Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/12/2007

Sarkozy et le mythe de Caligula.

"J'aime le pouvoir car il donne ses chances à l'impossible" est la seule citation tolérable que l'on prête à l'empereur romain Caligula. Elle ressemble trait pour trait au slogan de campagne de Sarkozus ("Ensemble, tout devient possible"). Or la ressemblance ne s'arrête pas là.
 
Caligula, en effet, selon sa légende, devint vite un tyran odieux qui se plut à humilier son entourage, à torturer un peu tout le monde et à abaisser le Sénat. On connaît l'anecdote la plus célèbre qui le décrit faisant son cheval sénateur.
 
Or Sarkozy aime à laisser accroire que nul n'est en sécurité à une fonction pour lui quelle qu'elle soit. Un ministre est par essence assis sur un siège éjectable. Le remaniement de janvier est une occasion de délectation pour Caius Sarkozus Caligula, puisqu'il lui permet de placer ses victimes sur des charbons ardents, de leur faire miroiter toutes sortes de douceurs et de merveilles avec un évident plaisir qui ne s'apparente qu'au sadisme.
 
Ainsi en a-t-il fait avec ses proches aussi.
 
Quant au parlement, le mépris dans lequel il le tient confine à l'invraisemblable. Sarkozus annonce des milliards de dépenses alors même que le parlement débat du budget, que des postes de dépenses concernés ont été votés par les deux chambres, bref, le parlement n'est qu'un média de plus, à la botte comme les autres. C'est Sarkozus qui adopte les lois, il le dit. C'est Sarkozus qui d'ailleurs fait tout. 
 
Et comme Caligula passe pour avoir été fou, on rejoint curieusement l'analyse de Jean-François Kahn qui clame en toute et fréquente occasion que Sarkozy est fou. 
 
Pour Albert Camus, cependant, Caligula n'est pas atteint d'une folie ordinaire : il explore les limites du pouvoir humain, il est une sorte de Don Juan qui défierait la sanction divine dans le but de la recevoir, il est en fin de compte frappé du complexe d'Icare : Icare, s'étant confectionné des ailes de plumes et de cire, s'envole et, grisé, vole, vole, monte et monte, et monte si haut qu'il s'approche trop du soleil, que la cire de ses ailes fond et qu'il tombe tragiquement.
 
Complexe d'Icare, avec un soupçon d'Oedipe ces jours-ci avec sa mère qu'il emmène en Chine et qui bougonne qu'elle en a assez de voir son fils avec ses épouses successives et qu'elle compte bien qu'il ne se remariera pas.
 
En tout cas, si complexe d'Icare il y a, vivement que la cire fonde et qu'il tombe.

15:20 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, Sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Bonjour,

A découvrir "Menaces d'amour", un nouveau polar dont une femme est l’héroïne sur : http://menacesdamour.centerblog.net

A bientôt,

François

Écrit par : François | 09/12/2007

L'enfant que j'étais attendait souvent que Chirac était un apprenti fasciste fou. Il a fini son règne par un calme parfois trop calme (immobilisme ninien trés Mitterandien), mais d'une grande sagesse sur des questions internationales et sur des sujets nationaux où il aurait été facile de se diviser.

Modestement, je souhaite que Sarkozy passe d'un caligulisme à un calme serein et sage. Pour lui, mais surtout pour nous pauvres citoyens français.

Sinon Caligula, c'était qui l'acteur français qui l'avait joué dans une piece de théatre parisienne qui, parait il, était trés réussie ?

Bonne fin de dimanche

Écrit par : Falconhill | 09/12/2007

@ Falconhill

Il y a beaucoup de point communs entre Sarkozirac et Chirakozy. Cependant, l'homme Chirac a toujours eu pitié des faibles et je crois que c'est sa qualité principale et la vraie différence entre eux. En revanche, ils ont été aussi impitoyables l'un que l'autres contre les forts ou qui se croyaient tels, c'était là question de moyens et non de fin.

C'est vrai que Chirac a eu, notamment en politique étrangère, des positions qui ont été très appréciables et très appréciées et qui lui ont d'ailleurs certainement coûté sa réélection, car la seule rupture véritable de la politique de Sarkozy est là. La France, sur la scène internationale, ne défend plus rien et par conséquent n'existe plus.

Écrit par : Hervé Torchet | 09/12/2007

Bonjour à tous!


Nous vous donnons rendez-vous mardi prochain, au café l'Imprévu, afin d'échanger avec l'équipe de Cap Démocrates et Elizabeth de Fresquet sur le rôle des jeunes dans la campagne municipale de Paris.



Comment vous engager? Comment agir pour le MoDem et pour Paris? Comment ensemble porter haut et fort les couleurs de notre engagement et les programmes de nos candidats?
Nous vous attendons pour en débattre mardi soir, dès 20 heures!



Informations pratiques :
L'imprévu

35, Rue Didot

75014 PARIS

Métro Pernety.

Écrit par : So | 09/12/2007

@So
il serait temps que le MODEM parisien soit aussi clair qu'il l'est dans d'autres villes, à savoir : au premier tour se compter pour peser mais DES A PRESENT, être clair sur son alliance/soutien du second tour. En l'occurence, Delanoe. C'est d'une évidence telle que notre électorat s'interroge surce"silence parisien". Qui peut encore croire uneseconde que le MODEM s'alliera avec Panafieu et son casting de"gueules ca(s)sées" ?

Écrit par : bertinbertin | 10/12/2007

@Hervé : je me souviens du téléfilm documentaire du brillant Rotman en deux parties sur Chirac (le jeune loup et le vieux lion). Vu en une aprésmidi d'hiver pluvieuse avec Mlle Faucon, qui est une profane en politique (moins passionnée que nous).
Sa réaction était éloquente : elle regardait le parcours de Chirac et, les yeux ébahis, soupirait des "mais on dirait Sarkozy... !!!".

les mêmes, tu as raison? Les mêmes. Sur beaucoup de points. Mais des différences notables, au moins entre le Sarkozy d'aujourd'hui et le Chirac de 2à ans son ainé.

Je ne peux, malheureusement, que plussoir le : "La France, sur la scène internationale, ne défend plus rien et par conséquent n'existe plus" . C'est triste, mais la réalité n'est pas souvent là pour être heureuse.

Bonne semaine

Écrit par : Falconhill | 10/12/2007

Excellent Hervé d'avoir retrouvé cette citation de Calligula!

Parrallèle à méditer...

Écrit par : Alcibiade | 10/12/2007

Les commentaires sont fermés.