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04/09/2007

Simplifier la politique ?

Les partis politiques ne croient plus guère à leur démocratie interne. Ce qu’ils en font relève désormais de l’incantation et de la poudre aux yeux. Bourrage d’urnes, trucages de fichiers, manipulations de votes informatiques, font des votes internes une série de mensonges.

Peut-être est-ce finalement par aveu et par une honnêteté paradoxale que les dirigeants abdiquent peu à peu la fiction de la démocratie interne.

Il faut dire que les voix sont fragiles et les votes au scrutin indirect donnent lieu à des tractations de l’extérieur même des partis dont on mesure l’enjeu et l’impact.

De l’intérieur même, le cheptel des détenteurs de mandats donne lieu à une chasse farouche et je me souviens de la veille du congrès où François Bayrou fut pour la première fois élu président d’un parti centriste, fin 1994, et où le débat entre les deux hommes qui s’occupaient de draguer les votes pour lui portait sur le nombre de votes de délégués qu’il obtiendrait : l’un disait 667, l’autre 664. Ce fut 665. Et c’est pour remédier aux évidents inconvénients de cette pratique douteuse que Bayrou, une fois élu, instaura le principe “un homme, une voix“ qui conduisait en pratique au vote par correspondance, formule qui me semble la plus efficace, juste et transparente, le seul instrument à contrôler étant alors le fichier.

Il reste que les scrutins internes n’ont pas le vent en poupe s’ils ne relèvent pas du plébiscite. La désignation du candidat UMP à la mairie de Paris, par Internet, a laissé une grande amertume chez beaucoup de militants parisiens de ce parti. Quant à la sélection de la candidate socialiste à l’élection présidentielle, le vote des militants, discuté lui aussi – aussi bien dans ses motivations que dans ses modalités – a donné lieu à un feu d’artifice de division, de buts marqués contre son camp, de trahisons à tous les étages, bref, à un quasi-suicide d’une structure déjà amoindrie. Du coup, la principale candidate à la direction du Parti Socialiste se propose d’abolir les courants, ce qui reviendrait en pratique à éliminer les corps intermédiaires dans cette formation politique.

Les Verts eux-mêmes, longtemps obsédés par le formalisme le plus pointilleux, annoncent qu’ils renoncent à leur vice exquis de la démocratie sourcilleuse.

Tout cela mène à la fameuse structure “bottom-up“ dont il a été question lors du dernier Café des Démocrates, juste avant l’été. En vérité, cela signifie que les permanents s’emparent du pouvoir et que les adhérents sont invités à éventuellement s’exprimer (mais a minima), devenant simples clients consommateurs d’une couleur politique, ce qui fait d’ailleurs écho à la récente tendance au zapping politique que l’on a cru remarquer. Ils diront ce qu’ils veulent et ratifieront les décisions proposées par leur champion. La démocratie référendaire progresse donc, insinuant dans les partis politiques la présidentialisation promise par nos élites politiques pour revigorer notre république déclinante.

On ne s’y trompe pas : si les partis voulaient le parlementarisme, ils commenceraient par l’appliquer à eux-mêmes.

On pourrait donc dénoncer cette dérive et cependant, une telle critique n’est pas évidente : pour moi qui suis adhérent du parti centriste depuis plus de vingt-cinq ans (j’ai débuté très jeune, sis, si, je vous assure…), le formalisme des scrutins locaux, des petits comités théodule, des machiavélismes de couloirs, tout cela ne vaut guère mieux que pas de démocratie du tout.

Alors ?

Voyons ce que nous pouvons imaginer pour notre MoDem, sans illusion, car il est probable que les jeux soient déjà faits et les dispositifs déjà mis en place sur le papier.

Parions donc que ces projets ne soient pas encore calcifiés. Parions, puisque rien n’est jamais joué d’avance et qu’il reste toujours un ressort secret de l'action des MoDem : l'éthique

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