaine seul face à la troupe alors que la fonction de commandement est bien double.
Supprimer le poste de premier ministre est donc sans doute une erreur. Cela pose surtout de redoutables questions sur l’expression de la démocratie et la séparation des pouvoirs, le parlement semblant plus abaissé que jamais.
17:09 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, sarkozy, bayrou, mouvement démocrate, institutions | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
D'autant que Sarko il en aura bien besoin de fusible !
Espérons qu'il finisse par se fatiguer et laisse le premier ministre malgré tout diriger cette équipe disparate.
Écrit par : Rosa | 19/07/2007
En ce qui concerne la modification de la constitution, Sarko peut passer par le congrés mais il peut passer par le référendum après vote de l'assemblée et du sénat.
Il peut même passer par le référendum directement sur le fondement de l'article 11, c'est ce qu'à fait DE GAULLE en 1962 pour le vote du président au suffrage universel direct.
Pour la réforme des institutions, il y a plusieurs problèmes, le maintient du premier ministre, le statut pénal du chef de l'état, le rééquilibrage entre l'exécutif et le législatif, le mode de scrutin, la représentativité du Sénat.
Mais personne ne parle du pouvoir ou plutôt de l'autorité judiciaire.
Va-t-on enfin ériger le judiciaire en véritable pouvoir, avec un statut des magistrats qui permette de leur garantir un véritable rôle.
Sur ce problème de la réforme des institutions, j'ai été déçu par la performence de BAYROU à l'Elysée, à part trépigner sur le mode de scrutin, il n'a pas fait de propositions concrétes.
Même le PCF avec BUFFET a apporter une contribution plus riche.
J'espère qu'à l'avenir, nous incarnerons une force de proposition plus créatrice.
Écrit par : Guillaume A | 20/07/2007
oui c'est vrai a part une proportionnelle raisonable il n'y a pas grand chose.Attendons
Écrit par : ulm pierre | 20/07/2007
Supprimer la fonction de Premier Ministre équivaut à rendre caduques les institutions de la Vième République. Si, effectivement le rôle de Premier Ministre se limite à celui d'un fusible en dehors des périodes de cohabitations, nous constatons néanmoins que la pratique du pouvoir de Nicolas Sarkozy est sans commune mesure présidentialiste par rapport à ses prédécesseurs.
Avons-nous vu un Président sur tous les dossiers, tel que se comporte Nicolas Sarkozy,depuis 1958 ? De Gaulle n'aurait jamais agi de cette façon !
Non. Il faut revenir à la séparation des pouvoirs telle que Montesquieu l'a édicté. Aux pouvoirs énumérés par Montesquieu il faut ajouter aujourd'hui celui des médias.
La séparation des pouvoirs, media compris, est plus que jamais indispensable. Mr Sarkozy l'a bien compris, lui qui flirte avec tous les pouvoirs et les assouvit à sa main...
Écrit par : Michel Hinard | 21/07/2007
Médias compris, médias surtout : heureusement qu'il y a Internet ! Les médias vont se saborder eux-mêmes s'ils poursuivent dans la voie de la servilité.
Écrit par : Rosa | 22/07/2007
En tout cas, je souhaite que nos couleurs soient vives et ... que le soleil s'installe vraiment sur la Bretagne !
Écrit par : Hervé Torchet | 22/07/2007
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