Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/03/2008

Quitterie Delmas : un nouveau siècle, un nouveau cycle.

À plus d'un titre, les événements récents ont donné l'impression d'une fin d'époque. Fin d'un long cycle de cinquante années, la seconde moitié du XXe siècle : à droite, disparition de la doctrine gaulliste comme inspiration du parti dominant, triomphe de la ligne inégalitaire, atlantiste, campée sur les préjugés les plus réactionnaires du XIXe siècle (le tout-génétique, le tout-répressif, la pauvreté comme faute rappelant même le jeu de mots douloureux du titre de l'ouvrage phare de Victor Hugo : "les misérables", le tout synthétisé par une phrase elliptique et laconique : "pauvre con" où la vraie insulte n'est pas "con" mais "pauvre").
 
Cette disparition du gaullisme l'année même du cinquantenaire de la Ve république est lourde de symboles.
 
Tout d'abord, parce que tout régime est intimement lié au courant politique qui l'a instauré. Affaiblissement du courant (qui entre dans l'Histoire avec ses contrastes et subit désormais le jugement des historiens) équivaut à affaiblissement des principes qui sous-tendent l'architecture institutionnelle.
 
On voit bien, cependant, que l'idéologie véhiculée par la droite sarkozyste n'est pas de celles qui peuvent emporter durablement l'adhésion du peuple. On ne s'y reconnaît pas. Il y a donc une droite à réinventer.
 
Il y a aussi une gauche à réinventer.
 
Disons-le tout de go : le principal obstacle à l'évolution de la gauche est que les gens, les travailleurs, les syndicalistes, les employés, trouvent que ceux que l'on a longtemps nommés "sociaux-démocrates" ne sont pas assez tournés vers la défense frontale des humbles, qu'ils transigent trop avec les puissants. Bref, ils sont suspects, magouilleurs, vendus. Et comme il existe une offre politique plus à gauche, cette partie-là du peuple se cramponne à son passé en menaçant de filer vers plus à gauche.
 
Ce sera le point de fixation des divisions du Parti Socialiste lors de son prochain congrès. Les socialistes sauront-ils ensuite, comme ils l'ont fait longtemps, se contenter du résultat de leurs transactions internes ? On verra. 
 
Quant au centre, est-il à réinventer ? Sans doute.
 
Je ne compte pas pour centriste la cohorte des repentis qui, la corde au cou, s'apprête à rejoindre la légion de la droite en jurant par tous les centres : le vrai centre est par nature indépendant et capable de travailler avec toutes les autres couleurs politiques, sauf celles dont le projet est la haine. Et il est capable de travailler avec tous, parce qu'il a son propre projet.
 
Le MoDem (donnons-lui son nom) est ainsi l'Apple de la politique française : capable de travailler à la fois sous son propre langage et sous le langage des autres.
 
Mais il n'est pas seulement la continuation de la tradition du centre. Il se veut "offre politique nouvelle" donc globale : il a tout à dire.
 
Il a un projet déjà formalisé qui a fait l'admiration de tous et conquis certainement beaucoup d'électeurs l'an dernier : on le trouve encore sur Bayrou.fr comme le faisait remarquer récemment Frédéric Lefèvre-Naré. C'est une excellente base de départ à actualiser et développer sans tabou.
 
Au-delà du projet, le MoDem a des idéaux, c'est ce qui le rapproche de l'image que les gens se font de la gauche. C'est ce qui sans doute peut le faire gagner lors des prochaines élections : la capacité d'incarner les idéaux de la nouveauté, l'émergence des valeurs du nouveau siècle.
 
Nul mieux que le MoDem ne les a mieux captées.
 
Il faut maintenant s'en emparer, leur donner essor "par le fond, le travail et la convivialité", comme dit Quitterie Delmas et comme nous le ferons avec elle et autour d'elle lors du prochain café démocrate jeudi. 
 

Commentaires

Je trouve cette note fabuleuse, surtout les sept nains!

Je vais le mettre en lien sur le site de ma fédé pour que tous les déprimés du MoDem local que j'essaye de regonfler, en profitent!

Sûr qu'en utilisant internet de cette manière, on gagne un temps de fou pour la faire, notre révolution.

Merci Hervé!

Écrit par : Mapie | 25/03/2008

Tu sais comme toujours avec ta plume nous faire des proses. Malheureusement je ne partage pas ton empressement à choisir sans attendre celui ou celle qui portera demain sur ses épaules le projet qui germera du néant.

Donc avant tout, commençons par le fond, le travail et le débat.

Puis, travaillons encore, travaillons toujours plus loin les idées.

Et encore confrontons les entre nous, mais également avec la nation et nous verons ensuite après tout ce travail ce qui naîtra de tout celà.

