08/09/2007
Laporte ne veut pas être ministre !
Être ministre de Sarkozy n’est guère agréable. On a connu villégiature plus riante et fonction mieux valorisée. Définition du poste de ministre sous Sarkozy : une potiche posée sur un siège éjectable. Alors voilà notre sélectionneur national qui s’aperçoit que finalement, quitter la fraîcheur du gazon pour les dorures ministérielles, avec un salaire au fond modique, tout ça n’est peut-être pas pour lui. Seulement il s’est engagé : s’il gagne la coupe du monde de rugby, il sera ministre. Il ne lui reste donc qu’une solution : perdre la coupe.
Évident, non ?
Plus sérieusement, Bernard Laporte est, avec Max Guazzini, la cheville ouvrière de la métamorphose vécue par le rugby français depuis une dizaine d’années, dont l’aspect – moins anecdotique qu’il n’y paraît - le plus notoire est le calendrier de rugbymen nus intitulé « Dieux du stade », qui est devenu un véritable succès commercial.
Bien entendu, on peut se gausser ou s’inquiéter de cette évolution vers une vision moins sportive et plus commerciale de l’image des sportifs. Et cependant, j’avoue que ces photos me rappellent les vases grecs antiques où les sportifs étaient représentés nus ; et d’ailleurs, ne dit-on pas qu’ils concouraient nus aussi ? Enfin, par goût personnel, j’ajoute que le corps de certaines athlètes est aussi de toute beauté, celui des sauteuses en longueur ou en hauteur par exemple, et je ne vois rien de choquant à ce que cette beauté soit révélée comme un témoignage d’une réalité digne et marquante, reflet de l’époque.
Ne nous voilons pas la face : il y a bien une dimension érotique dans l’attrait que nous éprouvons pour certains spectacles sportifs, comme pour tous les autres. Et beaucoup d’activités athlétiques dégagent une profonde sensualité. Là encore, en montrant les corps, on dit la vérité, rien de plus.
Pour en revenir à Laporte et Guazzini, ils sont ceux qui ont le mieux entraîné leurs troupes vers le professionnalisme, qui a été et reste une authentique révolution d’une discipline longtemps façonnée par l’éthique de l’amateurisme.
Au moment du bascule, les joueurs de rugby et leurs hommes d’affaires faisaient valoir que les matchs rapportaient de plus en plus de droits dérivés et que le statut d’amateur les empêchaient de prendre leur part de ce gâteau financier croissant. Ils avaient raison. Ils ont choisi le professionnalisme, ce n’est pas sans inconvénient mais, au final, on doit se souvenir de cette justice qu’il leur a rendue.
Guazzini est un entrepreneur, très lié à une certaine gauche, aimant peindre les maillots de ses joueurs en rose et siéger près de Delanoë ; il aime d’ailleurs fort les vases grecs évoqués plus haut. Il a fait fortune en participant à l’aventure de la radio NRJ, dont il possédait il y a peu encore 5% du capital, une somme très confortable, voisine du milliard de Francs en 2000 (soit 150 millions d’Euros en monnaie courante). En 1994, il a distrait une goutte d’eau de cet océan d’argent, quinze millions de Francs (2,3 millions d’Euros) pour renflouer une équipe de rugby en faillite, celle du CASG, un vieux club qui occupait le stade Jean Bouin, juste à côté du Parc des Princes à Paris. Il a adjoint le nom d’un autre vétéran du sport parisien, le Stade français, pour créer l’équipe du Stade français-CASG qui depuis lors a pu abandonner le vieux vocable CASG pour ne conserver que Stade français. L’équipe débuta en seconde division (ou l’équivalent) avec pour entraîneur Bernard Laporte.
Celui-ci eut l’inspiration de rappeler des joueurs plus ou moins retraités, l’ancien pack mythique de l’équipe de Bègles. Il y ajouta un buteur génial et argentin (déjà), le phénoménal Diego Dominguez.
En une saison, l’équipe retrouva l’élite, la saison suivante, elle disputait la seconde division européenne de l’époque, le “bouclier européen“, puis s’enchaînèrent les titres de champion de France.
Au bout de quelques années, Laporte fut appelé pour relever l’équipe de France, qui essuyait défaite sur défaite, en partie à cause des réglementations sur le dopage qui variaient entre les pays anglo-saxons et le nôtre. Laporte, patiemment, mais vite, rebâtit une équipe capable de gagner et emporta des tournois des Six Nations.
