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27/06/2008

L'ultime sacrifice.

Mon camarade Christophe Bertin, qui figurait en 14e position sur la liste de Quitterie Delmas pour l'élection des conseillers nationaux, a eu la bonne idée de m'inviter à l'anniversaire d'un mort : Canalweb.tv, une structure créée au temps des folies de Jean-Marie Messier, qui a englouti l'équivalent de 25 millions d'Euros, non pas pour rien, mais pour créer 5000 heures de programme sans modèle économique sérieux. De ce grand naufrage de l'une des chaloupes du Titanic Messier, il reste une kyrielle de personnages qui ne s'étaient pas vus depuis longtemps et qui se retrouvaient avec le bonheur de la nostalgie. Putain, dix ans.
 
J'étais légèrement grumeau au milieu de ces retrouvailles, mais me suis laissé emporter par le mouvement général. Et d'ailleurs, le spectacle était charmant, peuplé de jolies filles (que ce soit chez elle ou sur le web, la télé attire les jolies femmes), dans un endroit inattendu de moi : la Cantine, un local dédié aux choses d'Internet, vaguement bar si j'ai bien compris, passage des Panoramas, rue Montmartre dans le plus authentique quartier haussmannien de Paris.
 
Le début consistait en une longue table ronde dont le contenu sera bientôt disponible sur La Télé Libre, qui l'a entièrement filmé. John-Paul Lepers, un représentant de Daily Motion, le journaliste-présentateur Patrick Chêne, et d'autres, étaient venus débattre entre eux puis brièvement avec la salle pour savoir si oui ou non, Internet a changé la télévision.
 
C'était un peu leur projet, si j'ai bien compris, lorsqu'ils ont commencé voici dix ans : changer d'époque. Trop tôt, trop gros, mal équilibré. Ca n'a pas marché. Et maintenant ? que reste-t-il de l'utopie, à part peut-être, justement, la Télé Libre...?
 
Comme un symbole, c'est John-Paul Lepers qui s'est donc transformé en exécuteur sacrificiel pour répéter le rite d'une rubrique de Canalweb : Télé Trash. L'idée est simple comme bonjour : prendre un poste de télévision en état de marche, taper dessus BOM et le casser irrémédiablement. L'ennemi, c'est la télé.
 
Vêtu d'une combinaison et d'un masque protecteur, John-Paul a donc joué les exécuteurs et la télé a succombé dès le premier choc de la masse avec laquelle il la frappait sous l'oeil des caméras de la Télé Libre.
 
En marge de la conférence et du sacrifice, on buvait (un vin produit par un certain Jérôme Monod) et on grignotait, et puis les gens tombaient dans les bras les uns des autres.
 
Christophe m'a présenté à l'un de ses anciens complices qui, visiblement, n'a pas été le dernier à s'amuser à l'époque avec l'argent qui coulait en cascade sur leurs têtes.
 
Et quand Christophe a prononcé le nom de Quitterie Delmas, son ami a soudain eu des oreilles si grandes que j'ai cru qu'il allait marcher dessus. Il a voulu voir ma carte du MoDem que, par chance, j'avais sur moi. Il n'a pas manqué de me laisser sa carte de visite en partant, et pour cause : c'est un ardent contempteur du projet Hadopi, l'un de ceux qui sont persuadés que, soit qu'on le bloque, soit qu'on le vide, ce projet s'éteindra. Et j'ai regardé sa carte comme il me la tendait : elle porte les mots "El commandante - FON France" et son nom (Jean-Bernard Magescas) et, au revers, la devise en anglais "Share wifi at home, get free wifi everywhere else", qu'on pourrait traduire par "Partagez votre wifi chez vous, obtenez le wifi partout ailleurs".
 
J'ai déjà parlé ici de l'initiative FON que je trouve très utile.
 
Quoiqu'il en soit, Jean-Bernard Magescas est l'un des rares que j'ai vus ce soir qui continuent à travailler dans le domaine d'Internet. Une jeune femme s'occupe de la communication d'HEC, un homme fait du lobbying, d'autres sont ailleurs, Christophe qui dirigeait la communication de Canalweb dirige une autre communication, dans le domaine informatique. Il s'est d'ailleurs transformé lui-même en mitrailleuse de cartes de visites.
 
Enfin, par hasard sans doute, l'éditeur Laurent Laffont (patron des éditions Lattès) passait par le passage des Panoramas. J'ai fait sa connaissance voici quelques années par Anne Goscinny et Christophe a été "nègre" pour quelques-uns des livres de non-écrivains qu'il a publiés. Ce fut alors un moment franchement surréaliste entre nous trois, mais sympathique aussi.
 
Voilà, vous verrez tout ça si ça vous intéresse ou vous amuse, sur la Télé Libre. C'est curieux, d'être témoin de la nostalgie des autres.

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