Je te rappel que nous ne cherchons pas aujourd'hi de Numéro deux, ni même de numéro trois, mais une quipe soudée et active, pour conduire vers l'avant ce mouvement qui reste sans élan.

Au plaisir de te lire à nouveau.

Écrit par : Dan | 25/03/2008

Etre démocrate aujourd'hui tout en gouvernant efficacement et justement: c'est possible avec le collectif Ensemble maintenant!

A très bientôt pour la présentation d'un nouveau projet politique et
organisationnel pour la Fédération de Paris!

Ensemble, Maintenant!
Pour un renouveau démocrate.

"Au sein de cet environnement instable et turbulent, un seul élément reste constant: le changement." Dalaï-Lama

Écrit par : Ensemble, Maintenant! | 25/03/2008

Hervé

j'aime ta force de persuasion pour un peu j'y croirais! Mais nous faire croire que Bayrou est à l'origine du renouveau démocratique et politique du pays c'est un peu fort de café et comment dirais-je... Un peu superfétatoire si je puis me permettre;-)

Bref Bayrou n'a rien inventé du tout! Merci à ségolène Royal d'avoir oser une véritable campagne participative et d'ailleurs les propositions un peu sociales de Bayrou.fr sont reprises en droite ligne du pacte présidentiel donc ça me fait doucement rigoler... mais enfin je ne veux pas casser votre enthousiasme et je commencerais à croire véritablement en vous, le jour où vous mettrez un coup de pied à Bayrou. Nous on lui a déjà mis une gauche, on attend la suite pour voir s'il se reléve:-)

Écrit par : asse42 | 26/03/2008

@ asse42

Je croyais que Ségolène Royal voulait faire alliance avec le MoDem ? Tu n'es pas dans la ligne, asse42... Tttttt... Dommage.

Écrit par : Hervé Torchet | 26/03/2008

Hervé chapeau!

tu ecris "sauf celles dont le projet est la haine" en parlant des familles politiques avec lesquelles pour une fois un Mouvement a PROUVE (cela devrait faire refléchir une bonne fois pour toutes ceux qui disaient "le centre c'est ni la gauche... ni la gauche" ) qu'il voulait travailler.

Allons plus loin et disons haut et fort qui sont nos adversaires : tous ceux qui éructent à gauche dès qu'il s'agit de reconnaitre le libéralisme (la philosophie libérale et non l'ersatz qu'on connait aujourd'hui), tous ceux qui, à droite, bavent et s'étouffent dès qu'il s'agit de social. Nous pouvons donner des noms et désigner ainsi clairement les obtus, les caciques, les dogmatiques arc-boutés sur leur certitude et sur un affrontement stérile qui les engraisse et enfin les usurpateurs.

Voilà avec qui nous ne pourrons plus jamais travailler!

- Les usurpateurs (ceux qui ont confisqué la réflexion à droite au profit du marketing) : L'omni-candidat et ses zélés thuriféraires, Dati, Lefebvre, Morano Jego...

- les obtus (qui ne voudront jamais admettre) : Fabius, Dray, Emanuelli, Melanchon...

- les dogmatiques : Bertrand, Guéant...

- Les caciques (le groupe le plus nombreux sans doute) : Gaudin, Lang, Morin, etc...

En ces temps de clarté pour les Démocrates cela peut être utile de connaître précisément nos adversaires...

... ne serait-ce que pour mieux nommer ceux avec lesquels on aimerait tant travailler si les clivages artificiels ne rendaient encore cela impossible... POUR L'INSTANT!!!

Des noms?...

Qu'est-ce qui vraiment sépare aujourd'hui un Moscovici d'un Giscard? Un Delors d'un Arthuis? Un Sapin d'un Goasguen? Des étiquettes? Des passés? mais au final aujourd'hui?...

Écrit par : Alcibiade | 26/03/2008

Hervé pour te dire franchement pour nous le Modem ce n'est pas Bayrou! Il est même plutôt anachronique dans le paysage! Il a donné naissance à un centre-gauche alors que lui voulait un parti unipersonnel:-) Tiens voilà un commentaire d'un ex-président UDF Moselle devenu Modem et élu sur une liste plurielle avec des communistes (sisi;-)):
http://www.dailymotion.com/search/parti%2Bsocialiste/video/x4uw8x_jp-masseret-et-thierry-jean-sur-la_news

Écrit par : asse42 | 26/03/2008

@ asse42

Et tu penses quoi de ce qui s'est passé en Côte d'Or ?

Ce qui m'intéresse, c'est l'indépendance du MoDem.

Écrit par : Hervé Torchet | 26/03/2008

Les commentaires sont fermés.