Dans le même temps, il venait souvent assister aux matchs de l’équipe du Stade français à Jean Bouin et je le rencontrais dans la modeste tribune présidentielle où j’étais en principe bienvenu comme adjoint aux sports de ce quartier parisien. On dit qu’il continuait et continue à donner plus que des conseils pour l’équipe de Guazzini.
Depuis dix ans, il a presque tout gagné. Il a été recruté avec pour objectif principal de faire remporter une première coupe du monde par nos joueurs. Rien n’est perdu. En vérité, le résultat médiocre obtenu hier soir entretient le suspens pour la suite de la compétition. À voir Zidane s’entraîner avec les All Blacks, on a fini par se demander si ces derniers n’étaient pas les vrais favoris du public français.
Allons, Sarkozy a fait de déplorables championnats du monde d’athlétisme, le voici pour une compétition rugbystique à qui perd gagne. En tout cas, qu’il ne vienne pas nous prétendre qu’il fait gagner la France : on ne le croira pas.
Évident, non ?
Plus sérieusement, Bernard Laporte est, avec Max Guazzini, la cheville ouvrière de la métamorphose vécue par le rugby français depuis une dizaine d’années, dont l’aspect – moins anecdotique qu’il n’y paraît - le plus notoire est le calendrier de rugbymen nus intitulé « Dieux du stade », qui est devenu un véritable succès commercial.
Bien entendu, on peut se gausser ou s’inquiéter de cette évolution vers une vision moins sportive et plus commerciale de l’image des sportifs. Et cependant, j’avoue que ces photos me rappellent les vases grecs antiques où les sportifs étaient représentés nus ; et d’ailleurs, ne dit-on pas qu’ils concouraient nus aussi ? Enfin, par goût personnel, j’ajoute que le corps de certaines athlètes est aussi de toute beauté, celui des sauteuses en longueur ou en hauteur par exemple, et je ne vois rien de choquant à ce que cette beauté soit révélée comme un témoignage d’une réalité digne et marquante, reflet de l’époque.
Ne nous voilons pas la face : il y a bien une dimension érotique dans l’attrait que nous éprouvons pour certains spectacles sportifs, comme pour tous les autres. Et beaucoup d’activités athlétiques dégagent une profonde sensualité. Là encore, en montrant les corps, on dit la vérité, rien de plus.
Pour en revenir à Laporte et Guazzini, ils sont ceux qui ont le mieux entraîné leurs troupes vers le professionnalisme, qui a été et reste une authentique révolution d’une discipline longtemps façonnée par l’éthique de l’amateurisme.
Au moment du bascule, les joueurs de rugby et leurs hommes d’affaires faisaient valoir que les matchs rapportaient de plus en plus de droits dérivés et que le statut d’amateur les empêchaient de prendre leur part de ce gâteau financier croissant. Ils avaient raison. Ils ont choisi le professionnalisme, ce n’est pas sans inconvénient mais, au final, on doit se souvenir de cette justice qu’il leur a rendue.
Guazzini est un entrepreneur, très lié à une certaine gauche, aimant peindre les maillots de ses joueurs en rose et siéger près de Delanoë ; il aime d’ailleurs fort les vases grecs évoqués plus haut. Il a fait fortune en participant à l’aventure de la radio NRJ, dont il possédait il y a peu encore 5% du capital, une somme très confortable, voisine du milliard de Francs en 2000 (soit 150 millions d’Euros en monnaie courante). En 1994, il a distrait une goutte d’eau de cet océan d’argent, quinze millions de Francs (2,3 millions d’Euros) pour renflouer une équipe de rugby en faillite, celle du CASG, un vieux club qui occupait le stade Jean Bouin, juste à côté du Parc des Princes à Paris. Il a adjoint le nom d’un autre vétéran du sport parisien, le Stade français, pour créer l’équipe du Stade français-CASG qui depuis lors a pu abandonner le vieux vocable CASG pour ne conserver que Stade français. L’équipe débuta en seconde division (ou l’équivalent) avec pour entraîneur Bernard Laporte.
Celui-ci eut l’inspiration de rappeler des joueurs plus ou moins retraités, l’ancien pack mythique de l’équipe de Bègles. Il y ajouta un buteur génial et argentin (déjà), le phénoménal Diego Dominguez.
En une saison, l’équipe retrouva l’élite, la saison suivante, elle disputait la seconde division européenne de l’époque, le “bouclier européen“, puis s’enchaînèrent les titres de champion de France.
Au bout de quelques années, Laporte fut appelé pour relever l’équipe de France, qui essuyait défaite sur défaite, en partie à cause des réglementations sur le dopage qui variaient entre les pays anglo-saxons et le nôtre. Laporte, patiemment, mais vite, rebâtit une équipe capable de gagner et emporta des tournois des Six Nations.
Dans le même temps, il venait souvent assister aux matchs de l’équipe du Stade français à Jean Bouin et je le rencontrais dans la modeste tribune présidentielle où j’étais en principe bienvenu comme adjoint aux sports de ce quartier parisien. On dit qu’il continuait et continue à donner plus que des conseils pour l’équipe de Guazzini.
Depuis dix ans, il a presque tout gagné. Il a été recruté avec pour objectif principal de faire remporter une première coupe du monde par nos joueurs. Rien n’est perdu. En vérité, le résultat médiocre obtenu hier soir entretient le suspens pour la suite de la compétition. À voir Zidane s’entraîner avec les All Blacks, on a fini par se demander si ces derniers n’étaient pas les vrais favoris du public français.
Allons, Sarkozy a fait de déplorables championnats du monde d’athlétisme, le voici pour une compétition rugbystique à qui perd gagne. En tout cas, qu’il ne vienne pas nous prétendre qu’il fait gagner la France : on ne le croira pas.
18:55 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, Mouvement démocrate, Sarkozy, Bayrou, rugby, paris | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Toi aussi tu succombes à la beauté des féminines en athlé,les sauteuses en hauteur sont encore plus belles que les sauteuses en longueur.JE ne pense pas que Laporte ne rejoigne pas Sarko si la France ne gagne pas.Oui Laporte était le demi de mélée de Bègles champion de France en 1991 et il est entraineur depuis 8 ans du 15 de France.J'adore le rugby depuis la nuit des temps et mon club restera quoiqu'il arrive Mont de Marsan et les fréres Boniface , uniques.Tout a changé et le professionalisme a sévi.Les valeurs sont bien la mais les 3° mi temps ,l'esprit de clocher ont disparu. Pierre
Écrit par : ulm pierre | 08/09/2007
Encore merci Pierre pour le livre sur les frères Boniface, ce sera un des seuls livres que mon mari aura lu cette année !
Je reconnais que moi aussi je suis sensible à ce que Hervé appelle l'érotisme des sportifs...
Surtout pour le rugby, je préfère voir les joueurs nus sur un calendrier que suant dans un jeu trop compliqué pour moi.
En tout cas Pierre tu n'as pas dû regarder le France/Italie vu l'heure à laquelle tu as posté un commentaire sur mon blogue !
et aussi je préfère Domenech à Laporte mais s'il en est bien un que je vois mal ministre, c'est lui !
Écrit par : Rosa | 09/09/2007
en somme, pour résumer, s'il continue comme ça, Sarko prendra la porte sans prendre Laporte.... :-) amitiés. C.
Écrit par : bertinbertin | 09/09/2007
mdr
Écrit par : Rosa | 09/09/2007
si, Rosa j'ai tout à portée de main dans la chambre du haut et des fois je fais les deux en même avec une petite télé d'appoint.Par contre suis d'accord avec toi domenech au rugby cela serait bien et bien sur ils ont bien raison avec leur calendrier.Surtout qu'il ne passe pas à la couleur car le noir et blanc est 10 fois plus joli.Pierre
Écrit par : ulm pierre | 09/09/2007
Pierre il faut que tu ouvres un blogue car on ne sait jamais où te trouver !
Existe-t-il d'autres blogues où tu laisses tes commentaires ?
Et où est Nef ?
Écrit par : Rosa | 09/09/2007
-> Hervé
Rassurez-moi, vous ne croyez tout de même pas que l'équipe de France de foot a gagné en 1998 et en 2000 grâce à Chirac, hein ?
;-)
Écrit par : Artemus | 11/09/2007
@ Artemus
J'étais alors adjoint au maire chargé des sports dans le XVIe de Paris, où se trouve le Parc des Princes et je peux vous dire que vue la quantité de travaux de mise aux normes FIFA que j'ai rapportés concernant ce stade en 1998 et jusque pendant la coupe du monde, et qui ont procuré bien des "royalties" à la FIFA, il ne faut pas négliger l'hypothèse que l'intervention des pouvoirs publics joue un rôle dans le résultat des compétitions.
Par ailleurs et pour l'anecdote, j'ai assisté à un certain nombre de matchs du Stade français et tous ceux auxquels j'ai assisté ont été gagnés haut la main ; ai-je le droit d'estimer que je leur ai porté chance ? ;-)
Écrit par : Hervé Torchet | 11/09/2007
Certainement Hervé ! Ils ont dû ressentir votre amour de Victor Hugo et s'en trouver dopés.
Écrit par : Rosa | 11/09/2007
Les commentaires sont fermés.